A l’occasion de la sortie de leur première compilation « Late20s », on a pu échanger avec Halfpipe Records, afin de mieux les connaître. On y parle de la genèse du label, de leur fameuse rampe de skate, et forcément de leur release party du 22 mai !

Hello la team ! La forme ? Pouvez-vous vous présenter ?


Hello la team Hands UP ! Grave tout roule pour nous, et vous ? Cimer pour l’invitation, c’est trop cool de pouvoir parler du projet avec vous. C’est chanmé ce que vous proposer en tant que média ! Pour parler de Halfpipe Records, c’est un projet qu’on a lancé en 2022. Vous l’avez certainement remarqué, c’est un projet autour de la musique électronique ! C’est à la fois un label, à la fois un crew de DJ’s qui organise des évents, et à la fois une marque, puisqu’on a lancé une ligne de vêtement il y a quelques mois.

Dans l’équipe on est 3 à gérer la chose. Il y a Paul, Thomas et moi-même Mathieu. Après dans les faits on est un peu plus sur pas mal de sujets. Déjà sur le label, il y a 11 artistes qui seront sur la compilation. Donc ça fait autant de personnes avec qui on a travaillé. C’est un projet qu’on a coconstruit ! Ensuite pour la partie event, il y a pas mal de gens qui viennent nous aider, comme des potes par exemple. Et après il y a aussi tout ce qui est photo, vidéo et graphisme ! Donc sur le projet à plein temps on est 3, mais on travaille avec énormément de personnes !

Halpipe Records, ça représente quoi ?


Si on devait un peu décrire nos influences et notre style, déjà je parlerai de la Direction Artistique. D’une part, la DA musicale est très influencée par la musique UK, donc d’Outre Manche. Que ce soit UK Garage, Bass et des choses plus breakées et même parfois ambiant sur les prod. Il y a une couleur musicale qui se dégage, même si on reste vachement ouvert dans nos sets. On peut passer des tracks de rock par exemple !

D’autre part il y a la partie visuelle, qui est hyper importante pour nous. On a toute une esthétique qui gravite autour du milieu du skate. « Halfpipe » ça fait directement référence à une rampe de skate qui est connue. Avec Thomas, on en a fait énormément quand on était petit. Donc quand on a lancé le label, et que Paul nous a rejoint 1 mois après, on avait vraiment cette chose en tête de retrouver ce qu’on aimait quand on était jeune. Et ce mot là est apparu ! Ca nous rappelait un peu l’insouciance, la jeunesse, et surtout quand on a commencé à faire de la musique. On le retrouve aujourd’hui avec le design, avec des trucs un peu crade comme on pouvait retrouver sur les flyers des années 90’s. Le côté argentique des photos et vidéos également. Et aussi sur la partie scénographie, puisqu’on met de temps en temps des rampes de skate dans les clubs !

Voilà c’est ça qui représente Halfpipe Records aujourd’hui. La ligne directrice musicale dans les évents et le label, et la ligne directrice du point de vue graphique. Et pour renforcer tout ça, il y a la vibe de crew. C’est quelque chose qui a énormément de sens pour nous. C’est pour ça qu’on a souhaité lancer le label avec une compilation. On a toujours eu ça en tête, le fait de partager à la fois sur la fête et la sur musique. Des crews comme Ed Banger par exemple ont eu beaucoup d’influence sur le parcours de Halfpipe Records.

Vous enchaînez les soirées soldout, et vous avez déjà des milliers d’abonnés. Vous vous attendiez à ce succès ?


C’est flatteur merci ! Après succès tout est relatif. Ca marche bien, et je touche du bois en te disant ça :rire:. Pour l’instant on reste à une échelle très parisienne, bien qu’on se soit exporté ailleurs comme à Lyon. Personnellement je viens de là bas, et on a eu des opportunités qui sont arrivées. Mais c’est vrai que ça fait vraiment plaisir de voir ça.

C’est énormément de travail qu’on a fourni avec Paul et Thomas. Avec Thomas on a quitté notre travail pour le projet en septembre 2023. On était ingénieur en data tous les deux. Sur les 2 ans de Halfpipe Records, y’a eu un an où c’était « le projet d’à côté« , puis on s’y est mis vraiment quand on savait qu’on allait quitter nos tafs. C’est un projet qui nous tient à cœur. On fait de la musique depuis toujours, ça fait longtemps qu’on mixe aussi. Et toutes ces influences on avait envie de les mêler sous un projet d’amis ! Encore tout ce qu’on fait, on est tous les 3 décisionnaires. Donc c’est vraiment très cool de pouvoir faire les choses comme on l’entend. On s’attendait pas forcément à cet engouement, et on va continuer à fond. On a hâte de la suite !

