Le jour de son concert au Bataclan à Paris, nous avons eu la chance de rencontrer Apashe. Jeune belge expatrié au Canada, ce prodige de la musique électronique a répondu à nos questions !
Bonjour Apashe, comment vas-tu ?
Super bien ! Je pensais que j’allais être jetlagué mais en fait non. Je suis en forme pour ce soir !
Commençons par la base : pourquoi te nommes-tu Apashe ?
C’est une longue histoire mais si je devais résumer : mon prénom c’est Alfonso et mon nom c’est Pashe. Voilà d’où vient Apashe !
Si on parle de ta musique, comment définirais-tu ton style ?
C’est le problème depuis le début de ma carrière, je vais un peu dans tous les sens. Mais je pense que ça s’est clarifié quand j’ai arrêté de faire n’importe quoi et que je suis resté dans le classique. Même si je le mélange à d’autres styles musicaux : house, dupstep, trap, hip-hop… Il n’y a pas à proprement parler de style mais c’est un mix de classique et de musique électronique. Pour la blague, depuis ma track « Majesty« , on dit que c’est de la musique Majestic !
Si tu devais faire écouter à quelqu’un qui ne te connait pas une de tes musiques, ce serait laquelle ?
WoW ! En général, je pense qu’un artiste est défini par ses morceaux les plus populaires. Les gens vont sur les plateformes de streaming et regarde quels sons ont permis sa notoriété. Donc pour répondre à la question, je lui ferais écouter mon top 10 Spotify avec un mix entre le dernier EP et mon album « Renaissance ».
Quelles sont tes inspirations musicales pour créer ta musique ?
Ça change tout le temps. Cette dernière année, j’ai écouté énormément de reggaeton underground, un peu breakcore. Ce sont des tempos que je n’ai jamais utilisés. C’est un peu nouveau pour moi de m’aventurer dans des rythmiques à 110BPM avec des sonorités latino mélangées à de l’électro ! Je trouve ça rafraichissant ! Ça fera du reggaeton majestic ! [rires]
📸 @hpdvn
En ce moment et notamment ce soir au Bataclan, tu présentes un show synchronisé avec un orchestre. C’est complexe à créer / mettre en place ?
Techniquement ce n’est pas un orchestre mais un ensemble car uniquement les cuivres m’accompagneront, donc qu’une section d’un orchestre. Je préfère faire la nuance car mon but est de jouer un jour avec un orchestre symphonique sur scène ! Pour revenir à la question, c’est vraiment compliqué mais par étape, c’est de moins en moins stressant. J’avais fait un premier test à Montréal et ça c’était vraiment bien passé donc on a développé ce show. Je m’entoure de professionnels expérimentés qui connaissent mon set par cœur, réadaptant ainsi toutes les partitions afin d’optimiser le show. En fait, c’est complexe mais ça me stresse pas car c’est graduel !
Avec quel artiste rêves-tu de collaborer ?
Je suis dans mes délires reggaeton donc aujourd’hui je dirais Tokischa ou Rosalía pour créer quelque chose de flamenco, reggaeton, classique ! Y aurait trop moyen de faire un truc cool ! Mais en vrai je pourrais te sortir 1000 noms…
As-tu une exclusivité pour les lecteurs d’Handsup ?
J’ai deux tracks reggaeton sur mon nouvel album. Je fais un nouvel album d’ailleurs ! C’est une vraie exclusivité, le projet évolue mais je n’ai encore rien annoncé moi-même… Beaucoup de mes fans s’en doutent car ils se renseignent à droite, à gauche mais voilà, je l’officialise !
Quelle est la prochaine étape de ta carrière ?
Finir cet album ! J’ai 30 démos mais je vais en garder uniquement 10. On a déjà enregistré un orchestre symphonique pour la moitié. La seconde moitié sera enregistrée en Mars.
C’est une bonne condition DJ ?
Je sais pas si je me considère encore DJ. Ce soir je fais un DJ set au T7 donc oui, mais avant au Bataclan, ce sera plus un concert. Pour moi un DJ, c’est une personne qui trouve le meilleur moyen de transitionner 2 morceaux. Donc avec cette définition que j’ai d’un DJ, je répondrais non à la question. Ce n’est pas une bonne condition d’être DJ.
