À l’occasion de leur collaboration sur le single « Drop Dat Bass », sortie le 4 septembre dernier, nous avons eu l’occasion de discuter avec Urumi et DJ Schnake. Les deux artistes nous ont parlé de cette rencontre musicale, de leur été en tournée mais aussi de leurs futurs projets !

Bonjour Urumi et DJ Schnake, merci pour le temps que vous nous accordez. Est-ce que vous pouvez commencer chacune à vous présenter, et nous parler de votre projet musical ?
DJ Schnake : Moi c’est Carolyne, aka DJ Schnake ! J’ai 26 ans, je suis DJ et productrice, et je dis que je fais de la “chippiecore”. C’est-à-dire un mélange de Trance to Hard Music, avec une une note super féminine, engagée et énervée.
Urumi : Moi c’est Urumi, je suis productrice et DJ, et j’habite entre Paris et Bruxelles. Mon univers est plutôt hardcore avec une touche féminine aussi. Je mélange aussi des univers différents comme le rap et la Hard Music, avec mes mixtapes « Rap 2 Rave« . Mais je ne me contente pas que du rap français, j’essaye de travailler aussi avec des artistes anglophones ou des chanteuses, pas seulement des rappeurs ou rappeuses. Sinon, mon prochain EP sort prochainement, et on sort ensemble “Drop Dat bass”, qui est un single de ce projet !
Interview Urumi | Interview DJ Schnake
Justement à propos de “Drop Dat Bass”, comment décririez-vous ce morceau ?
DJ Schnake : Il est énervé, il pète sa mère :rire:.
Urumi : Très énergique. Je pense que c’est la parfaite fusion entre le monde de DJ Schnake et le mien. Elle a son côté hyper dynamique et hyper violent que j’ai aussi. On a fusionné nos deux univers et ça a été archi facile de travailler ensemble. C’est une personne avec qui je pourrais très facilement jouer en B2B. En fait, nous nous sommes directement comprises. On a les mêmes réfs, on joue à peu près les mêmes sons, même si moi je peux être parfois un peu plus violente.
Pour la prod, je voulais qu’on fasse le son le plus banger possible, jouable par toutes les deux sur scène. Je nous ai imaginées faire des pogos à deux sur scène ! D’ailleurs, les voix sur le morceau sont celles de DJ Schnake. Caro est donc chanteuse et productrice !
DJ Schnake : J’ai littéralement été vocaliste sur le titre, c’est pour ça qu’on a mis “Urumi feat. DJ Schnake”. À la base, je lui avais juste proposé de faire des vocaux. Elle avait déjà cette prod de quasiment terminée. Je lui ai proposé un truc, puis on a eu des idées au fur et à mesure. Mais c’est bien la prod d’Urumi.
Urumi : On se dit qu’on va sûrement re-collaborer car je la trouve hyper talentueuse. Sur le prochain son, ce sera moi qui chantera et elle qui produira. On échangera les rôles :rires:.

Est-ce que vous auriez trois bonnes raisons pour qu’on streame à fond Drop Dat Bass ?
Urumi : En premier, c’est un son bitchy, à fond ! Imagine-toi avec tes copines en before, en train de te préparer avant d’aller en soirée. Tu l’écoutes et ça te met directement dans l’ambiance !
En deuxième, c’est un morceau produit par deux meufs françaises, seules, et qui représentent justement une partie de la scène française. C’est important de nous soutenir. Cocorico !
Et enfin, la money du stream bien sûr ! Il faut qu’on paie nos loyers à la fin du mois !! :rires:
Vous êtes deux figures de la scène rave féminine actuelle. Que pensez-vous de l’évolution de la place des femmes dans cette scène ?
DJ Schnake : Je trouve qu’il y a eu du changement par rapport à mes débuts il y a trois ans. Ça évolue pour le mieux, le public fait entendre sa voix et demande plus de diversité. Aussi, je me sens de moins en moins considérée comme une caution morale. Avant, il y avait ce côté « on met une meuf sur le line-up parce que c’est une meuf ». Aujourd’hui, on commence à être considérées comme des artistes à part entière.
On veut booker Urumi ou DJ Schnake ou même les 2 parce qu’on a une identité artistique forte, pas juste parce qu’on est des femmes. Les femmes qui sortent du lot dans le milieu rave le font par leur talent et leurs idées, pas uniquement par leur genre. Je crois que c’est le cas pour Urumi et moi !
Urumi : Je suis totalement d’accord. Et un conseil pour les femmes qui veulent se lancer : foncez ! vraiment !
DJ Schnake : Si vous ne trouvez pas de modèle, soyez ce modèle. Il faut planter la graine pour que quelque chose pousse. Quand vous avez envie, il faut se lancer. Si ça ne marche pas c’est pas grave, vous ferez autre chose. La vie est trop courte pour se poser ces questions !
Urumi : La musique, c‘est avant tout un art subjectif : il n’y a pas de bonne ou de mauvaise musique. Il faut juste trouver son public, ne pas avoir peur, et partager son art.

