Dombrance a sorti aujourd’hui son album « République Électronique« , un projet de neuf titres aux noms familiers sur lequel nous revenons en détail …

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Bienvenue en République Électronique


Si vous ne l’aviez pas vu passer, « De Gaulle« , premier extrait du nouvel album de Dombrance est sorti il y a un mois. Un single annonciateur du projet, basé sur le premier des huit présidents de la République Française : le Général de Gaulle. Alors pour connaître le background de Dombrance et lire l’article que nous avions écrit spécialement pour l’occasion, cliquez ici.

« Bienvenue en République Électronique« , ou les quatre premiers mots de ce disque. On nous offre une magnifique introduction au travers d’une track électroniquement loufoque, oscillant entre des séquences rigides à la sauce Telex sur leur lit de nappes analogiques solaires typées Gaspard Augé. Le tout transformé pour notre immense plaisir par le chef Dombrance qui réussit son opening avec brio.

L’enchaînement est donc tout trouvé avec « De Gaulle » qui amorce la République Électronique que l’on semble entendre se construire dans nos oreilles grandes ouvertes.

Pom-Pom-Pidou


Vient alors le troisième titre, et le dernier single en date : « Pompidou« . Comme pour l’introduction et « Hollande » par la suite, on retrouve en featuring Sarah Rebecca. Vous la connaissez peut-être pour sa carrière en solo ou ses multiples featurings avec French 79 (« Diamond Veins » notamment).  Ici elle campe une américaine débarquant en France dans les 60’s :

« Dans mon imaginaire, le mandat de Pompidou est une période plutôt heureuse dans l’histoire de France. Après mai 68 et avant le premier choc pétrolier, c’est un moment d’insouciance, d’une modernité décomplexée. Je me suis beaucoup amusé à enregistrer Sarah Rebecca dans une improvisation totale d’une américaine qui débarque en France à la fin des années 60.

La vidéo de Marco Dos Santos, à partir des recherches de l’INA, swing à l’unisson de la chanson. Du noir et blanc à la couleur, vers un avenir meilleur ou pas. » – Dombrance

Comme évoqué dans cet extrait, le titre s’accompagne d’un clip composé d’images d’archives venues de l’INA (à l’instar de « De Gaulle« ). Un témoignage d’une époque pop où se côtoient des hippies français post-Woodstock, des hommes en costumes soudainement colorés par miracle et une touche électronique (ici intronisée par l’immense Pierre Henry). Autant dire que le casting est plutôt réussi …

Passation animée entre VGE et Mitterand


Les septennats suivants voient s’enchaîner Giscard d’Estaing et Pompidou. Alors nous connaissions le premier, car sorti il y a déjà plus de trois ans. Mais nous ne savions pas à quoi nous attendre pour le second. « Mitterand » s’est alors révélé l’uns de nos coups de coeurs.

D’abord la voix robotique vocodeurisée qui semble tout droit sortie d’un futur dystopique tiré d’une série Z. Mais c’est surtout le reste de l’instrumentation allant de pair avec les mots en nous plongeant dans les 80’s qui nous a marqué. La batterie acoustique swinguée et enthousiaste de « Pompidou » et le rythme berçant de « Giscard d’Estaing » sont radicalement évincées par des drummachines typées linndrums/drumtracks typiques des années 80.

Dombrance nous propose ici une lecture parallèle et alternative basée sur la chronologie des instruments. On passe en trois tracks de François de Roubaix à Jarre (post-Équinoxe), le tout en restant dans cette jovialité hypnotique signature du compositeur. Et vu le bpm, notre seule hâte est de pouvoir vivre l’expérience « Mitterand » en live.

Puis vint le 21ème siècle


« Chirac » fait la transition entre deux siècles bien distincts. On pouvait déjà entendre ce titre en ouverture du « Live à la Salle Wagram » sorti il y a quelques mois. Une instrumentale moderne et profonde, ponctuée de ses « Chiraaac » chuchotés, apportant une dimension mystique au président corrézien. Puis véritable highlight du projet : « Sarkozy » en featuring avec Charlotte. Une petite voix enfantine se détachant de batteries et d’une basse dures et fermes. Ces sonorités presque opposées se croisent en engendrant une chanson atypique et originale.

Nous l’avions évoqué plus haut : « Hollande » se place en avant dernière position. La track s’impose comme une espèce de « Giscard d’Estaing » modernisée, plus rapide et rythmée. On aime beaucoup cette électro décomplexée de sa tendresse et de sa mélancolie comme l’avaient fait dans des registres vaguement différents Sébastien Tellier avec « Roche » ou Daft Punk et « Veridis Quo« .

Puis Dombrance achève son album « République Électronique » avec le président actuellement en fonction. Ici, Macron est rapide, Macron est tendu, Macron est rigide. La track est entraînante et efficace. Puis lorsque l’angoisse commence à monter, motivée par des flux sonores mouvementés, le solo de saxophone signé Laurent Bardainne libère l’esprit et laisse le projet s’achever sur des cordes interrompant un suspense grandissant.

Dombrance président ? Pour une France qui danse …


Dombrance réussit donc à confirmer son (bon) choix de direction artistique des dernières années. Car même si enchaîner plusieurs EP politisés n’est pas une mince affaire, concrétiser cette approche dans le projet de long format qu’est un album n’est pas non plus à la portée de tous.

Bertrand Lacombe le prouve à nouveau : son sens de la musicalité et la richesse gravitant autour de son alter-ego font de lui un acteur précieux de la scène électronique française.

Nous ne pouvons donc que vous recommander d’aller écouter « République Électronique » de Dombrance en cliquant sur le lien ci-dessous :

Bonne Écoute !

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