A l’occasion de la release party de Paul CH pour son premier EP « Dispersion », nous avons eu l’occasion de rencontrer ABRAN au Pop Up du label pour un échange sur son projet musical, sa vision artistique et ses ambitions pour l’année 2025.

Salut Abran, merci pour cet interview ! Est-ce que tu peux te présenter pour les lecteurs qui ne te connaissent pas encore ?


Moi c’est Etienne, mon nom d’artiste c’est ABRAN. J’ai 25 ans et je fais de la musique electronica depuis 5 ans, sous le nom ABRAN du coup. Et voilà, j’ai sorti 2 EP et 2 EP de remix pour le moment. Et j’habite à Paris !

Est-ce que tu pourrais décrire ton projet musical en 3 mots ?


Mon projet musical, c’est un projet immersif. J’aime bien dire que c’est de la musique électronique contemplative. Et ce que j’adore dans ce style de musique, surtout à composer, c’est les textures.

Ton projet combine la musique electronica et l’esthétique visuelle. Comment ces 2 disciplines se complètent dans ton travail ?


En fait, je suis graphiste de formation à côté d’être musicien. J’essaie de faire vivre la musique et le visuel ensemble dans tout ce que je fais. L’un va avec l’autre de manière indissociable. Et j’aime beaucoup les musiques de films, les musiques à l’image et les musiques dans les publicités.

Mon style de musique s’y rapproche un petit peu, car c’est une musique très planante et très cinématographique. On peut vite s’imaginer des décors, des paysages et une certaine esthétique. Ensuite, j’ai plein de références visuels que j’aime bien coller à la musique. Il va aussi y avoir des textures visuelles, du grain, du contraste, etc. Aussi bien dans le son que dans l’image.

Est-ce que tu pourrais nous parler de tes influences qui ont permis de façonner ta musique et aussi ta direction artistique ?


Dans la musique, ce sont surtout les artistes de la scène allemande et anglaise qui font de la musique électronique que j’adore. Donc je peux citer, par exemple, Rival Consoles, Kiasmos ou encore Daniel Avery. Et en France aussi, on a aussi quelques artistes dans cette vibe-là que j’aime beaucoup. Je pense à Rone, Thylacine ou même Fakear, qui est encore un petit peu plus différent. Mais c’est le genre d’artistes qui ont fait venir ce style musical un peu niche dans l’électro en France.

Ce sont une partie de mes références musicales. Et après, en images, en graphismes, j’ai forcément beaucoup étudié le BAUHAUS et les courants un peu allemands, carrés, la symétrie, le brutalisme, les trucs un peu épurés avec beaucoup de bruit, de textures et de grains. Je trouve que ces univers vont bien ensemble, et c’est vite devenu mon envie de produire dans cette esthétique.

 

 

Qu’est-ce qui t’a inspiré pour que tu fasses ton EP sur l’effet  “Doppler” ?


Avant de commencer un EP, je réfléchis toujours à un concept. Par exemple, le tout premier EP “Fram”, c’était sur une expédition polaire. La narration du morceau, c’est un peu une expédition d’un bateau dans un environnement polaire. On entend la glace, on entend le vent et le froid.

L’EP “Doppler” était un défi, car je devais trouver un concept aussi fort qui fonctionne tant par le son et que par l’image. L’effet Doppler est un phénomène qui avait une application aussi bien dans le son que dans l’image, car il s’agit de la distorsion des ondes. Par exemple, l’ambulance qui passe dans la rue et dont l’alarme change de tonalité. Mais c’est aussi la distorsion des ondes lumineuses avec la couleur des planètes : couleur chaude ou froide en fonction de l’éloignement avec la Terre. C’est ce côté scientifique et phénomène naturel qui m’attire.

Et comment as-tu fait pour illustrer et mettre en musique l’effet  “Doppler” ?


On a essayé, avec mon ingénieur son Olivier Vasseur de faire des sons spatialisés et de remettre l’effet Doppler dans les morceaux. Donc si vous l’écoutez avec des Airpods ou un casque bien fermé, on entend vraiment des éléments des morceaux qui tournent autour de la tête à 360°. Et pour pousser le concept au maximum, j’ai fait toute une série de visuels qui représentent l’effet Doppler avec les couleurs du spectre Doppler. Les couleurs chaudes et froides des planètes, comme on disait.

En plus, on a mixé l’EP en Dolby Atmos pour vraiment avoir ce rendu spatialisé autour de la tête en tant que finition. Donc le but, c’est d’exploiter le concept de base au maximum dans toutes les déclinaisons possibles. 

Est-ce que tu peux nous dire plus sur l’ambiance et l’émotion portait par cet EP ?


