À l’occasion de la release party de The Ninety2 pour leur premier EP studio intitulé « Rollercoaster », nous avons eu l’occasion de rencontrer les deux frères, Val et Klem, au Silencio. Un superbe échange autour de leurs expériences passées, de la pop anglaise et de la suite pour ce nouveau projet à découvrir !
Est-ce que vous avez quelques mots pour vous présenter ?
Klem : Alors nous, c’est Val et Klem. On est un duo de producers-musiciens électro, rock, pop, à la croisée de la French Touch et du rock anglais. On produit et on compose avec des featuring et d’autres artistes. Et on est The Ninety2.
Trois mots pour décrire votre EP ?
Amour, nostalgie et fun.
Après avoir sorti l’EP Live Experience, vous vous apprêtez à dévoiler l’EP studio « Rollercoaster ». Pouvez-vous nous parler de la genèse de ce projet ?
Klem : L’EP « Live Experience », c’est tout bêtement un enregistrement en live de nos titres, où l’on a remixé nos propres morceaux. L’idée était d’apporter une énergie supplémentaire à notre projet avant de sortir l’EP studio « Rollercoaster ».
Val : Oui, et en même temps, on travaillait déjà sur nos lives. Jouer ces versions alternatives, c’était vraiment cool. Ça rappelle un peu les live de Justice. Cela a permis de teaser la suite tout en élargissant notre univers.
> Pour découvrir l’EP Experience, c’est juste ici : Higher Than Love | Heaven Is The Girls
Ce nouvel EP « Rollercoaster », est-ce un début ou un aboutissement pour vous ?
Klem : C’est un commencement. Ce sont globalement des morceaux produits avec des collaborations en Angleterre depuis l’année dernière.
Val : L’idée était d’inviter des gens qui nous inspirent. Par exemple, on a travaillé avec Dimitri Tikovoï, qui a collaboré avec Placebo, Black Honey, Charli XCX, Blondie…
On a aussi fait appel à Cathy Dennis, qui a écrit « Toxic » pour Britney Spears. Et pour notre release party, il y aura un guest, une jeune artiste de la scène anglaise : Jessica Winter. Elle est l’interprète ultra talentueuse de notre single « Higher Than Love ».
Klem : C’est un hommage à la pop anglaise, qui a toujours été une grande source d’inspiration pour nous.
Du coup quel est votre morceau préféré de l’EP ?
Val : Joker ! :rire:
Klem : Instinctivement, je dirais « Higher than Love ». On voulait un groove à la Donna Summer, avec une touche électro vintage à la Soulwax. Avec Jessica Winter, ça s’est fait très vite, en une demi-journée. Sa voix était parfaite pour le morceau.
Mais j’adore aussi « Heaven Is The Girls » et « Wasting Moonlight ». En fait, on les aime tous !
Pourquoi avoir inclus un morceau instrumental dans cet EP ?
Klem : Ce morceau, c’est notre moment de liberté. On s’est laissé porter sans barrières.
Val : On voulait recréer l’expérience d’une face B sur vinyle, avec quelque chose de plus expérimental. C’est un clin d’œil à l’époque où l’on découvrait des morceaux inédits sur les faces B des disques.
Plutôt Studio ou Live ?
Val : Moi, je suis producteur et mixeur. Le home studio, c’est mon truc. On est un peu des geeks de studio.
Klem : Moi, je suis multi-instrumentiste, que ce soit en studio ou en live. Mais aujourd’hui, on défend nos propres compositions et productions sur scène, et ça donne une autre dimension au live.
Val : On est hyper contents de présenter notre tout premier showcase. C’est le début d’une belle aventure pour nous.

The Ninety2 lors de leur release party (crédits : @mije_shoot)
Avant le début du projet, vous avez eu pas mal de travail dans l’ombre. Qu’est-ce que ces précédentes expériences vous ont appris pour The Ninety2 ?
Val : En fait, on a deux casquettes.
On a une casquette vraiment de producteur et c’était un peu notre métier à la base. On se mettait vraiment au service des artistes et des maisons de disques. Donc on a vraiment appris à servir le projet de quelqu’un d’autre.
Au moment de bosser sur notre propre musique, c’était vraiment la question de “Qu’est-ce qu’on veut ? Qu’est-ce qu’on fait ?”. Et ça, ça a été un long chemin de déconstruction de notre travail de producteur.
Klem : Toutes les rencontres faites en studio nous ont nourris. On a travaillé notre EP principalement avec des personnes rencontrées en studio pour leurs albums et d’autres projets. On voulait vraiment s’ouvrir avec les autres.