Peut-on s’attendre à d’autres collaborations ensemble, voire un projet commun ?
DJ Schnake : Oui, c’est sûr et certain qu’on retravaillera ensemble. On a même déjà parlé d’un projet commun ! Mais ça ne serait pas seulement nous deux, mais plutôt un collectif avec d’autres artistes ! L’idée serait de se regrouper entre meufs et, pourquoi pas, un jour, lancer des jeunes talents pour leur donner de la visibilité.
Urumi : On veut montrer qu’on n’est pas là pour se tirer dans les pattes, mais pour s’élever ensemble. Les mastodontes de l’industrie n’hésitent pas à collaborer ensemble, donc pourquoi pas nous ? Venant de la scène rap et hip hop, j’avais pas envie de recréer ce même schéma de concurrence. Déjà de base, dans la scène techno il n’y a pas la même concurrence. Notre objectif, c’est de cultiver cet esprit collectif et d’inclure toutes les minorités, la communauté queer, etc., pour être visibles ensemble.
Urumi, c’est quoi ton titre préféré de DJ Schnake ?
Urumi : Je dirais “About to Slay”. C’est son premier titre original et il résume parfaitement son énergie et son ADN sonore. On peut retrouver cette énergie justement dans “Drop Dat Bass”. Je trouve que c’est un bon teaser de ce qu’elle peut envoyer. Et j’ai hâte d’écouter la suite, car elle a déjà une patte reconnaissable dès ce premier morceau, et c’est une dinguerie.
Et toi DJ Schnake, quel est ton titre préféré d’Urumi ?
DJ Schnake : J’en ai deux. Le premier, c’est le remix qu’elle a fait de “Abracadabra” de Lady Gaga. Je ne sais même pas s’il est sorti ! Elle l’a joué en intro de sa Boiler Room à Londres. Je l’ai joué en ouverture, il est incroyable. Et sa collab “HOTTY” avec Durdenhauer , que j’adore aussi ! J’aime beaucoup la Trance, et il y a un retour avec un kick bass, c’est une tuerie !
Urumi, lors de notre interview à Solidays 2024, tu avais parlé d’une collab rêvée avec WIT. Est-ce toujours d’actualité ?
Urumi : Oui, je l’ai faite. Je l’ai carrément faite même ! Sur le titre, j’ai vraiment vogué entre la trap et la techno. On a kiffé tous les deux bosser dessus, donc on est impatient de voir comme le track sera reçu par le public ! Du coup je suis trop contente, vous venez de me rappeler que j’ai réalisé un de mes rêves, avec un artiste ultra talentueux !

Avez-vous déjà pu jouer “Drop Dat Bass” cet été ? Quels retours du public avez-vous eus ?
Urumi : Oui, je l’ai joué plusieurs fois ! Le public réagit super bien, ça bouge à fond même s’il ne sait pas encore que c’est mon prochain single. J’ai hâte que les gens puissent l’écouter officiellement, découvrir que c’est une collab’ avec DJ Schnake et enfin reconnaître en live. Mais personnellement, tous les sons que je fais, dès que les versions sont validées et que je les ai pré-mixé, je les joue direct.
DJ Schnake : Pour ma part je n’ai pas eu beaucoup d’occasion de le jouer, car j’ai fait beaucoup de festivals et de dates Trance cet été. Mais ce samedi je serai à Angers pour la soirée Impact devant 10 000 personnes, donc je vais forcément le jouer !

