Lors du Main Square 2023, on partait à la rencontre de Lydsten, un artiste en pleine ascencion. Le producteur s’est ainsi livré à nous sur des sujets d’actualité : l’utilisation de l’IA, son summer tour, ou encore son dernier EP « AGATE » !
Hello Christian, comment vas-tu ? Peux-tu nous présenter ton projet ?
Et bien écoute, je vais super bien ! Je suis un peu fatigué, mais très content d’être ici. Pour mon projet, il s’agit d’un projet de musique électronique, sous une forme d’électronica. J’aime bien utiliser ce terme car c’est un peu ‘fourre tout‘. Il n’y a pas de genre précis sur ce que je fais. L’idée c’est d’aller chercher pleins d’univers et de textures différentes, et de les assembler. Ça s’appelle Lydsten, et ça veut dire « Pierre Sonore« . C’est un assemblage de 2 mots danois, pour donner un mot qui n’existe pas. Mais ça a une forme de résonnance pour moi !
Quand on a commencé à t’écouter, tu as démarré ton projet sous un autre nom. Pourquoi ce changement ?
Mon ancien nom c’était ‘Cailloux‘, toujours dans l’univers minéral. J’ai un délire avec la pierre et la physique apparemment ! Ce qui a vraiment initié ce changement de nom, c’est le fait d’avoir une musique instrumentale, et donc avec un potentiel international. Et pour le coup ‘Cailloux‘, c’est illisible pour un anglais. Donc je me suis dis que je fais une musique qui a plus de chance en Angleterre, en Allemagne ou même dans les pays Scandinaves qu’en France, mais j’ai un nom qui ne résonne que français. Donc j’ai changé de nom ! Je voulais aussi un truc qui sonne un peu moins ‘Petit Biscuit‘, un peu moins jeune.
Tu as un beau summer tour 2023. Comment tu le vis, et comment ça s’est fait ?
C’est un truc de fou, je le vis trop bien. Il y a 3 mois je n’avais pas encore beaucoup de dates. Il y a 3 mois, je n’avais « que » Les Nuits Secrètes et La Bonne Aventure. Et d’un coup, il y a pas mal de dates qui sont arrivées ! J’ai eu la Cigale en mai, pour faire la première partie de Christian Löffler que j’adore, il y a eu des dates au Métaphone, La Bonne Aventure du coup. Hier, j’étais aux Nuits de Fourvière en ouverture de ALT-J et c’était incroyable ! Aujourd’hui on est au Main Square, où je suis trop heureux de jouer !
En fait quand tu as un projet depuis longtemps en développement, tu passes beaucoup de temps à envoyer des bouteilles à la mer à pleins de gens, pleins de bookers, et tu t’y prends extrêmement mal. Que ce soit pour les médias ou pour la partie tournée. Avec le temps tu grandis, et tu commences à comprendre comment ça fonctionne, et surtout tu te professionnalises. Et là, on commence à te répondre, et ton projet commence à intéresser. Et plus il y a de dates, plus ça crédibilise le projet !
Notre récap du Main Square 2023, c’est par ici !
Qu’est ce que tu as ressenti lors de ton Zénith de Paris, en première partie de ALT-J ?
C’était la folie. C’était aussi une énorme galère ! Tout l’après-midi, on n’a pas su faire les balances, on a galéré et on n’a pas eu beaucoup de temps. Mais à la fin, tout s’est réglé 10 minutes avant de commencer ! Ça a marché et ça a tenu, donc au final c’est un super souvenir. Le public était curieux. Ils sont venus pour du pop / rock à la base, même s’il y a beaucoup de sonorités électro dans ce que fait ALT-J. C’était une belle surprise d’avoir d’aussi bons retours. Il y avait quasi 2000 personnes au début, et 5000 à la fin.
Du coup j’ai rejoué récemment pour leur première partie aux Nuits de Fourvière, et là c’était 4600 personnes dès le début. C’était incroyable. Je pense que j’ai d’avantage préféré la deuxième date, car ma musique a évolué depuis. Je joue aussi de nouveaux morceaux qui me parlent encore plus. Et le contexte aussi : être dans un ancien théâtre romain, c’était un truc de fou.
Il y a quelques mois, tu sortais ton EP « AGATE ». Qu’as-tu voulu retranscrire au travers ?
