À l’occasion du festival Solidays, nous avons eu l’occasion de discuter avec Caro aka Dj Schnake. On a échangé sur son dernier titre « About To Slay », du retour de l’eurodance et de la 2much. Interview complète à découvrir dès maintenant !
Est-ce que tu aurais quelques mots pour te présenter ?
Salut, c’est Carolyne, vous me connaissez peut-être sous le nom de DJ Schnake. Et voilà, j’ai 26 ans et je viens de Normandie, mais je suis basée à Paris depuis 5 ans.
Tu contribues nettement à l’essor et au retour de l’eurodance, trance, hardbounce. Qu’est-ce qui fait que selon toi, cette énergie revienne 25 ans plus tard ?
Je pense qu’il y a un effet de cycle naturel lié au temps. Plus on s’éloigne d’une période, plus elle devient attrayante. On l’a vu avec le retour des années 80/90, et maintenant, c’est au tour des années 2000 de refaire surface dans la mode, l’esthétique et la musique. Ce qui est ancien devient « vintage », et donc « tendance ».
Après une période que je qualifierais de « dark », marquée par l’apogée de l’hard techno, les gens ont peut-être envie de quelque chose de plus solaire et léger. C’est ce qui explique, selon moi, le retour en force de styles comme la trance ou la hardbounce.
Et pourquoi pas vers la « chipiecore ». Qu’est-ce que tu veux transmettre au travers de ce style ?
Pour moi, le « chipiecore », c’est d’abord une envie de s’amuser, sans prise de tête. Le mot « chipie » a longtemps été utilisé de manière négative pour désigner les femmes, et ce style vise à se réapproprier ce terme et à lui donner une connotation positive.
Ce style est marqué par un côté « féminin » assumé, avec beaucoup de vocaux portés par des femmes, tout en puisant dans la pop des années 90, des icônes comme Britney Spears, et un mélange avec des rythmes percutants qui viennent des genres « core ». C’est cette combinaison qui définit ce que je veux transmettre.
Est-ce que tu aurais un morceau pour définir « Chipiecore » ?
Je pense que le dernier morceau « About to Slay » de Dj Schnake décrit très bien mon style. C’est une petite artiste émergente en ce moment. :rires:
Plus sérieusement, ce morceau mélange tout ce que j’aime, entre hard dance, hardstyle, hard techno, trance et avec mes propres vocaux et une énergie « féminine ». Vraiment, moi, de A à Z.
Comment vois-tu l’évolution de la scène musicale dans les cinq prochaines années ?
J’ai commencé à sortir en soirées techno assez tard, autour de 2021-2022, et j’ai déjà vu une énorme évolution. La musique électronique, notamment la techno, s’est beaucoup mainstreamisée. Ce qui était autrefois réservé à une scène underground s’ouvre maintenant à un public plus large.
Je pense que d’ici 2-3 ans, la techno pourrait devenir l’un des genres musicaux les plus écoutés, à l’échelle mondiale, comme le rap a pu l’être ces dernières années. C’est une transformation fascinante à observer, et elle va continuer à marquer le paysage musical.
Qu’est-ce que tu veux transmettre au travers de la dualité de ton nom de scène ?
Au départ, c’était une blague, un jeu de mots. Je suis fan de calembours, et le nom DJ Schnake jouait sur cette idée. On n’a pas grand-chose en commun musicalement, bien que DJ Snake explore désormais des terrains plus techno avec son alias The Outlaw.
Cela dit, l’idée de cette dualité m’amuse beaucoup. Qui sait, peut-être qu’un jour, on partagera une scène, ou même un projet commun ? Ce serait incroyable de créer un moment improbable, comme être bookée par erreur à sa place au Stade de France ! :rires:
Après je ne suis pas non plus la seule à jouer sur des jeux de mots comme Miley Serious.
De la Darude à la 2much, quel est ton meilleur souvenir de show ?
Alors je n’en ai pas un mais 3 souvenirs marquants qui me viennent en tête :
Mon tout premier gros set à La Machine du Moulin Rouge à Paris a été un moment décisif. J’avais remporté un DJ contest qui m’avait permis de mixer à Rouen, mais c’était devant presque personne. Pourtant, les fondateurs de la 2Much, DJ Kwame et Die Klar, ont vu quelque chose en moi. Ils m’ont donné ma chance à Paris, et deux mois plus tard, j’ouvrais pour eux à la Machine du Moulin Rouge. J’avais tous mes amis dans le public, et l’énergie était incroyable. C’était la première fois que je réalisais que je voulais vraiment poursuivre cette voie, que c’était ça ma passion.