Pourquoi cette culture skate mêlée à l’électro ?


Quand on a réfléchi au nom et ce qu’on voulait faire avec ce projet, on était en coloc avec Tom. On réfléchissait à quand on était plus jeune et quand on a commencé à faire de la musique. Perso j’ai commencé la guitare à 7 ans, Thomas également. On avait d’ailleurs des groupes de rock séparément ! Et on s’est dit « OK à cette période là, quand on faisait de la musique, qu’est ce qu’on aimait ? ». Il y avait énormément de rock, et de musique qu’on écoutait, et surtout le skate ! Et il y a toujours eu un truc qui nous plaisait dans le skate, à la fois la pratique sportive, mais aussi tout ce que véhicule la discipline : la vibe, le crew, le partage de moments entre potes, et le visuel. Le skate a une esthétique qui lui est propre, dans la façon de filmer, de photographier, et dans les habits aussi. Donc tout ça nous a parlé très jeune !

Au moment de lancer le label, on a voulu retrouver tous ces éléments qui nous ont fait vibrer. Nous, avant même d’être dans le créneau électro on avait ces idées visuelles pour le label. On a lancé le label, puis commencé les soirées en ramenant cette patte vraiment lié au skate. Et en fait c’est allé de plus en plus loin, avec des projets de plus en plus ambitieux ! Jusqu’à même ramener notre rampe de skate en club. Du coup on a lié les deux dans un premier temps pour l’esthétique et tout cet univers, afin de donner une couleur propre à notre label. Et ensuite c’est cette dynamique de crew qu’on voulait retrouver dans notre projet et qui est très présente dans le skate.

Pas trop galère de ramener une rampe de skate en club?


Et bien écoute, ça va ! On travaille avec un partenaire qui s’appelle Skate Pharma. C’est un pote de pote, avec qui on travaille depuis le début. Il a tout simplement une rampe de skate divisée en 4 parties qui se réemboîtent. Du coup c’est facilement transportable. Après il faut quelques personnes pour la décharger et la mettre sur scène, mais c’est un peu clé en main. On l’installe, on la protège et on fait en sorte que ça ne blesse personne pendant la soirée, et puis voilà ! Au début c’était vraiment un délire entre pote, et ça a pris existence. Donc non pas trop galère, juste une petite logistique !

Skate ou surf ?


Complétement skate, mais on surf quand même !

La première compilation du label voit le jour le 23 mai. Comment vous avez sélectionné les titres ?


Tout d’abord ce qui est important de préciser, c’est qu’on voulait vraiment lancer le label avec une compilation et pas des singles. C’est pour illustrer cette dynamique de crew, qu’on retrouve dans les évents depuis le début. L’idée c’est donc de lancer une compilation multi-artistes, et de s’entourer de personne avec qui on avait déjà collaborer, avec qui on s’entendait bien. Y’a beaucoup d’artistes de la compil’ qui ont déjà joué dans des évents Halfpipe Records, ou qu’on connaissait déjà. Après on a aussi fait de la veille, pour trouver des gens qui pouvait correspondre à notre attentes et apporter une autre couleur. Tout ça nous a permis de construire la compilation comme un album et pas comme une succession de tracks. Il y a vraiment un ordre précis dans l’écoute !

L’idée c’était d’avoir une palette musicale qui soit assez large, et qui nous permette de regrouper l’entièreté des influences d’outre-manche qu’on a. Ca nous permet également de contrebalancer l’étiquette très « club » qu’on a depuis 2 ans. La musique qu’on a dans nos écouteurs, c’est pas forcément que du club, et il y a énormément de choses intéressantes qui ne sont pas de la musique club ! On voulait donc offrir un mix des deux, et que ce soit un projet intéressant à écouter, et pas qu’une succession de bastos à mettre en peak time.

Vous organisez donc la release party de cette première compil’ le 22 mai. A quoi doit on s’attendre ?


