A l’occasion de la sortie de leur album « Origin », nous avons pu échanger avec les Trinix pour une interview. Les lyonnais nous parlent du succès de « Vaitimbora », de leur tournée estivale, et aussi de David Guetta !

Salut les gars ! Est-ce que vous pouvez vous présenter chacun, ainsi que votre projet musical Trinix ?


Josh : Salut ! Alors on s’appelle Loïs et Josh, et on a respectivement 27 et 32 ans.

Loïs : A nous deux on forme Trinix. C’est un duo de musique électronique qu’on a créé en 2012. Et oui ça fait un petit moment maintenant ! Et depuis on continue de faire de la musique ensemble et on s’éclate.

Vous êtes dans le top 10 des artistes électro les plus écoutés de 2025. Vous imaginiez ça quand vous vous êtes lancés ?


Josh : Honnêtement, on ne s’attendait pas à ça. Pas à autant. Mais d’un autre côté on a tout fait pour le provoquer.

Loïs : Oui, on travaille dur depuis des années, donc forcément le travaille paye au bout d’un moment ! Et puis nous, on a vraiment construit notre carrière petit à petit. Souvent les gens pensent qu’on a commencé la musique en 2021 :rire:. Mais du coup on a vraiment pu construire quelque chose d’assez pérenne. Il n’y a rien eu de précipité ou quoi, les choses sont venues pas à pas. On a toujours été prêt à franchir les paliers !

Josh : En fait c’est ça : on n’a pas eu d’énorme buzz d’un coup ! Par exemple à l’époque y’avait Petit Biscuit et Møme qui se sont pris un raz de marée d’un coup. Nous on a jamais eu ça. Maintenant on arrive à avoir des titres qui fonctionnent très bien, comme cet été avec « Vaitimbora« , l’été dernier avec « Emorio« , ou l’été encore d’avant. Mais ça reste dans une continuité assez saine !

Loïs (à gauche) & Josh (à droite) des trinix

Loïs (à gauche) & Josh (à droite)

Vous avez sorti votre 3ème album « Origin » le 29 août dernier. Vous pouvez nous le présenter ?


Loïs : Oui carrément ! Le principe de notre album « Origin » est assez simple. Il y a 12 titres dessus, qui représentent 12 destinations. On voulait justement retranscrire ce qu’on fait sur les réseaux sociaux, où on essaye de dénicher des talents un peu du monde entier. Ces talents, on les remixe à notre manière. Et c’est ce même élan qu’on a chercher à mettre dans cet album. Dedans on retrouve des morceaux avec des chanteurs du Kenya, du Sénégal, mais aussi des titres avec des sonorités indiennes, portugaises etc.

Josh : C’est aussi en adéquation avec les gens qui nous suivent sur les réseaux. Quand on regarde un peu les statistiques, ça vient vraiment du monde entier. Notre projet est devenu international.

Loïs : En 2021 on a sorti notre album « Altitude », et on s’était dit qu’on ne voulait plus trop faire de format long. Ca n’avait plus de sens. Mais on s’était dit aussi que si on en ressortait un un jour, c’est vraiment si on a un vrai thème, avec du sens. Et après 2021, et avec tout ce qu’il s’est passé sur les réseaux sociaux où on a pris beaucoup d’abonnées grâce à notre concept, on a trouvé notre thème.

Et vous pouvez nous donner 3 bonnes raisons d’écouter « Origin » ?


Déjà la première, c’est que c’est un album fait pour les gens qui aiment la musique. Ensuite, il s’adresse à ceux qui aiment les sonorités du monde et qui aiment découvrir des nouveaux trucs. C’est pas du tout un projet un peu électro / pop comme beaucoup peuvent faire. On a vraiment été chercher des influences mondiales. Donc la troisième, c’est qu’il faut soutenir les producteurs avec ce type de démarche !

Vous êtes de vrais hitmakers. Du coup c’est quoi la recette pour faire un hit ?


Loïs : En vrai, je ne pense pas qu’on soit des hitmakers. Mais c’est vrai qu’on arrive à faire un hit par été depuis quelques années, voir même deux :rire:. 

Josh : En 2023 on a eu « Emorio » et « Magic Key« . L’année d’après c’était « Avec Classe » avec Corneille et Aya Nakamura, et aussi « Hotstepper« . Et en 2025 c’est au tour de « Vaitimbora » ! C’est vrai qu’on nous pose souvent cette question, si on a une recette pour faire des titres à succès. Mais en fait on pense que notre recette, c’est de ne pas en avoir.

