À l’occasion de la sortie de l’album « From One Blink To Another », nous avons eu l’occasion de discuter avec Worakls lors de sa listening party. On parle de sa tournée 2026, de ses collaborations avec Loreen, Apashe et Carl Cox évidemment de son nouvel album. Interview complète à découvrir dès maintenant !

Est-ce que tu aurais quelques mots pour te présenter ?

Je m’appelle Worakls. Je me considère comme compositeur, puisque j’écris de la musique pour orchestre. J’essaye de la renouveler par le biais de la musique moderne, que ce soit par l’électro ou d’autres courants actuels.

Est-ce que tu aurais trois mots pour décrire ton album ?

Mixité, art et expérience.

@yo0ujo_Worakls-6+

@yo0ujo

Peux-tu nous en dire un peu plus sur les 3 mots ?

Mixité, parce que dans mon premier album, j’avais vraiment une approche très cinématique, même s’il y avait déjà de l’électro.
Mais cette fois, je me suis attaqué à d’autres styles : j’ai fait un morceau avec une chanteuse de K-pop, un autre avec Carl Cox qui vient de la techno, ou encore du rap avec Apashe & Wasiu.
Il y a beaucoup de choses différentes, de la pop avec Lili Poe, de la musique de film avec Ekaterina Shelehova, un titre avec Loreen, et même du rock/métal. Donc oui, c’est un album très mélangé.

Ensuite, art, mon but premier est de faire de l’art.
Évidemment, il y a toujours le business, les contraintes, tout ça, mais j’essaie de garder cette ligne : je suis avant tout un artiste et un musicien. Je ne critique pas les autres démarches, mais la mienne, c’est celle-là.

Et enfin, expérience, parce que j’essaie de proposer quelque chose de différent, un peu niche, mais surtout une expérience live.
Souvent, les gens qui viennent me voir ne m’écoutent pas forcément tous les jours, mais ils passent un vrai bon moment. Et pour moi, c’est une définition d’un bon artiste : quelqu’un qui, le temps d’un live, peut te faire rentrer dans son univers et te faire vibrer.
C’est ça que je veux transmettre : une expérience sincère et immersive.

Comment tu te sens par rapport à l’album ?

Honnêtement, j’ai l’impression d’avoir fait de mon mieux. J’ai beaucoup relativisé sur tout ça, récemment. Parce qu’un album, c’est énormément de travail, et on met tellement d’espoir dans chaque morceau…

@martintissot

Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, on se compare tout le temps, aux chiffres, aux likes, à la visibilité, et c’est un vrai piège mental.

Mais au fond, ce qui compte, c’est la durée. Ça fait 15 ans que je fais ce métier, et je suis déjà fier d’avoir tenu.
Il y a plein d’artistes qui cartonnaient au début et qu’on ne voit plus. Je ne m’en réjouis pas, mais ça me montre que je dois faire quelque chose de bien et de sincère, pour continuer à exister aussi longtemps. Et c’est important de se le rappeler, pour garder un équilibre mental sain.

Penses-tu que le format album est toujours d’actualité, à l’heure des singles et des algorithmes ?

Franchement, je ne sais pas trop.
Si je me base sur les algorithmes de Spotify ou des réseaux, je te dirais non. Mais je suis un grand romantique. J’aime le format album, parce que pour moi, c’est une œuvre complète. Un single, c’est une porte d’entrée, mais un album, c’est une histoire.

Pour moi, le chemin, c’est : un morceau fait découvrir l’album, et l’album t’amène vers le live. C’est ce qui m’anime, au fond : jouer ma musique, la faire vivre sur scène.

worakls cover album

Donc oui, l’album doit rester, même si ce n’est pas le format le plus « opti » aujourd’hui.
C’est pour ça qu’on essaye d’adapter, de sortir des singles avant pour prolonger la présence du projet.