A vrai dire, je n’aime pas être travailler uniquement dans des environnements festifs. C’est marrant quand t’es jeune et que tu adores ce genre d’environnements. Mais moi qui ai 30 ans, je n’aimerais pas vivre dans cette atmosphère personnellement. Je préfère composer de la musique et partager mon contenu créatif avec les gens. Après pour vous rassurer, j’adore faire la fête !
📸 @hpdvn
Qu’est-ce que tu as comme musique dans tes écouteurs en ce moment ?
Ça fait longtemps que j’ai eu le temps d’écouter de la musique… Après j’ai pas mal tourné en Inde récemment et quand je tourne, j’adore m’imprégner de la musique locale selon l’endroit où je me trouve. Par exemple, en Inde, j’écoutais beaucoup de hip-hop Indglish (comprenez un mélange d’indien et d’anglais) car je voulais en savoir davantage sur cette culture qui est immense ! Je viens d’ailleurs de faire un track avec un indien et je voulais bien comprendre son univers !
Après pendant la tournée, à Londres, j’ai couru 10km en écoutant The Clash ! C’est assez éclectique ce que j’écoute. Et bien sûr, j’ai découvert le reggeaton donc j’en écoute un peu, mais dans des ambiances plus festives !
Quel artiste émergent faut-il suivre cette année selon toi ?
En France, j’adore écouter Tony Romera. Je le connais depuis très longtemps et je trouve qu’il est devenu très bon ! Il m’impressionne tout comme Asdek, qui a un passé Bass music / Hip-hop. Il sort des trucs trop cools ! Mais il y a beaucoup d’autres artistes à suivre… Je pense aussi à The Caracal Project, il est trop fort !
Quelle est ta meilleure anecdote ou situation gênante lors d’une soirée en tant qu’artiste ?
Récemment, j’étais un peu fatigué et j’étais à Austin. Pendant la moitié du set, j’ai dis « What’s up Houston« . Et y a un gars qui m’a montré du balcon sur son téléphone « Austin !« . C’est à ce moment là que j’ai réalisé…
Après pour ma défense les deux villes sont très proches au Texas et généralement tu les enchaines…
Quand tu ne fais pas de musique, comment t’occupes tu ?
Cette année, il n’y a pas eu grand chose hormis les voyages et la musique. Je n’ai jamais été autant occupé de ma vie… Sinon, je fais du sport ou je fais la fête pour me défouler. Et jadis, dans une autre vie, j’aimais bien voir mes potes, cuisiner et regarder des films ! Ça me manque parfois…
Belgique ou Canada ?
Je suis Belgo-canadien donc choix assez compliqué : les deux. Après si je dois choisir, le Canada car le Québec c’est vraiment la folie ! Les gens sont dans le futur !
Quel est ton plat favori ?
J’en ai pas, ça change tout le temps… Mais pour avoir visité l’Inde, j’ai découvert toutes les nuances de cette cuisine. J’ai réussi à manger 3 fois par jour indien et à ne pas me lasser ! Je ne peux pas dire ça de toutes les cuisines car même si je préfère la cuisine thaï ou nippone, je ne pourrais pas en manger non stop aussi longtemps…
Enfin, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter à l’avenir ?
D’être heureux, je pense que c’est ce qu’on peut souhaiter à tout le monde !
Merci d’avoir répondu à nos questions ! Bon courage pour la suite, on se revoit très vite !
Cet interview a été réalisé juste avant le show mémorable à guichets fermés qu’a livré Apashe au Bataclan. Le mélange des cuivres et de sa musique n’a fait qu’un. Les émotions étaient décuplées et cela a rendu la performance Majestic !
Et que dire de l’after au T7 où la foule a vu défilé un line-up digne des plus grands festivals de Bass Music ! Apashe, accompagné de Basstrick, Asdek, Vladimir cauchemar et Habstrakt, a clôturé cette soirée de la meilleure des manières : à 128BPM, voire un peu plus ! Ce fût une réelle réussite sous tous les angles ! On compte déjà les jours avant de recroiser Apashe cet été en festival (Main Square) !
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