À l’occasion de la clôture de son arc de DJ, nous avons eu l’occasion de discuter avec Charlie aka Missucharlie. On parle de sa vision en tant que DJ, de ses découvertes, de légitimité et surtout de curiosité.  Interview complète à découvrir dès maintenant !

Quelques mots pour te présenter ?


Je m’appelle Charlie. Depuis deux ans, je teste un métier tous les trois mois. Là, j’ouvre la parenthèse du neuvième métier.
Au début, je ne savais pas trop quoi faire de ma vie : j’avais envie d’explorer, de comprendre différentes industries, de voir si je pouvais m’en sortir même sans expérience.
À chaque fois, je plonge vraiment dans le milieu, je rencontre les acteurs, je comprends les enjeux. Et c’est devenu hyper passionnant. Le dernier métier que j’ai exploré, c’était DJ,  et on peut dire que là, j’ai vraiment pénétré une industrie entière.

MISSUCHARLIE 3

Si tu devais décrire Missucharlie en trois mots ?


Je dirais téméraire, passionnée, et un peu bisounours. J’ai encore une vision très positive du monde. Je crois beaucoup à la justice, à la bonté, au fait que les choses peuvent être belles.
Les jours où je perds cette vision, je suis super malheureuse.

Et ton projet, tu le décrirais comment ?


Il reprend exactement ces valeurs-là : croire que tu peux entrer dans un univers qui te passionne, créer ton propre chemin, avancer par l’action.

C’est très positif, très orienté vers le mouvement.

Trois mots pour décrire ton expérience en tant que DJ ?


Nuancée, parce qu’il y a eu du très positif et du très négatif. Ambitieuse, parce que je suis allée loin.
Et délicate, dans le sens « au contact du réel », pas dans le sens doux.

Tu as préféré apprendre à mixer ou à produire ?


J’ai préféré la production, mais j’ai beaucoup plus appris en mix. La prod, c’est d’une complexité énorme. Le mix, je pouvais le travailler seule, donc j’ai progressé plus vite.

Avais-tu un style de prédilection avant de commencer ? A-t-il évolué ?


Oui !

J’avais déjà un style très cinématique, très « super-héros », très émotions au climax. Le genre de musique où tu te dis : « Si je meurs maintenant, c’est OK. »

Je diguais beaucoup déjà, j’avais une écoute active. Mais aujourd’hui, je comprends beaucoup mieux les sous-genres, comme les subtilités de la techno. Je n’écoute pas plus qu’avant, mais je sais mieux ce que j’écoute.

Tu analyses plus la musique maintenant ? Tu arrives encore à en profiter comme avant ?


Heureusement, oui.

Je ne maîtrise pas assez la production pour être dans l’hyper-analyse permanente, et ça me va très bien. Par contre, j’identifie beaucoup plus les techniques : si une production est simple, si elle a demandé du travail, si elle vise le mainstream ou si elle est ultra-détaillée.

Mais au final, j’ai vécu ces trois mois très solitairement. Les meilleurs moments, c’était les discussions studio, les playlists qu’on m’envoyait, les échanges avec les artistes

Beaucoup plus que les soirées. En soirée, tu perds vite la musique.

Quels ont été tes plus gros challenges dans ce métier ?


Franchement, la réception du public.

Ceux qui s’y connaissaient trouvaient mon approche un peu « imposture ». Ceux qui n’y connaissaient rien n’arrivaient pas à s’intéresser au concept. Et c’était frustrant, parce que j’étais passionnée, mais je n’arrivais pas à transmettre à quel point c’était cool.

Autre difficulté : la technique.
Parfois, j’avais envie de raconter un détail dans la production dont j’étais trop fière… mais ça demandait tellement d’explications que c’était impossible.

Et sur la question de la légitimité : le fait d’être une femme t’a-t-il posé problème ?


En fait, ce n’était pas tant le fait d’être une femme… c’était surtout les réseaux. Ensuite, j’ai eu peu de femmes pour m’ouvrir ses portes, voir aucune. Toutes ont ignoré mes messages. Sauf Ava Mind, qui a été adorable.

Et maintenant, je comprends pourquoi : beaucoup de femmes ont galéré pour s’imposer dans un milieu d’hommes.

Leur « signature », c’est d’être la seule. Si une autre arrive, elles perdent une part de leur singularité.

Tu penses que les « gros » artistes sont plus accueillants que les « petits » ?


Parfois, oui. Les gros artistes ont souvent moins d’ego.
Les petits, eux, ont tendance à dire : « Je ne joue pas après lui, il a moins de followers. »

C’est un milieu de légitimité permanente. Mais moi, j’arrivais toujours en étant très honnête sur mon niveau. Personne ne pouvait me reprocher quoi que ce soit.

Parlons collaborations : comment s’est passé ton travail avec les marques et les artistes ?


J’ai beaucoup démarché. Mon plus beau partenariat, c’est avec Shotgun.
Ils ont compris que je n’étais pas là pour vendre une marque, mais vraiment pour l’exploration. On a tourné deux vidéos ensemble : ma première fois sur CDJ et sur la création de ma page artiste. C’était aligné, fluide, passionnant.

En DJing, quels seraient tes conseils pour un débutant ?


Ne surtout pas se faire chier. Être créatif, improviser, tester. Avoir plein de sons sur ta clé et t’amuser.

L’interaction avec le public, c’est 30%. Les 70% restants, c’est toi, ton plaisir. Si tu t’amuses, le public le ressent.

Si tu prends Space92 en exemple, il ne parle jamais au micro, il regarde les gens, il sourit, il improvise… et pourtant la prestance est dingue.

Missucharlie en tant que DJ, qu’est-ce que tu retiens le plus de cette aventure ?


J’ai eu l’impression de trouver ma place. De comprendre une industrie, ses enjeux, et de pouvoir porter des messages que beaucoup aimeraient dire, mais ne peuvent pas.

J’ai trouvé ça utile, presque nécessaire. Et puis, c’est trop cool de savoir mixer pour ses soirées. :rires:

Bien évidemment, j’ai  découvert un métier incroyablement privilégié : vivre de son art, c’est fou.

missucharlie cover

Worakls ou Fakear ?


Je ne peux pas répondre pas à cette question. Les deux sont exceptionnels. :rires:

Fakear à l’Olympia en 2026Notre interview avec Worakls

Quel est ton plat préféré ?


Impossible de choisir ! :rires:
J’ai découvert énormément de bons plats dans ma vie : la cuisine française, la cuisine asiatique, la cuisine mexicaine… Mais, tu ne peux pas comparer un fried rice et un tacos. Les deux sont exceptionnels !

Un titre que tu écoutes en boucle en ce moment ?


En ce moment, j’écoute beaucoup de choses. Il y a « Light Me Up » de Kungs, le dernier album de Tame Impala notamment « Dracula » et « My Old Ways » et à fond Fred Again.. sur le titre « The Floor ». Et sinon, je suis en total phase de solo de contrebasse « Rogue » de DMZ.

Un message pour celles et ceux qui nous lisent ?


Restez curieux. Passionnez-vous pour plein de choses. Intéressez-vous. C’est ça qui rend la vie belle.

N’hésitez pas à la suivre dans sa nouvelle aventure en tant que ranger juste ici. L’ensemble de son aventure en tant que DJ / Productrice est disponible sur Youtube et Instagram. On remercie énormément Charlie d’avoir pris de le temps pour cette interview.

> Pour suivre l’aventure de Charlie, c’est juste ici <

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