Mais ça me frustre un peu, parce que j’ai l’impression que la musique ne compte plus que pour 10 % du processus global. Tout le reste, c’est la promo, les visuels, les réseaux… et ça, ça me désole. Mais bon, il faut faire avec son époque.  Si quelque chose ne nous plaît pas, il faut essayer de faire partie du changement, c’est ce que j’essaie de faire, à ma manière.

Qu’est-ce que ça fait, cinq ans après « Orchestra », de sortir un nouvel album ? Qu’est-ce qui a changé pour toi ?

Beaucoup de choses.
À l’époque d’Orchestra, je commençais à peine à tourner avec l’orchestre : on faisait 10 dates en SMAC en France, entre 1 000 et 2 000 personnes. Et aujourd’hui, on annonce Bercy !
Je ne sais pas si je le remplirai, mais c’est déjà incroyable.

worakls accor arena

> Billetterie pour Worakls Orchesta à l’Accor Arena <

Entre-temps, on a fait 17 Zéniths, deux tournées sold-out, des dates partout en Europe, jusqu’en Géorgie ou au Caire, avec les orchestres nationaux locaux. C’est déjà fou.

Artistiquement, j’ai aussi évolué grâce à ce nouvel album. Avant, j’ai longtemps refusé d’utiliser la voix par peur d’être catalogué comme commercial. Aujourd’hui, je me sens plus légitime, plus mûr. Je sais que je peux utiliser des voix tout en gardant une démarche artistique forte. C’est même parfois encore plus profond.

J’ai invité une star de K-pop, HEYOON, une double gagnante de l’Eurovision, Loreen, ou encore l’un des plus grands noms de la sphère électronique Carl CoxDes collaborations très variées, mais toujours avec des artistes d’exception.

Et ce qui est beau, c’est quand tu arrives en studio, que tu rencontres quelqu’un, que tu échanges, et que de tout ça, naît quelque chose de sincère.
Si ça marche, tant mieux. Sinon, tu auras juste passé deux bonnes journées de musique, et c’est déjà précieux.

Carl Cox - Worakls

Est-ce que ces collaborations t’ont fait évoluer ou t’ont permis de mieux te connaître ?

Les deux.
Oui, elles m’ont beaucoup appris, mais surtout, elles m’ont aidé à comprendre encore mieux qui je suis.
Parce que quand tu vas explorer d’autres univers, tu vois ce que tu aimes, et ce que tu n’aimes pas.
Tu découvres tes propres limites.

Chaque collaboration avait ses zones de confort et ses lignes rouges. Et à chaque fois, on a trouvé un juste-milieu.
C’est ça, la richesse du travail collectif : apprendre à se compléter sans se trahir.

worakls lili poe

Worakls et Lili Poe

Je me sens grandi de tout ça, et j’ai hâte d’être à Bercy pour rassembler tous ces artistes et montrer au public que la culture, c’est du mélange.
C’est de la mixité, du partage, et c’est ce qui rend l’art vivant.

On a adoré le clip de « Rome Is Burning » avec beaucoup de clins d’oeils et de références. Il n’y en a qu’une qui reste incertaine celle sur le Jésus balafré ?

Ah, ça ! Ce n’est pas juste pour parler du christianisme. C’est une sorte de symbole : si on prend l’idée que Jésus est mort sur la croix pour nous sauver, et qu’il nous regarde aujourd’hui nous défoncer dans des clubs, il doit se dire : « C’est pour ça que je suis mort ? ». C’est un peu cette ironie-là.

C’est une réflexion sur ce qu’on fait de la vie, de nos valeurs, de notre humanité. Et le clip voulait justement montrer l’absurdité du monde actuel : On s’inquiète plus de nos followers sur TikTok que du fait que la planète brûle. On est dans un monde où tout devient absurde : guerres, politiques folles, inégalités… et nous, on danse pendant que ça brûle. Tout le clip parle de ça !

« Light a spliff while Rome is burning » illustre cette idée.
Pendant que la ville est en flammes, on joue au golf.
C’est absurde, mais réel.