Exactement ! On organise ça le 22 mai à Virage (Paris), avec Mercredi Soir. L’idée, c’est de condenser un peu tout ce que fait Halfpipe Records le jour de cette release party. Déjà du point de vue musical, il y aura les 11 artistes de présents, mais aussi Gogo Green avec qui on a fait pas mal de choses et avec qui on s’entend super bien. On aura également un guest, Love Remain, qui regroupe vachement bien les deux facettes musique club et musique plus « aérienne« . C’est sa première en France on est trop content ! Ensuite on aura forcément une rampe de skate. Enfin, on sort un merch exclusif pour l’occasion, en quantité limitée ! Il y aura les 3 choses de l’écosystème Halfpipe : la marque, le skate, et la musique !

La billetterie c’est par ici !

Justement, c’est important pour vous de sortir du merch à l’image du label ?


Important ça dépend pour qui. Pour nous oui en tout cas ! Déjà, c’est une manière d’aller plus loin dans la DA et le visuel, et apporter des éléments qu’on n’aurait pas pu laisser transparaître via des pochettes d’albums ou des posts Insta. Donc c’est une extension de cette DA là et un moyen d’expression différent. Ensuite, c’est surtout quelque chose qui nous fait kiffer ! On aime beaucoup l’univers des sapes. Le merch ça permet aussi de faire plaisir aux gens qui nous suivent, enfin on l’espère ! C’est un projet comme un autre, comme mettre une rampe dans un club. Ca construit une esthétique globale, et ça nous correspond. Tant que ça nous correspond, que c’est spontané, et qu’on le fait parce que ça nous plaît, et pas de manière intéressée, bah c’est cohérent et let’s go !

Pour chopper du merch Halfpipe Records, rendez-vous ici !

Comment signer un track chez Halfpipe Records ?


Il n’y a pas de procédure type. On reçoit des démos, on les écoute et on fait des retours dès qu’on a le temps. Pour l’instant on a vachement résonné en crew et en potes, ainsi qu’avec des personnes avec qui on a échangé. On ne sera pas un label qui va signer des tracks sans connaître l’artiste et la personne. L’idée c’est vraiment de construire des relations, et pas sortir 1 milliard de sorties. Il faut que tout le monde ait envie d’évoluer avec le projet. Donc pour l’instant, il n’y a pas de chemin type !

On a avancé d’une certaine manière pour la compilation. Demain, on va avancer avec des artistes qui ont envie de faire partie de Halfpipe. Il y a aussi des opportunités ! On peut recevoir des démos, on va être hyper hypé et avoir envie de rencontrer la personne. En tout cas, envoyez nous vos démos !

https://www.tiktok.com/@halfpipe.records/video/7312780718252248352

Vous pensez quoi de l’émergence des genres underground (hard techno, afro house, speed House, UK Garage) ?


C’est vrai qu’il y a pas mal de choses qui se passent ces derniers temps ! Les frontières entre les styles sont de plus en plus poreuses. On le voit avec Boiler Room où il y a beaucoup de styles représentés. Ces dernières années on a vu la trance, mais aussi la hard techno avec Tiktok. Franchement c’est cool, tant que c’est bien fait, il n’y a pas de raison qu’on soit contre ! Sans parler de l’émergence de genres précis, ce qui est très intéressant aujourd’hui, c’est qu’on sent que la scène se décomplexe. Il y a un peu moins de frontières entre le mainstream et l’underground.

D’ailleurs ça veut un peu rien dire ce qui est « mainstream » et ce qui est « underground« . Est-ce que l’underground c’est forcément ce qui est contre culture ? Est-ce que l’underground c’est faire quelque chose de très niche et qui est compris par très peu de personne ? Il n’y a pas vraiment de bonnes réponses je pense ! Ce qu’on fait Skrillex, Fred Again et Four Tet l’an dernier, ça a permis d’ouvrir énormément de portes et c’est très cool ! Après forcément il y a des abus. La Hard Techno on en a vu partout, et ça laisse moins de place à d’autres styles. Après tu rentres dans des trucs où les tracks sont tous similaires et ne veulent plus dire grand chose. Si ce n’est ajouter un gros kick qui fracasse un track pop. Tant que ça reste bien fait et que ça se nourrit de genres, nous on aime. C’est l’époque de l’overground !

En tant que label, comment percevez vous l’utilisation de l’IA ?