Loïs : Totalement. Je pense que c’est le fait de pas vouloir être un hitmaker qui fait qu’on le devient. Surtout dans l’époque dans laquelle on vit, où tout est un peu dicté par les algorithmes et même certaines radios. Du coup ce qu’on essaye de faire, c’est une musique qui nous plaît. Et à partir du moment où Josh et moi on trouve la musique assez bien, on la sort. Maintenant ce qui est bien, c’est qu’on peut la promouvoir nous même via notre propre canaux ! Pour certains artistes, si les radios refusent de diffuser leurs titres, c’est fini.

Nous un morceau comme « Vaitimbora« , si on le fait écouter aux radios françaises avant que ça ne perce sur Internet, aucune va le jouer. Donc les cartes sont un peu remises entre nos mains ! Et à côté de ça, on ne se met vraiment aucune pression. Si un de nos titres ne fonctionne pas, et bien c’est pas grave. Tout ne peut pas fonctionner ! Même Guetta, il sort énormément de sons, et il y en a qui prennent plus que d’autres.

Et est-ce qu’il faut absolument des réseaux sociaux pour être un artiste en 2025 ?


Josh : C’est une discussion qu’on a quand même assez souvent. Et effectivement je pense que maintenant, c’est très difficile d’être un artiste sans les réseaux sociaux. Enfin ça peut arriver, mais c’est assez rare.

Loïs : Oui il y en a qui y arrive bien sûr ! Et puis ça dépend de comment on l’utilise. Des fois il y a des artistes avec qui on parle qui nous disent « Mon label m’oblige à faire des TikTok« . Ca ne marche pas comme ça. Nous on est à l’aise avec ça, et on ne s’oblige pas à le faire. On est des enfants d’Internet, on aime faire ça. Quand on a commencé à publier des vidéos en 2017 – 2018, on nous disait d’arrêter parce que ça nous décrédibilisait, et que c’était pas bon pour notre projet.

Retrouvez les Trinix sur Facebook !

Josh : C’était une époque où s’affichait comme ça sur internet, c’était vraiment mal vu. Quand t’as pas d’abonnés au début, oui c’est forcément un peu ‘cringe’. Mais maintenant on est devenu la guideline un peu. On a déjà reçu des newsletter de Tiktok ou de labels, où on était utilisé en tant qu’exemple pour les artistes.

Loïs : Nous ce qu’on a fait, on l’a fait parce que ça avait du sens pour nous, et que ça nous plaisait. Mais chaque artiste peut le faire à sa manière. Et comme on disait, ça a rebattu les cartes du jeu dans les mains des artistes. C’est ça qui est cool ! Nous avant, personne ne nous calculait vraiment. C’est pour ça qu’on a fait ça : on n’avait pas de radio ni de média pour diffuser nos morceaux. Et on s’est dit « soyons notre propre média« .

Maintenant quand tu regardes des mecs comme Hugel, c’est lui qui dicte la loi. Il décide si son titre il va fonctionner ou pas. C’est un peu comme un retour à l’ère Soundcloud, où c’est hyper libre. Là y’a des sons qui fonctionnent en ce moment, ça n’aurait jamais marché avant. Même nous avec « Vaitimbora« , on est trop content qu’un son comme ça ait pu marcher ! Il ne veut rien dire ce morceau. Donc j’adore vraiment cette époque où, grâce aux réseaux, t’as pleins d’artistes du monde entier qui sont mis en avant, comme un Bunt par exemple.

Et à l’inverse, vous auriez un conseil pour les bedroom producers ?


Pour le coup, on est toujours des bedroom producers ! On a la chance d’avoir un studio pour travailler, mais ça reste très « fait maison » tout ce qu’on fait. Quand tu mentionnais « les 10 artistes français électro les plus streamés de 2025« , on se faisait justement la réflexion à ce sujet. On doit être les seuls du classement à garder un côté 100% artisanal.

Sur l’album, on a vraiment tout fait à deux sauf un titre qu’on a co-produit avec un pote. Mais tous nos morceaux, ça reste produit à deux, avec amour, et dans notre chambre. On a du mal avec l’idée de délaisser la partie artistique. On a essayé, mais ça ne marche pas. Donc les bedrooms producers, le seul conseil qu’on peut leur donner c’est de rester dans leur bedroom, et de continuer à faire de la musique !