C’est une métaphore du monde : à la fois drôle et tragique.
Et c’est ça que j’aime : aller du plus léger au plus profond, du plus poétique au plus politique. Parce qu’on a tous plusieurs choses à dire, plusieurs émotions à partager, et cet album, il contient tout ça.

> Notre article sur « Rome Is Burning » <

Tu parlais de musique à l’image tout à l’heure. C’est une expérience que tu aimerais développer davantage ?

Oui, bien sûr ! D’ailleurs, je suis en train de travailler sur un film en ce moment, je le “score” entièrement.
Ce que je trouve génial avec la musique à l’image, c’est que ça te permet de mettre un masque, un peu comme un acteur.

Par exemple, j’avais déjà composé pour des jeux vidéo, deux projets même : Zombieland et Bob l’éponge.
Et c’était super drôle, parce que tu vois, Bob l’éponge, c’est de la musique hawaïenne.
À quel moment Worakls ferait de la musique hawaïenne ? Jamais ! :rires:

Mais là, tu peux, parce que tu te mets au service de l’image. Tu deviens un acteur de la bande-son, tu entres dans un rôle différent. C’est ça qui est beau : tu fais quelque chose de complètement à part, qui n’a rien à voir avec ton univers d’origine.

Et pour Zombieland, à la base, c’est un film, donc l’idée était de faire une musique entre le métal, la musique de film d’horreur et la country. À cette occasion, j’ai même appris à jouer de l’harmonica !
C’était un vrai plaisir de me plonger là-dedans, de sortir de ma zone de confort. J’aurais jamais fait de la country sans ce contexte, donc oui, ça m’intéresse énormément.

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Ocean Festival, festival co-organisé par Worakls et Hugo Clément

Là, je suis encore sur un film, et j’espère vraiment en faire plein d’autres. Parce que oui, les clubs, les concerts, les tournées, c’est génial.
Mais à un moment donné, c’est aussi bien d’être à la maison, avec ma fille, de dormir dans le même lit, de retrouver un peu de calme. Et la musique à l’image, c’est parfait pour ça : c’est créatif, intense, mais plus posé.
J’adore ça, vraiment, et j’espère pouvoir en faire de plus en plus.

Tu profites donc de ce temps à la maison… Mais tu dois aussi être impatient pour 2026, non ?

Ah oui, évidemment ! :rires:
Je suis hyper impatient pour la tournée des arénas. Mais en même temps, j’essaie de rester tranquille, de ne pas brûler les étapes. C’est dans environ six mois, donc j’ai encore un peu de temps.

Pour l’occasion, j’ai prévu des trucs de dingue à Bercy, vous n’êtes pas prêts. Quand tu fais un Bercy, tu dois faire des choix. On vise environ 15 000 personnes, ce qui te donne un budget important. Et là, c’est une question de priorité : est-ce que tu veux mettre tout l’argent dans des écrans géants ?
Moi, non.

Je ne veux surtout pas que ce soit juste une débauche de visuel. Je préfère investir ce budget dans le spectacle vivant : des performeurs, des musiciens, des danseurs

Je veux que ce soit un show humain, vivant, immersif, pas juste une vitrine technologique.
Il y aura énormément de surprises sur ce Bercy, vraiment, ça va être fou.

Et qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

Eh bien… que ça marche ! :rires:
Non, plus sérieusement : d’être heureux. Tout simplement. C’est ce que je souhaite à tout le monde, en fait.

On remercie énormément Worakls d’avoir pris de le temps pour cette interview. Un grand merci à Cacilie pour l’organisation et Agathe pour l’accueil ! L’album  « From One Blink To Another » est dispo partout ! Rendez-vous en 2026 pour voir Worakls en live partout dans le monde.

> Notre article complet sur l’album « From One Blink To Another » de Worakls <

Crédit cover : @yo0ujo

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