On s’en est parlé récemment justement. De prime abord, on peut trouver ça inquiétant. Il y a beaucoup d’utilisations possibles, dont notamment la musique qui sera plus facile à composer. Aujourd’hui tu as 120 000 tracks qui sortent sur Spotify par jour, ça va être x10 avec l’IA ! En tant que label, ça sera plus difficile et plus compliqué de défendre des artistes, dans le sens où il y en aura beaucoup plus.

Après il y a l’IA qui peut être utilisé par des artistes, et il y a la peur qu’elle en remplace. Nous on n’y croit pas trop, mais forcément c’est une question qu’on s’est posé. En tout cas on pense qu’il y a des opportunités via ça ! Ca permet aux producteurs d’aller loin. Il y a une standardisation de ce qui est facilement faisable dans la musique, et l’IA permet de pousser un peu ça. Il y a énormément de modules, de plugins, de tools qui permettent de faire des choses qu’on ne pouvait pas du tout imaginer en terme de production faire avant. En tout cas on suit ça de près, mais l’artiste est encore hyper important !

3 artistes qui vont tout casser en 2024 ?


Ca va être compliqué ça ! Dans un premier temps, c’est un artiste qu’on invite à notre release party du coup. C’est Love Remain, un projet dans lequel on croit de ouf, et qui est en train de bien monter. C’est hyper singulier et il fait pleins de choses trop cools ! En deuxième je dirai ATRIP. Trop trop cool, il a fait pas mal de collabs sympas ces derniers temps, et il a la vibe UK, en l’explorant à sa manière. Enfin on va citer Me & Georges, qui est derrière le premier titre de la compilation a avoir été dévoilé ! Et il a d’autres choses très intéressantes de prévues.

Votre son du moment ?


Allez on va vous donner deux sons, un club et un moins club ! Pour le moins club on va dire « World Train » de Bullion. Son album est vraiment chanmé. Et en track club, c’est un mastodonte dans ce qu’il fait depuis longtemps, mais on va dire « Honey » de Caribou. On l’a beaucoup passé depuis sa sortie, donc c’est cool de le mettre !

Vous rêvez de signer quel(s) artiste(s) sur le label ?


C’est une bonne question ! Je pense qu’on en sait rien :rire:. Il y a des artistes qu’on kiffe et qu’on invite à nos dates, mais je pense que ça reste quelque chose d’ultra familiale, entre potes quoi. La volonté c’est vraiment de grandir ensemble. Peut-être qu’après il y aura des remixes ou autre qu’on ouvrira, mais là on veut rester focus sur le crew, et de s’amuser comme ça. On veut monter avec des profils d’artistes plutôt naissants sur le projet. Mais si on devait vraiment donner un artiste à signer, ça serait Four Tet !

C’est quoi l’objectif ultime que vous vous donnez avec le label?


Wow. Ok, si on pousse vraiment un gros objectif, ça serait de faire une Boiler Room avec le concept de la rampe de skate, et les artistes du label !

C’est quoi la suite pour Halfpipe Records ?


Et bien pas mal de choses ! Sur la partie label, il y a pas mal de singles qui vont sortir après la compil’, jusqu’à la fin d’année. On a aussi une seconde compilation qui est prévue. Pour la partie évents, on continue sur la lancée avec des dates jusqu’à la fin de l’année, dans des lieux très sympas de Paris. Et l’idée c’est qu’on exporte le concept ailleurs en France, début d’année prochaine ! Et pourquoi pas des festivals l’été prochain avec la rampe. Enfin pour la partie merch, on a une nouvelle collection qui sort pour la release party comme on disait plus tôt. On sortira une autre collection après l’été !

Enfin, une exclu pour nos lecteurs ?


On l’annonce très bientôt, mais il y a un gros Cabaret Sauvage qui arrive. Le 6 juillet pour être précis ! Il y aura deux guests vraiment chanmés. Ce sont deux fers de lance de cette nouvelle scène UK Garage, que sont Summy Virgi et Oppidan ! Donc très content, ça sera avec la rampe et tout donc trop hâte !

On tient à remercier Mathieu pour cet échange riche autour de Halfpipe Records. Le projet continue de déployer ses ailes, et il risque d’être partout en 2024. Rendez-vous dans les prochaines soirées Halfpipe, mais surtout le 22 mai pour la toute première compil’ du label !

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