À l’occasion de leur collaboration sur le titre «Lecomte d’Abrahaam», Abrahaam et Lecomte de Brégeot se confient à nous lors d’une interview. Retour sur leur rencontre, leur processus créatif, et leur vision de l’industrie musicale. Une discussion inspirante entre deux artistes aux univers singuliers mais complémentaires !

Quelques mots pour vous présenter


Abrahaam : Moi, c’est Abrahaam. Mon projet musical est hybride, avec une base en musique électronique, mêlée de sonorités cinématiques et rap. J’ai lancé ce projet en 2019 avec mon premier single, « Iconoclast », qui a bien fonctionné en étant utilisé dans une campagne publicitaire pour DS Automobiles. À partir de là, tout s’est enchaîné. J’ai sorti un premier EP, « Genesis », fin 2022, qui marquait le début de l’histoire d’Abrahaam. Depuis, je développe cet univers et, depuis juin dernier, je publie un nouveau titre chaque mois, jusqu’à l’apogée : la sortie de mon nouvel EP « LORE [SZN 1] » .

Lecomte de Brégeot : Mon nom d’artiste est Lecomte de Brégeot, mais dans la vraie vie, c’est Yannick. Mon parcours rejoint celui d’Abrahaam sur certains moments clés. J’ai commencé assez rapidement à une échelle internationale grâce à mon morceau « Paris 1985 », qui a été repris par plusieurs marques de luxe. Musicalement, je me concentre sur de l’EDM, mais je n’ai jamais voulu me limiter à un style précis, que ce soit pour moi ou pour mes collaborations avec d’autres artistes. Récemment, j’ai sorti un EP intitulé « Sequences », en juin dernier.

Trois mots pour décrire votre morceau ?


Abrahaam & Lecomte de Brégeot : Catchy, visuel et une fusion parfaite de nos ADN.

Quelle est l’origine du titre ?


Abrahaam : Tout est parti de moi, en quelque sorte. Après la sortie de mon EP « Genesis », j’avais envie de produire de nouveaux morceaux et d’explorer des collaborations. Avec Yannick, on est tous les deux en édition chez Universal Music et Gum Club, donc son nom est vite arrivé dans les discussions avec mon éditeur. Même si on se connaissait déjà, on n’avait jamais collaboré sur un morceau. Quand le label a validé l’idée, on était tous les deux emballés, malgré nos emplois du temps chargés — Yannick étant souvent en tournée.

LDB Stage - Crédit Kliché

Crédit : Kliché

Lecomte de Brégeot : Je ne travaille jamais avec quelqu’un si, humainement, il ne m’inspire rien. Quand on s’est rencontré il y a six ou sept ans, on ne se connaissait que de loin. Mais, au fil du temps, j’ai appris à découvrir l’humain derrière le projet d’Abrahaam. Quand il m’a contacté, il n’y a pas eu d’hésitation : j’adore son travail, et c’était un grand oui pour cette collaboration !

Comment la collaboration s’est-elle déroulée ?


Abrahaam : On s’est calé en studio pour une demi-journée, ce qui est court pour un processus créatif. Mais on a tous les deux une solide expérience de production. On connaît nos ADN respectifs, donc on a su dès le départ ce qu’on attendait l’un de l’autre. 

Lecomte de Brégeot : En une demi-journée, la track était bouclée à 80 %. On a ensuite affiné les détails, mais tout s’est fait de manière très fluide. Parfois, on peut tourner en rond sur un morceau, mais là, c’était tout droit. Les idées se sont imbriquées naturellement, sans accroc. Même pour le nom du titre, on a fini la session studio et on a écrit machinalement sans même se concerter et le titre est resté sans qu’on se pose une question.

 Découvrez notre article sur la sortie du titre LECOMTE d’ABRAHAAM dès maintenant

Quelle est votre musique du moment ?