En fait ce projet c’est la continuité de ce que je faisais sur mon premier EP « Calcite« . C’est toujours une musique électronique, assez kickée mais avec un tempo plutôt lent. Ça reste contemplatif, ça reste organique, avec du piano etc. En fait, c’est en continuité de la recherche de mon projet. Je suis, enfin j’étais, encore en train de me chercher. Là, je commence à aligner toutes les planètes pour la suite ! « AGATE » c’était vraiment ça. Je continue sur ma lancée d’exploration de textures, de synthés et autres. J’assemble des pierres pour que ça ressemble à la musique que j’imagine.
La suite est déjà prévue ?
Oui ! Elle est prévue, mais pas sa sortie par contre. Ça ne sera pas cette année, mais normalement pour 2024. Et ce sera un EP, car je ne ferai pas d’album tant que je n’ai pas un projet méga singulier, où tu te dis « Ce son là, c’est Lydsten ! ». Le premier album, ça doit être L’album. Tu poses un truc, et tu fais tout ce qu’il faut derrière pour que ça soit bien. L’EP reste un format cool pour proposer des choses, et je n’ai pas envie de sortir un single à droite à gauche. Je me pose la question quand même, mais pour l’instant je ne me lance pas sur ce format.
Comment tu décrirais ta relation avec Abran ?
Amicale, elle n’est pas amoureuse :rire: ! Il a commencé la musique bien avant moi, même s’il est plus jeune. Et on s’est nourri mutuellement d’univers proches, mais en même temps avec nos singularités. Lui il est un peu plus chill, un peu plus calme. Moi je suis des fois un peu plus énervé, surtout sur le live. Récemment, on a crée notre label ensemble, Relief. Il nous sert de base, et de repère pour nos sorties aujourd’hui. On partagera certainement plus dans le futur, on verra ! Mais musicalement on partage beaucoup.
En ce moment qu’est ce que tu écoutes dans ta playlist ?
Et bien c’est un peu le problème ! En ce moment je n’ai pas de nouveauté, je tourne un peu en rond. Je vois tout ce qui bouge comme Fred Again.. qui arrive à fond et qui explose tout. Il y a encore 2 ans, j’hésitais même à composer des trucs techno melodic à la ‘Afterlife’. Au final ce label a pris un virage presque mainstream, avec des grosses voix et tout, et je n’aime plus du tout.
Maintenant je n’écoute plus du tout ça, j’écoute du classique, voir du néo classique. J’écoute, du Nils Frahm encore et toujours, Grandbrothers, ou bien le dernier album de Superpoze, sorti il y a 1 an et qui est fabuleux. Voilà, c’est ce genre de choses qui me touche aujourd’hui ! Aussi le label Erased Tapes, ou Ki Records que j’aime bien dans cet univers là. Mais ça m’emmerde un peu car je n’ai pas de découvertes en ce moment, j’arrive pas à trouver de nouveaux trucs, même s’il y en a pleins.
L’Intelligence Artificielle dans la musique, c’est quelque chose qui te fait peur ou tu l’utilises ?
Ça ne me fait pas peur, et je ne l’utilise pas. En fait je m’en fou ! Pas que ce soit une mauvaise question. Mais en fait, je revendique une musique qui est organique, très enregistrée et très jouée au final. Il y a très peu de plugins, et je me vois mal intégrer quelque chose de full numérique dedans, et avoir quelque chose qui me dirige. En fait j’aurai la sensation que ce n’est pas moi qui ai décidé, et pour moi la musique ça vient d’une personne, et pas d’un moyen. Mais ça ne me fait pas peur non plus, et je m’en fous que des gens fassent des musiques qui soient « mieux« , ou « mieux record« .
C’est quoi ton plat préféré ?
On a souvent des débats sur ce sujet avec ma copine :rire:. Mais pour l’histoire, je vais rester sur mes origines avec un plat danois : les æbleskiver ! Ce sont des petites boules en pâte à crêpe ou pâte à gaufre je ne sais pas trop. Tu les trempes dans la confiture de myrtilles ou dans du sucre glace, et c’est délicieux. Et attention, il faut toujours les prendre par 3 !
Est-ce que tu as une exclusivité à nous confier ?
Une exclu ? Absolument ! En plus je n’en ai pas parlé aujourd’hui. Je vais sortir une live session dans les semaines qui arrivent, avec 2 exclues et un rework de rework. Donc oui, 3 morceaux en exclu. Soit on le sort courant juillet, soit plutôt en septembre. Soyez prêt !
On tient à remercier Lydsten pour cette interview, et tout le temps qu’il nous a accordé. Merci également à l’équipe presse du Main Square pour l’accueil tout le long du week-end !