Val, il est plutôt guitariste. Moi, je suis bassiste. Mais sur le disque, on a pas mal échangé nos rôles pour sortir de notre zone de confort. En bossant avec Dimitri Tikovoï, on voulait sortir de nos schémas habituels. Et c’est bien de se faire un peu mouvementé par un autre artiste.
Comment avez-vous fait pour sortir du schéma professionnel vers votre propre inspiration ?
Val : Au début, quand tu travailles, c’est un peu automatique. Le truc n’est pas non plus de tomber dans des recettes toutes faites comme lorsque l’on produit pour d’autres artistes ou certains genres musicaux.
Le meilleur moyen, c’est juste de vouloir référencer notre musique et de se baser uniquement sur notre inspiration. Notamment au travers de nos références musicales comme Donna Summer, Michael Jackson, Nirvana et pleins d’autres.
Vous êtes frères. Vous travaillez maintenant ensemble. Est-ce que vous avez déjà travaillé ensemble auparavant ?
Val : On a beaucoup travaillé ensemble quand on était ados. Après, Klem, lui, il a eu un groupe qui s’appelait Minuit. Et moi, j’ai développé ma carrière de producteur en parallèle.
Un peu après le confinement, on s’est retrouvé et on a commencé à créer des titres. On s’est dit : « Ce serait cool qu’on remonte un projet comme quand on était ados. »
Quelles sont vos sources d’inspiration pour produire ?
Klem : Notre projet se situe quelque part entre la French Touch et le Rock. On s’inspire d’artistes comme Phoenix, Air, Justice, mais aussi Archive, Tame Impala ou encore Metronomy.
Comme tout le monde, on écoute beaucoup de musique, et nos influences viennent autant de la pop que des séries et des films.
En ce moment, il y a beaucoup d’albums qui parlent de sujets très concrets. Nous, on cherche à faire le contraire. Notre mot d’ordre, c’est l’évasion et la liberté.
Val : Notre musique est pensée pour évoquer des univers entiers, comme dans les jeux vidéo et les films. On essaie de permettre cette évasion tout en laissant une liberté totale à chacun de projeter ses propres pensées en écoutant nos morceaux.
C’est pareil pour les paroles. On s’implique beaucoup, mais on aime aussi donner carte blanche à ceux qui apportent de belles idées.
Par exemple, pour le morceau « Ghost », Cathy est venue avec une histoire assez personnelle. Elle m’a raconté qu’elle ne s’entendait plus avec son mari et qu’ils vivaient comme deux fantômes dans la même maison. Elle m’a demandé si elle pouvait écrire là-dessus, et bien sûr, on lui a dit oui. C’est Cathy Dennis, après tout ! On avait initialement pensé à un morceau sur deux fantômes, mais de manière plus… enfantine, genre Casper ! :rire:
Finalement, son texte était magnifique, et ses mélodies étaient parfaitement en phase avec ce qu’on voulait.
Klem : Pour ce morceau, on imaginait au départ une vibe un peu masculine, mais avec beaucoup de sensibilité. Et là, on a pensé à Craig Walker, l’ancien chanteur d’Archive. Il a cette fragilité incroyable qu’on adore. On l’a contacté, il a écouté le morceau et adoré l’idée. Et comme il était déjà fan de Cathy Dennis, ça s’est fait naturellement.
Aujourd’hui vous travaillez avec des artistes que vous adorez pour votre propre projet. Qu’est-ce que ça fait ?
Val : Travailler avec des artistes qu’on admirait en grandissant, c’est vraiment dingue !
C’est une sensation incroyable, comme si tu avais un « sample vivant ». Craig, avec sa maturité et son expérience, a apporté une profondeur incroyable au morceau. Et Cathy, c’est pareil : sa voix est emblématique, presque gravée dans l’inconscient collectif.
On a d’ailleurs enregistré un autre morceau qu’elle a écrit, « Get Home » qui sera sur l’album. Il est vraiment très cool.
Quel est votre plat préféré ?
Val : Moi je dirais les ramen.
Klem : Et moi, je vais dire un truc un peu plus italien. En tout cas, c’est ce dont j’ai envie maintenant.
Alors, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
Val : Déjà, que notre message passe ce soir, que le public arrive à rentrer dans l’univers The Ninety2. Après, une tournée et un album pourquoi pas ?
Klem : On est déjà tellement heureux de faire notre musique, de pouvoir en vivre et de pouvoir collaborer avec des gens qu’on aime. Moi, c’est vraiment ce dont j’ai toujours rêvé. On va juste nous souhaiter que ça continue, et que ça aille de plus en plus haut et loin.
Un grand merci à Klem & Val pour cette interview au Silencio !
N’hésitez pas à écouter l’EP « Rollercoaster » et leur single « Higher Than Love »avec Jessica Winter. Un grand merci à Lou et l’équipe Entourage.