Qu’est-ce qui fait le plus peur entre un Zénith rempli, et une foule de festival ?


Loïs : Un Zénith rempli, sans hésitation.

Josh : En vrai, ça dépend. Personnellement, je dirais l’inverse. Un festival, c’est pas un public acquis. Un Zénith, t’as la pression pour que tout se passe bien. Tu veux vraiment que ton concert soit au top. Mais tu sais que quand tu vas jouer un morceau de ta discographie, ça va marcher. Parce que les gens sont là pour toi. Alors qu’un festival, tu dois t’adapter à un public que tu ne connais pas forcément. Et ça, ça me donne plus la pression parce qu’on n’a pas le contrôle.

Loïs : Justement, moi c’est l’inverse. Au Zénith, je me dis que les gens ont payé un ticket donc je ne veux pas qu’ils soient déçus. Les gens viennent que pour nous voir, donc ça met une pression beaucoup plus importante derrière le show. Alors que les festivals, ça ne me met pas de pression. A part Les Vieilles Charrues cette année, ça faisait depuis très longtemps que j’avais pas eu un petit coup de chaud avant de monter sur scène. Mais à l’inverse, avant l’Olympia j’étais terrifié. En fait en festival je suis là pour m’amuser avec les gens. Alors qu’en concert, j’ai une épée de Damoclès au dessus de ma tête !

Et le Zénith de Paris, aboutissement ou ça va aller chercher plus loin ?


Josh : Je pense qu’on va aller chercher plus loin encore. Après on se met pas de pression. Le Zénith on l’a fait, on est trop content, et on est arrivé pour l’instant à notre jauge maximum de capacité. Peut-être que dans 3 ou 4 ans, selon là où se trouve notre projet, on organisera quelque chose. Même pas forcément plus grand, mais quelque chose en adéquation avec ce qu’on veut offrir à notre public.

Loïs : Et c’est une histoire de feeling aussi. Quand on a dit qu’on voulait faire l’Olympia, on était sûr de ce qu’on faisait, et les gens nous on dit « Oh, doucement !« . Le Zénith, c’est pareil. Donc c’est vraiment quand nous on se sent prêt à attaquer ! Puis aussi, c’est pas forcément d’aller viser une plus grosse salle, mais peut-être plutôt de revenir à des plus petites salles. En France ou à l’international, dans des salles d’environ 1 000 personnes en capacité.

Josh : Voilà, c’est ça. On aimerait refaire une tournée. On veut être plus proche des gens. Le problème avec un Zénith, c’est que financièrement tu t’y retrouves pas forcément. On aime faire les choses en grand, donc forcément ça a un coût. Alors que dans une petite salle t’as pas trop le choix, tu dois t’adapter à sa configuration, etc. Et oui, surtout de refaire quelque chose à échelle humaine. Tu vois le regard des gens, leurs sourires, … Au Zénith, tu ne peux pas voir tout ça.

Loïs : Puis même, le défi musical est différent. Sur des petites salles, tu cherches aussi à adapter ton set. Que là ce qu’on fait en festival, c’est souvent sur des grosses scènes. Donc je pense qu’on manque de ce truc plus « essentiel ». Mais pour te répondre, pas de Bercy de prévu. Peut-être un jour !

On a parlé de vos belles dates de cette année. C’est quoi votre plus beau souvenir de la tournée 2025 ?


Josh : Je pense que le mien, ça serait à La Réunion.

Loïs : Ouais c’est vrai que c’était incroyable. J’ai bien aimé Montréal aussi ! Franchement on a vraiment eu des belles dates. Mais tu vois ce qui est fou, c’est que ça n’est pas les plus grosses jauges. Montréal c’était un concert en salle, avec 1 000 personnes. On a trouvé une énergie comme on en a rarement vu ! Et les Francofolies à la Réunion, ça devait être 10 000 personnes et on s’est pris une claque. On ne savait pas du tout à quoi s’attendre, en terme de taille et en terme de public. Sur l’affiche il y avait beaucoup d’artistes locaux, surtout du style Shatta, qu’on ne connait pas forcément. En plus c’est super loin de la maison ! Au final, c’était incroyable. Après, toute notre tournée estivale incroyable. On est allé au Paléo Festival et on a joué avant David Guetta aussi.