L’objectif principal, c’est surtout de faire voyager l’auditeur. C’est une musique, comme je disais, qui est assez cinématographique vu que c’est une électro un peu ambiante avec un tempo assez lent. Je trouve qu’il est plus simple d’être bercer par ce style de musique plutôt que de la techno indus :rire: 

Ce sont vraiment des morceaux qui incitent à la réflexion, à s’immerger dans ses pensées et tout simplement à lâcher prisePour moi, le challenge à chaque fois, c’est de créer et poser une espèce de décor relaxant, et surtout agréable à écouter avec une impression d’infini. Bien sûr, chacun est libre de faire ses propres interprétations, de s’imaginer un monde visuel dans sa tête, ou de vivre des sensations et des émotions.

Tu as un sorti un clip abstrait et animé pour le titre « LIDAR ». Est-ce que tu peux dire quelques mots sur la réalisation du clip ?


Le clip s’est fait à la suite de ma rencontre avec Pia Vidal. C’est une artiste de motion design que je suivais sur Internet et dont j’adorais le travail. Elle fait des tableaux abstraits et psychédéliques avec un outil qui s’appelle Touch Designer. Depuis peu, je m’intéresse également à cet outil.

Donc c’est comme ça que je suis tombé sur son travail. Je lui ai vite proposé l’idée de faire un clip ensemble parce que je voulais allier nos deux univers de graphiste et motion designer ensemble. De mon côté, j’ai réalisé les parties en 3D qu’on voit au tout début et à la toute fin avec le décor de montagne et un observatoire à son sommet. Et j’avais eu cette idée de rentrer dans le télescope de l’observatoire et plonger tout à coup dans un univers complètement abstrait et psychédélique avec les visuels de Pia Vidal. Au final, c’est vraiment la rencontre de ces deux univers-là.

Est-ce que, selon toi, le fait d’allier image et son est essentiel ?


Oui, en soi, l’un nourrit l’autre. Des éléments visuels peuvent me donner des idées de musique et inversement lorsque j’entends des musiques de films ou que j’écoute des albums, j’ai tout de suite mon imaginaire qui invente et crée des décors. Donc, dans les deux sens, c’est plutôt une source d’inspiration infinie et un cercle vertueux où la seule limite est notre propre imagination.

Vous pouvez retrouver l’interview d’ABRAN par les copains de Meet & Greet juste ici :

Est-ce que tu as des collaborations de rêve avec d’autres artistes majeurs, ou juste avec tes potes ? Est-ce que tu as des objectifs comme ça ?


C’est vrai que c’est un travail assez solitaire de faire de la musique seul dans sa chambre. Aujourd’hui je commence à travailler de plus en plus avec du monde. Par exemple, j’ai un ingénieur du son avec qui je finis tous les morceaux en studio, donc je ne suis plus vraiment tout seul. Et je commence à m’entourer aussi pour les côtés promotion du projet. Donc du coup je m’ouvre un peu plus, j’ai envie de faire de la musique aussi avec d’autres artistes. Il y a des artistes que j’adore, qui sont un peu mes idoles, donc évidemment les collaborations font un peu rêver.

Je pense par exemple à un artiste qui s’appelle Christian Löffler. J’ai eu la chance de jouer en concert juste après lui à Compiègne en 2022, pour la nuit européenne des musées. Donc ça par exemple c’était une expérience trop cool. J’avais vraiment l’impression d’être un fan plus qu’un artiste qui faisait partie de la même programmation. Mais oui il y a ce genre d’artistes qui me font rêver, même ceux que j’ai cités. Rival Console, Kiasmos, tout ça ce serait incroyable.

Et sinon après à mon échelle, je suis de plus en plus pote avec des artistes similaires à mon projet. Et on essaye de se rassembler sur Paris et même ailleurs pour s’entraider tous ensemble, entre collaborations, premières parties et des soirées.  Avec mon label reliefs que j’ai monté avec Lysten, on fait un peu ce travail tous les jours et tout au long de l’année. Donc ça c’est des collaborations plus accessibles et qui nous aident vachement au quotidien. Donc là on va passer sur la partie live.

Comment est-ce que tu arrives à retranscrire ton univers dans tes lives ?


Comme on disait, la musique electronica n’est pas un style forcément ultra énergique pour danser. C’est plutôt une invitation à se poser, à contempler et à admirer l’ambiance du spectacle. Du coup c’est un petit challenge en plus pour le live parce que j’aurais pas la facilité du style club où les gens vont tous bouger toute la nuit. La particularité que j’adore c’est qu’on doit passer par d’autres chemins pour essayer de faire bouger les gens autrement ou les toucher autrement sans forcément qu’ils dansent.