Lecomte de Brégeot : J’adore Vitalic. C’est un artiste que j’écoute depuis très longtemps. C’est lui qui m’a donné l’envie de composer. En 2007, j’ai acheté ma première machine, pas pour faire du Vitalic, mais parce que j’ai toujours aimé la fusion des styles : un artiste qui mélange musique électronique, disco et rock. Aujourd’hui, c’est un honneur et une gratification d’avoir son respect.

Pour répondre à la question, je dirais les morceaux du duo avec Rebeka Warrior : KOMPROMAT.

 

Abrahaam : Moi, en ce moment, j’écoute beaucoup de choses variées. Un artiste qui me fascine particulièrement, c’est The Caracal Project. Il a sorti un EP en début d’année et je ne m’en lasse pas. C’est un musicien exceptionnel, entre guitare, patterns de drum, chant et tracks orchestrales. Il a tout ce que j’aime. C’est assez impressionnant !

Quelles sont vos sources d’inspirations pour produire ?


Abrahaam : Pour m’inspirer, il y a beaucoup de choses différentes. Je puise beaucoup dans la musique de films, surtout les musiques de trailers, mais aussi dans la musique électronique et le rap. Mon objectif est de transmettre une émotion ou une énergie. Mes morceaux sont conçus de façon très visuelles, mais je veille à ce qu’ils restent dansants, avec des beats électro, rap ou même jersey

Lecomte de Brégeot : La méthode de base, ce serait de se dire que je voudrais faire un morceau qui soit comme ci ou comme ça. Puis je pose un peu les éléments petit à petit dedans. Mais c’est quelque chose qui n’est pas très fun, qui est plutôt pratico-pratique et technique. Et ce n’est pas ce qui me réussit le mieux. Pour moi, en tout cas, ce qui me touche le plus, c’est un peu la même chose que ABRAHAAM, c’est des émotions. 

Sans être dans le dramaturge de l’artiste qui n’écrit bien que lorsqu’il est mal. Pour moi, il faut un état émotionnel particulier pour composer. Ce n’est pas forcément lié à un mal-être, mais à un besoin d’être désaxé de la routine pour créer. Ces moments sont précieux et rares. Ce sont les moments où j’arrive le plus à communiquer ou du moins à essayer de transformer cette émotion en musique.

Pour moi, une bonne musique, si tu peux faire l’amour dessus, si tu peux pleurer dessus, si tu peux faire du sport dessus et si tu valides ces trois trucs, c’est une bonne musique. C’est une œuvre qui touche tout le monde et doit rester intemporelle. Plus généralement, j’écoute de tout et je ne fais pas partie de ces élites qui vont critiquer, des projets hyper mainstream comme des reprises de David Guetta. Si la musique est écoutée par des millions de personnes, c’est parce qu’elle est bonne.

Quelle est votre opinion sur l’industrie musicale actuellement ? Le plus grand défi pour un artiste est-il forcément de sortir du lot ?


Lecomte de Brégeot : Être un artiste, ce n’est pas juste être en tournée ou cumuler des streams. Chaque projet est unique et évolue différemment. J’ai eu du mal à percer en France, alors que ça marchait mieux à l’étranger par cette image flashy et brandy. Aujourd’hui, je suis fier du chemin parcouru. Il n’y a pas de recette magique : c’est beaucoup de travail et de patience. Moi, aujourd’hui, j’en suis très heureux. Je ne pensais pas qu’avec mes petits moyens et mon humble talent que j’ai, certes, que je puisse avoir une aussi longue carrière, et j’en suis très heureux. Et si demain, il devait m’arriver quoi que ce soit, je pourrais partir sans aucun regret, je suis content.

Abrahaam : Écoute, moi aussi, sortir du lot, je ne sais pas trop ce que ça veut dire. Pour moi, il y a deux aspects. Si tu peux exprimer ce que tu as au fond de toi, je pense qu’en tant qu’artiste, dans la musique ou dans n’importe quel art, la routine d’impulsion première, c’est ça, c’est d’essayer de partager à l’autre ce qui se passe au fond de toi.