Josh : Et c’est rien par rapport à l’été prochain !

Vous avez déjà rencontré du beau monde sur vos titres. Mais ça serait quoi l’ultime collaboration pour Trinix ?


Loïs : En électro, ça serait Guetta direct. C’est un des artistes qui nous a le plus inspiré dans notre carrière. Autant au niveau humain que musical. Il n’en parle pas souvent, mais je trouve qu’il se donne beaucoup pour les jeunes artistes ! Il nous a donné beaucoup de force et de son temps, ce qui est fou. Aux Vielles Charrues, il nous a invité dans sa loge et au final on a échangé pendant plus d’une heure. Là, on s’est pris une claque d’humilité.

En hors électro, on aimerait une doublette. On rêve de faire un son avec Justin Bieber et Ed Sheeran. Mais les deux sous le même titre : « Trinix ft. Justin Bieber & Ed Sheeran« . Et pourquoi pas avec David Guetta en plus :rire: !

Vous auriez 3 artistes à nous recommander ?


Loïs : Oui ! Déjà il y a Plüm qu’on aime beaucoup. Il a fait notre première partie au Zénith, et on a eu l’opportunité de l’emmener avec nous pour notre tournée américaine. C’est un mec super sympa, qui fait de la super musique. Après il y a toujours Madeon qu’on aime énormément.

Josh : Si on peut recommander des artistes hors électro, il y a un groupe que j’ai découvert il y a pas longtemps et je trouve ça trop bien musicalement. Le groupe c’est Feu! Chatterton. C’est ma découverte de la semaine ! Je connaissais pas du tout avant, et je trouve que ce qu’ils proposent c’est très intéressant, et la voix du chanteur est exceptionnelle.

C’est quoi votre son de l’été 2025 ?


Loïs : Alors pour l’histoire, et tout ce qu’il nous a apporté, ça serait « Vaitimbora » :rire: !

Josh : C’est vrai qu’on l’a beaucoup entendu tout l’été. Maintenant j’en peux plus, j’ouvre Instagram et je l’entends à chaque fois :rire:.

Loïs : Puis il y a un truc qui est vraiment trop bien avec ce morceau. On avait sorti juste avant un autre titre « Narina« , et on pensait vraiment que ça allait être un son de l’été. Du coup on avait misé beaucoup sur lui avec le label. Mais voilà, il y a des morceaux qui prennent, et d’autres moins. Lui il a moins pris.

Josh : Finalement, ça rejoint ce qu’on se disait tout à l’heure. On voit vraiment que dans la musique il n’y a plus de code. Deux semaines après « Narina » on sort une vidéo qu’on a depuis plus d’un an dans le fond d’un de nos ordinateurs. C’était celle de « Vaitimbora« , et ça a été un succès !

Vous oscillez autour des 10 millions d’auditeurs Spotify mensuel. Vous auriez un mot pour toutes ces personnes qui vous écoutent ?


Loïs : Franchement, merci du fond du cœur. C’est compliqué de visualiser 10 millions de personnes, et ce que ça représente. Mais merci aux gens de nous écouter, et de faire vivre le projet. On ne peut que les remercier, et on va essayer de continuer à faire de la bonne musique !

C’est quoi votre plat préféré ?


Josh : Moi c’est vraiment un plat basique : les lasagnes. C’est pas un plat très élaboré, mais c’est réconfortant. C’est que des couches de pâtes, de béchamel et de viande, avec de la tomate ; c’est le top !

Loïs : Lasagne en premier, et sushis en deuxième. Sinon lasagnes aux sushis :rire: !

Josh : Et en troisième c’est burger ! Je m’entends très bien avec Uber..

Pour finir, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?


Loïs : Plein de belles choses ! Continuer à faire de la musique, s’amuser, faire plein de concerts, voyager dans le monde, et surtout pas se prendre la tête. Ca fait déjà une très belle To Do List.

On remercie énormément les Trinix d’avoir pris de leur temps pour cette interview. Après avoir marqué l’été avec leur album « Origin », le duo ne compte pas ralentir la cadence, et va nous en mettre encore plein les yeux (et les oreilles) ! Et surtout, on espère les croiser lors d’une prochaine tournée ! Merci également à l’équipe du September Fest (Mérignies – Nord) pour l’accueil !

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