Pour la partie live, j’essaie de proposer un spectacle complet avec une ambiance lumineuse, et une ambiance sonore très contemplative. On a un écran avec des visuels un peu oniriques à découvrir tout au long du spectacle. Et le but c’est vraiment de plonger le public dans un univers beaucoup plus calme qu’un DJ set classique. La satisfaction, c’est de voir les gens fermés les yeux et se laisser emporter. C’est un peu cette énergie que j’essaie de faire ressentir aux publics lors de mes lives.

Lors de mes derniers lives, je n’avais pas encore l’écran. Maintenant oui et le but c’est de créer des visuels pour créer une identité audiovisuelle unique au live. Je vais avoir l’occasion de le jouer pour la première fois prochainement. Ce sera vraiment une dimension ultra immersive avec une vraie expérience à 360 degrés.

Est-ce que t’as des dates importantes à nous partager, ou à teaser, ou à annoncer, tout simplement ? 


Pour 2025, j’ai quelques dates en live de prévues, dont certaines qui vont être vraiment très intéressantes.  Je vais avoir l’occasion d’installer tout le set-up complet de l’écran et de l’installation en lumière. Donc, ça va être chouette. Notamment, le 19 avril, au Hasard Ludique, on vient d’annoncer la première édition d’une soirée carte blanche à mon label reliefs intitulé ECHOES. Donc, on est nous-mêmes organisateurs et artistes de notre soirée.

> article complet à découvrir juste ici <

Un petit peu après, je vais faire la première partie de Molécule à Béthune, dans une salle qui s’appelle La Banque, une ancienne banque désaffectée, qui a été réhabilitée en musée. Pour l’ouverture du musée, ils font une série de concerts électro, dont celui de Molécule en juin. Et ça va être sympa, parce qu’il y a toute une scénographie dédiée avec des tubes LED afin d’illuminer tout le hall de La Banque.  Ça va être assez unique comme date.

Évènement | Billetterie

Est-ce que tu peux nous en dire plus sur reliefs ECHOES ?


Ça s’appelle reliefs ECHOES. Et c’est la première édition à Paris, au Hasard Ludique, le 19 avril. Et ça va être un peu une première édition vitrine, où on présente un concept de concert très immersif, avec une communauté curieuse qui a envie de découvrir des artistes émergents de cette scène electronica.

On invite des amis artistes, avec une programmation assez pointue, à venir jouer. Il y aura 4 ou 5 artistes live et closing DJ set à venir voir pendant la soirée.

RELIEFS RECORDS - ECHOES COVER

Quelle est ta musique du moment ?


Il y a l’album « Silent Ascent »  de Downliners Sekt que j’ai découvert, qui ne date pas d’aujourd’hui, mais qui est sorti chez Infiné et surtout qui est le seul album de ce duo de compositeurs avant qu’il disparaisse. La musique Et qui joue super bien avec des textures vraiment folles de musique. Il y a du grain partout, ça sonne un peu irrégulier. Il y a des sortes d’accidents sonores. C’est très difficile à décrire, mais c’est une vraie expérience sensorielle. J’invite vraiment les gens à découvrir ça avec un bon son.

 

Et sinon, je recommande aussi l’EP « Dispersion » (article complet) de Paul CH, qui est un très bon ami dans notre veine musicale et qui vient juste de sortir. Donc petit coup de pouce au copain. 

 

Quel est ton plat préféré ?


Les lasagnes, sans contester. Lasagne classique, bolo pour la tradition du plat. Mais j’avoue, lasagne au saumon, c’est pas mal aussi.

Est-ce que tu as un mot pour ceux qui te suivent et qui te découvrent aussi potentiellement aujourd’hui ?


Pour ceux qui me suivent, merci et continuez de me suivre. J’espère que les prochains EPs, les prochains morceaux et les prochains concerts vous plairont toujours. En tout cas, moi je prends toujours autant de plaisir à faire ma musique. Et pour ceux qui me découvrent, bienvenue !

N’hésitez pas à écouter un peu ma discographie sur les plateformes. Et surtout, je vous invite à venir me découvrir en concert parce que j’ai la certitude que ça augmente vraiment l’expérience et que c’est une chouette expérience de venir voir ce style de musique et de visuel en concert. 

Et qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?


Que la première édition de reliefs ECHOES se passe à merveille. On met beaucoup d’espoir là-dessus. Ça va être trop bien, en tout cas on fait ça que entre copains, donc on est très contents. On espère que ça marchera bien.  Et puis on peut me souhaiter la sortie d’un prochain EP peut-être. Petit teasing de fin !

Un grand merci à ABRAN pour cette interview. N’hésitez pas à découvrir notre article sur son premier EP « Doppler » juste ici et à prendre vos billets pour découvrir son nouveau live !

Article sur l’EP « Doppler » | ABRAN| Événements reliefs ECHOES

> Plus d’interviews juste ici <

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