Avec une année 2025 chargée qui aura vu la sortie de son premier album, trois jolis remix distillés cet été, et un nouveau single à découvrir depuis vendredi dernier, nous avons rencontré XIXI pour discuter de son univers musical, son album et l’expression de ses émotions par la musique. Interview complète dès maintenant !
Est-ce que tu aurais quelques mots pour te présenter ?
Moi c’est XIXI, je fais de la musique électronique depuis 2019.
J’ai commencé très tôt la guitare, d’abord acoustique puis électrique, mon père en joue depuis toujours, donc j’ai baigné dans la musique dès l’enfance. J’ai ensuite pris des cours de MAO pendant 4-5 ans au lycée. Après une longue pause, je m’y suis remis en 2019 et j’ai lancé le projet XIXI.
Trois mots pour décrire ton album « Blue Border » ?
Mélancolie, introspection et Bleu évidemment. En effet le bleu est la prédominante de cet album. Il symbolise aussi bien la mélancolie que la dimension du rêve.

Ton premier album est sorti le 24 janvier chez Wagram. Comment tu as vécu cette sortie ?
C’était vraiment un rêve de gosse de sortir un album en tant que XIXI.
Au début, je ne pensais pas en être capable, donc j’ai d’abord sorti plusieurs morceaux et deux EPs, pour trouver une vraie continuité dans mon son et dans mes envies.
Petit à petit, j’ai commencé à parler de moi dans mes titres, à me dévoiler. Le premier EP, je me cachais derrière un personnage 3D. Le deuxième, derrière une silhouette. Et là, sur cet album, je me suis vraiment montré tel que je suis.
Ça m’a pris du temps à finaliser, mais je suis hyper heureux qu’il soit enfin sorti.

@christophe_badouet
C’est un aboutissement plus personnel que musical ?
Un peu des deux.
J’ai toujours idéalisé le format album : pour moi, c’est un espace où tu racontes une histoire. Je ne savais pas si j’en étais capable, je faisais beaucoup de musique sans direction précise.
Et puis j’ai voulu poser mes émotions, mes mots, construire ma propre histoire.
Pendant un voyage introspectif à l’étranger, je me suis retrouvé seul, à écrire, à réfléchir, à prendre des notes.
Ce processus était hyper enrichissant, et j’ai adoré le vivre.
Quel est ton morceau préféré de l’album ?
L’objectif, c’était de raconter une vraie histoire du début à la fin, pas juste une suite de morceaux. S’il y en a un que je retiens, ce serait “Far But Close”.
Quand j’ai écouté la version finale, j’ai ressenti quelque chose de fort, un vrai déclic intérieur.
Il y a plusieurs collaborations sur l’album. Comment tu les as choisies ?
Je ne chante pas, donc c’est toujours intéressant de bosser avec des chanteurs. Il n’y a qu’une collaboration instrumentale, avec Alex Baker sur le titre « If Only ».
Souvent, je découvre des artistes sur Instagram ou Spotify. J’adore digger, tomber sur des gens qui ne sont pas forcément dans mon style, je trouve que cela peut créé une dualité artistique hyper intéressante.
Je bosse beaucoup avec des chanteurs indie-pop : le mélange électro/indie-pop, cela fonctionne super bien. Je préfère ça plutôt que de refaire la même recette électro vue et revue.
C’est un long processus qui peut parfois mener à rien, mais lorsque cela marche, c’est magique.

@christophe_badouet
Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?
Mes expériences de vie, clairement.
Je parle très peu de moi dans la vie de tous les jours, donc la musique est mon moyen d’extérioriser.
Avant, je faisais de la musique sans fond, sans message. Puis j’ai commencé à écrire sur ce que je vivais, et ça m’a fait énormément de bien personnellement et pour XIXI. Cet album, c’est un peu une thérapie.
Je m’inspire aussi de mon environnement et de mes balades près de la mer dans la nord en écoutant mes morceaux. Ça me vide la tête et m’aide à trouver de nouvelles idées.

@christophe_badouet
Avec le recul, comment tu perçois ton évolution depuis tes débuts ?
Quand je repense à mes premières sorties, je me rends compte que j’essayais de coller à une tendance ou au style d’un label pour que ça marche. C’était pas la bonne manière.
Aujourd’hui, j’ai trouvé mon équilibre : structurer mes morceaux, poser mes émotions et faire ressortir une vraie sincérité. C’est sûrement ma plus grande fierté. Mais je me considère encore au tout début, j’ai encore beaucoup à apprendre et à explorer.
Le titre que tu écoutes le plus en ce moment ?
« The Sun » de Ben Böhmer et Oh Wonder.
Je l’écoute en boucle. Son dernier album est incroyable.
Trois artistes à recommander ?
- Kasbo : un artiste suédois qui fait de la house émotionnelle, très sensible.
- Saive : il fait une électro chill et contemplative, hyper profonde.
- Swimming Paul : un petit Fred again avec sa propre touche unique.
Ton plat préféré ?
Les pâtes carbonara. Classique, mais toujours efficace.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
De continuer à faire vivre ma musique, sur scène ou en studio. De poursuivre mon exploration entre instruments acoustiques et électro. Et surtout, de rester fidèle à cette dimension introspective qui me parle tant.
Une petit exclu rien que pour vous mais je suis déjà en train de composer la suite ! J’étais heureux de pouvoir sortir mon premier album, de l’agrémenter avec des remix d’artistes que j’apprécie, Obsimo, Hior Chronik & Saive, mais je me suis rendu compte que j’avais encore des choses à dire.
« Recover« en collaboration avec Narrowhaven est la première pierre, la suite arrivera plus vite que nous ne le pensez !
Un message pour ceux qui liront cette interview ?
Prenez le temps d’écouter la musique.
Cherchez la profondeur derrière un projet plutôt que de zapper d’une playlist à une autre.
Essayez de comprendre le message, l’intention, l’univers de l’artiste. C’est quelque chose qu’on perd un peu avec la surconsommation de musique, et ça vaut le coup de s’y reconnecter.
On remercie énormément XIXI d’avoir pris de son temps pour cette interview. Merci à Mathieu pour la mise en relation. Son album « Blue Border« est toujours disponible et un nouveau titre « Recover« vient tout juste de sortir.
Crédit cover : @christophe_badouet