En février 2024, j’ai eu l’opportunité de jouer en peak time au Cabaret Sauvage, en plein cœur de la soirée. C’était un vrai défi pour moi, car j’avais l’habitude de mixer en début de soirée. Là, j’ai dû réfléchir à un set plus intense et adapté à l’ambiance. C’est lors de cette soirée que j’ai découvert et intégré des styles comme la trance et le hardstyle à mon univers. L’énergie dans la salle était incroyable, et j’ai vraiment senti un lien unique avec le public. C’est un set qui restera gravé dans ma mémoire.
Et enfin, il y a le Trabendo. Ce souvenir est tout particulier. En février, j’ai eu l’honneur d’inaugurer leur nouveau format de soirées filmées, inspirées des Boiler Room. Ce soir-là, j’ai ressenti une émotion indescriptible. La salle était remplie de fans de la 2Much, certains qui me suivaient déjà avant même que je sois DJ. Les voir, sentir leur soutien, et jouer dans une telle atmosphère, c’était incroyable. En plus, ce moment a été capturé en vidéo, un souvenir éternel que je chérirai toujours.
Ces trois moments résument parfaitement mon parcours et les étapes qui m’ont marquée.
La Darude a été un tournant décisif pour toi, quelle est la leçon principale que tu tirais de cette expérience collective, en global ?
La leçon principale, c’est l’importance d’être bien entourée. J’ai eu la chance de tomber sur des personnes bienveillantes et passionnées dès mes débuts, comme DJ Kwame ou Die Klar, qui m’ont donné ma chance tout en me poussant à travailler dur.
Bien sûr il y a aussi lnès mon agente qui a rejoint l’agence Magnetiic, Dj Football, Eskha, Dj Caline, Läuff. Que des artistes de fous et de trop belles personnes !
Dans un milieu aussi complexe que celui de la nuit, c’est essentiel de pouvoir compter sur des gens sains et respectueux. C’est un privilège qui m’a permis d’évoluer sereinement.
Est-ce que tu aurais des artistes à nous recommander d’écouter ?
Oui, carrément ! D’abord, je vais vous parler de deux potes incroyables : Eskha et DJ Caline. Franchement, branchez-vous sur eux, ils sont juste incroyables, vraiment trop forts. Ils méritent toute votre attention.
Ensuite, parmi les artistes féminines, je mentionnerais bien sûr Shanixx, qui est une de mes amies. Elle se démarque clairement par son talent et son style, elle a une vraie place dans la scène.
Et enfin, une artiste qui m’inspire énormément : Ki/Ki. Elle a cette vibe unique, effortless, et une énergie tellement positive. Ses tracks sont incroyables, ses sets aussi. Si vous ne la connaissez pas encore, c’est clairement le futur. Branchez-vous sur Ki/Ki, vous ne le regretterez pas !
C’est quoi ton plat préféré ?
Raclette ou Lok Lak. C’est un plat vietnamien et je suis à moitié Vietnamienne, donc voilà.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
De percer… Non, je rigole.
Non, ce qu’on peut me souhaiter pour la suite, c’est de continuer d’être aussi bien entourée de gens avec qui ça se passe aussi bien, de toucher les gens avec ma musique et, surtout, qu’il y ait d’autres meufs qui se mettent à mixer en se disant : “I can do it too” Donc lancez-vous, “believe,” croyez en vos rêves.
Dans tous les cas, quoi que vous fassiez, les gens vont vous critiquer, on va toujours trouver un truc sur lequel vous attaquer, donc kiffez-vous et allez-y, ça coûte pas plus cher !
Un grand merci à Dj Schnake pour cette interview au festival Solidays !
N’hésitez pas à écouter son dernier titre « About To Slay« juste ici. Merci à Tiphaine, Quentin et Myriam de l’équipe média de Solidays. Merci à Inès de l’agence Magnetiic.
Pour voir Dj Schnake cet été | Toutes les informations sur Dj Schnake | Instagram