Pour moi, c’est vraiment ça. Et l’autre chose, quand tu dois faire ton métier, c’est de gagner de l’argent et pouvoir vivre avec ton art. C’est déjà l’essentiel, et aujourd’hui, quand on parle de percer ou de sortir du lot, on a une vision un peu biaisée de la visibilité et de la popularité. C’est clairement un piège, parce que tu es dans une frustration permanente, personne n’estime avoir assez de visibilité et être assez connu. Je vois mon métier comme celui d’un artisan. Ce qui compte, c’est de pouvoir exprimer ce que j’ai au fond de moi et d’en vivre : je créé avec passion, à mon rythme, sans me comparer aux autres et c’est ce qui compte.

Lecomte de Brégeot : Il y a aussi un point qui nous rassemble tous les deux là-dedans. Souvent, l’artiste, c’est juste le musicien. Mais ABRAHAAM et moi, on a la particularité dans nos projets respectifs d’être aussi producteurs de musique. Certes, on a tous les deux des éditeurs, mais on a aussi chacun nos propres labels. Donc on a également travaillé sur la sortie, sur la production graphique, la stratégie digitale et la distribution. Il y a de nombreux points communs qui nous ont reliés à travers la création de ce morceau en plus même de la musique en elle-même.

Vous avez de belles collaborations avec des marques comme Dom Perignon, Citroën, Canal+, Yves Saint Laurent ou encore Balenciaga. Comment est-ce que vous équilibrez votre créativité vis-à-vis des attentes d’une marque ?


Lecomte de BrégeotMoi perso, je n’ai pas fait carrière du tout dans le côté musical image, je reçois des briefs, je choisis et j’écris. Déjà parce que je n’aime pas travailler dans l’urgence et je n’ai vraiment pas eu l’occasion d’en faire beaucoup. J’ai vraiment la chance que quand une marque vient me chercher, soit j’ai déjà un morceau existant soit c’est sur un morceau qui va sortir avec mon nom. Cela me permet de rester fidèle à moi-même.

Abrahaam : Écoute, moi c’est un peu pareil mais, moi j’ai plus travaillé en brief, mais j’ai quand même eu cette chance avec le positionnement d’Abrahaam. Quand on vient me chercher, on me demande du « Abrahaam ». Parfois, je dois m’adapter, mais cela ne me dérange pas de me mettre au service de la vision de la marque ou de l’agence pour laquelle je bosse.

Quel est votre plat préféré ?


Abrahaam : C’est dur comme question. En fait, je crois que je n’en ai pas moi. J’aime trop la bouffe en fait pour avoir un seul plat !

Lecomte de Bregeot : J’adore la cuisine italienne et japonaise. Mais surtout la cuisine italienne, elle coche toutes les cases ! Sinon un plat en lui-même, il y a le gâteau d’anniversaire de mamie. Chez nous on appelle ça le gâteau des familles. C’est une espèce de base avec des LU qu’elle fait mariner avec de la liqueur de café, du beurre, petit lu, encore du café, encore du beurre, et ainsi de suite. Elle te met ça au four et après ça reste pendant deux jours à reposer. Et après c’est un truc explosif !

La recette du gâteau Thé Brun au café !

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?


Abrahaam & Lecomte de Brégeot : Que ça continue comme ça ! Ce serait déjà merveilleux.

On remercie énormément ABRAHAAM et LECOMTE DE BREGEOT d’avoir pris du temps pour échanger avec nous pour cette interview. Le projet EP d’Abrahaam “LORE [SZN 1]” est toujours dispo. Découvrez également le clip « FUEGO » avec Alfaya d’ABRAHAAM :

 

ABRAHAAM
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LECOMTE DE BREGEOT
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Crédits photos : Joris Couronnet

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