Et votre souvenir le plus marquant d’une date de votre été ?
DJ Schnake : au Château Perché Festival, sans hésiter. C’était la première fois que je jouais “Drop Dat Bass”. J’avais un micro et je faisais un peu le MC pendant mon all night long. A un moment, je termine mon B2B avec DJ Kwamé, je finis une petite pause et j’en profite pour demander si tout le monde va bien. Et après j’annonce que pour la suite je ne jouerai plus de Trance mais du Harstyle pour l’heure qui va suivre ! J’ai introduit ça avec “Drop Dat Bass” en plus, et c’était dingue.
Urumi : moi ça serait au Kilomètre25 !
DJ Schnake : Elle a plié ça au Kilomètre25 en plus ! Moi j’attendais qu’elle mette le son, et je m’éclipse un tout petit peu pour aller aux toilettes, et en fait je l’ai raté.
Urumi : Oh non :rire: ! Mais Kilomètre25 j’étais choquée du lieu car tout le monde était beau et il y avait une énergie de fou. Comme c’était une soirée “spécialisée” où les gens savent vraiment pourquoi ils viennent, ils ressentaient tous la musique à 1000%. J’ai pu passer aussi “Drop Dat Bass”, et j’avais tout mon gang avec moi, c’était un moment de partage absolu !

Quel est votre titre préféré de l’été, celui qui vous a vraiment accompagné toute la saison ?
Urumi : Ah bonne question, parce que j’en ai plusieurs. Je me rends compte que je deviens un peu plus violente chaque jour dans mes sets. En termes de BPM, ça monte bien ! Mon son de l’été, c’est “Inside of Us” de Killshot et Mutilator. C’est du gros hardstyle, bien puissant. Je suis passée officiellement dans le côté sombre de la fête foraine !
Je vois qu’il y a des DJ’s qui se calment avec le temps, ils deviennent plus “bouncy”. Mais moi c’est tout le contraire, c’est assez perturbant ! De base je viens justement d’un univers plutôt bouncy, alors que maintenant je viens pour casser la scène.
DJ Schnake : J’en ai trop des sons de l’été ! Ah oui, j’ai beaucoup joué le remix de « Charger » de Shane T3na. Je l’ai littéralement poncé tout l’été. Et justement je pense que je me suis un peu plus adouci. C’était l’été, il faisait chaud, donc j’ai joué des morceaux un peu plus latincore, avec des rythmiques estivales. Mon autre gros coup de cœur, c’est “Bruv Parade” de Biianco. Ce track m’a accompagnée sur pas mal de sets cet été.
Quelles sont vos prochaines actualités respectives ?
Urumi : J’ai pas mal de dates à venir : le Golden Coast Festival à Dijon début septembre, Sonora à Paris pour les 1 an de All Night Long, et d’autres dates jusqu’à la fin de l’année. J’ai aussi des sorties qui vont arriver et une très belle date au Phantom pour Halloween avec Vladimir Cauchemar. J’ai aussi un remix de Ichon qui arrive très prochainement !
DJ Schnake : Le soir du Nouvel An, je suis bookée à Teletech à Manchester, dans leur club « L’Ideal » . C’est un peu un rite de passage pour commencer à tourner avec eux. Donc ça va être bagarre ! En septembre, j’ai 11 dates, entre deux et trois par week-end. Ça va être intense, mais le loyer va se payer :rire: ! J’ai un single de prévu avec Kichta début octobre, et un autre avec DJ Caline, qui devrait sortir début décembre, si tout va bien.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la fin 2025 – 2026 et la suite ?
DJ Schnake : pouvoir payer notre loyer :rire: ! J’aime beaucoup ce running gag.
Urumi : Que Caro devienne headliner avec son nom en énorme sur les line-ups !
DJ Schnake : Et que ce soit pareil pour Urumi !
Urumi : On se souhaite mutuellement de devenir têtes d’affiche dans des gros festivals comme Dour ou Tomorrowland. Allez on va se mettre un objectif 2026 : Objectif Dour !
On remercie énormément Urumi et DJ Schnake d’avoir pris de leur temps pour cette interview. Le banger « Drop Dat Bass » est dispo partout ! Leurs prochaines actus sont déjà très chargées, et on espère surtout les retrouver à Dour 2026 !

