A l’occasion de Solidays à Paris, nous avons pu rencontrer Urumi, tête montante de la rave, pour une interview. La productrice nous parle de ses futurs projets, de la release party de DJ Snake, ou encore de son addiction pour les smash burgers !

Salut Urumi, comment est-ce que tu vas pour ce Solidays 2024 ?


Ca va super ! Cette année c’est mon deuxième Solidays. L’an dernier j’étais déjà bookée mais sur la scène Desperados avec Martin Vachiery. Ça évolue bien, je suis trop contente !

Peux-tu te présenter ?


Je m’appelle Urumi, je suis DJ et productrice depuis plusieurs années. Je produis des sons et des remixes ! L’année dernière j’ai sorti un EP qui s’appelle « Rap 2 Rave« . C’est un projet qui comprend 4 remixes de rap/techno. Là je viens de finir mon nouveau projet, produit par mes soins, avec des beaux featurings ! Ça reste bien sûr dans la branche techno, house, hard tech, et j’espère que vous allez kiffer. J’ai un délire entre rap, girly et un côté techno très poussé, et ma musique est un mélange de tout ça.

Justement, tu mélanges des styles vraiment différents. Comment ça t’est venu ?


En fait, ça m’est venu parce que j’étais tombé amoureuse du son « No Hook » de La Fève. J’essayais de l’incruster dans des sets techno, et à un moment j’ai capté que c’était du 157 BPM ; là tu rentres dans la hard. Ça détonnait beaucoup, et ça faisait un effet de surprise sur la foule. J’ai à faire à un public qui écoute de la techno mais aussi du rap. Après coup, je me suis dis que ça serait sympa de faire une version hard de « No Hook« , juste pour bien l’avoir dans mon set. Du coup j’en ai fait une, puis une deuxième, puis une troisième…  Et à force, j’avais posté sur Insta et les gens voulaient vraiment que ça sorte, du coup on a lâché la bête !

Comment c’était tes dates avec le collectif ‘Girls Do It Better’ ?


C’était vraiment super. Le truc c’est que Girls Do It Better, on était là à l’avènement de la trap. Moi j’ai toujours était la weirdo du crew, donc on me laissait souvent les closings. Après moi j’ai bien aimé cette époque parce que c’était le moment où Soundcloud était au top, et que tous les producteurs du monde entier se la donnaient pour sortir des productions de malade tous les jours. Des gars comme Mr. Karmak, Kaytranada, Sango ; y’avait vraiment tout le monde. J’ai vraiment grandi dans ce truc là. Et c’est marrant parce que je suis devenue de plus en plus violente au fur et à mesure des années. Dans ma façon de jouer et aussi dans mes sélections musicales. Je reste toujours inspirée par cette période là, parce que c’est vraiment là où j’ai appris à écouter de la musique. Là où mes oreilles ont été formées sur tout ce qui m’inspire aujourd’hui. Même si je ne suis pas vraiment dans le même genre, leur folie et leur ouverture d’esprit musicale se sont un peu ancrées en moi. Je n’ai pas de limite, un peu comme eux.

Plus d’infos sur le collectif, c’est par ici !

Pour en revenir à Girls Do It Better, ça a été hyper formateur ! C’était des tournées autoproduites, on a tout fait toutes seules, et on n’avait aucun accompagnement. Je me rappelle que ma sœur se cassait la tête à nous trouver des dates et à monter des tournées. On partait en tournée alors qu’on n’avait pas d’argent, et même pas de clopes ! C’était vraiment la galère, mais c’était cool. On savait qu’on allait en reparler des années plus tard. Truc de dingue aussi : on a eu une résidence à Berlin. C’est quand même ouf dans la première année de set, de pouvoir aller mixer dans cette ville. En plus c’était de la trap, donc c’était un peu underground à Berlin, surtout à l’époque, en 2015 – 2016.

On s’est fait plein de copains qui le sont toujours. On a rencontré des gens avec qui je taffe encore aujourd’hui. Il y a eu aussi des gens qui suivent toujours mon parcours, et certains sont même rentrés dans mon équipe. C’était notre meilleure idée. Surtout quand je vois aujourd’hui le nombre de personnes qui ont récupéré le ‘Do It Better‘. Là, je me dis : On a été chaudes de ouf. C’était une superbe expérience. La première, et surtout le début de tout.

Ça serait quoi ton featuring de rêve, s’il n’est pas déjà sur ton prochain projet ?


Je ne l’ai pas encore réalisé, mais je compte tellement harceler l’artiste en question pour qu’on fasse ce putain de feat. J’adorerai le faire avec WIT ! C’est un rappeur qui fait parti de Digital Mundo, le label et la team de Laylow. Ils travaillent souvent ensemble et moi, c’est mon meilleur pote, mon rappeur préféré, ET mon producteur préféré. Je vais avoir mon son avec ! Et quand on l’aura terminé, ce sera genre LE feat dont tout le monde a besoin, mais les gens n’étaient pas encore au courant. Vraiment, ce serait le mix parfait entre le monde du rap et le monde de la techno.

Le gros point commun qu’on a tous les deux, c’est qu’on aime tous les deux la musique. Et quand on aime la musique, on aime toute la musique, et pas un genre particulier. Même là, ce soir, il vient me voir jouer à Solidays. Je passe des trucs quand même très violents, mais il aime bien ce que je fais. Donc je pense que le jour où on se posera vraiment à deux en studio et qu’on fera ce son qu’on a envie de faire depuis des années, on va tout brûler, clairement !

Tu préfères faire des remixes, ou des titres originaux ?


En fait, techniquement, c’est plus facile pour moi de faire des remixes parce que les voix sont déjà là. Mais en vrai de vrai, je préfère faire des sons originaux. Quand je fais un remix qui est vraiment bien, je me dis : « J‘aurais dû garder cette prod pour moi !« . Déjà que je suis pas une Beatmakeuse, et je suis pas une mercenaire non plus. Vraiment, quand je fais de la musique, ça me prend un certain temps. Chaque prod’ est mon bébé, même si je ne vais pas toutes les garder à la fin. Je fais vraiment pas les prods pour envoyer des packs aux gens. Dans ma manière de faire, je suis très solitaire, dans ma chambre, bloquée dans mon truc.

Je pourrais pas non plus faire trop de remixes. Là, j’ai « RAP2Rave vol.2 » dans la tête, mais j’ai quand même été obligé de boucler mon projet à moi d’abord, en prenant les meilleures prods. Et après, on verra ce qu’on refile pour RAP2Rave.

Ton meilleur souvenir de scène ?


Y’en a tellement ! Je pense que pour l’instant, c’est les Transmusicales. J’aurai bien dit la FCKNYE, mais les Transmusicales c’est ma première grosse scène. Et ça s’est hyper bien passé ! Puis c’est aussi la scène que j’ai fait juste avant de signer avec mes équipes, donc ça symbolise ce nouveau début.

@iamurumi

Ce drop c’est grave une douille 🫢🤯😵‍💫 Ma passion #transmusicalesderennes #fyp #hardtechno

♬ son original – Urumi

Tu as récemment rejoint l’écurie All Night Long. Qu’est ce que ça va apporter à ton projet ?


Là, ça a apporté que le projet, il est fait. Il y a une structure. Il y a un début, il y a une fin. Tu dois rendre, livrer ce projet. C’est ce qui me manquait. « Rap 2 Rave« , c’est un projet qui a été sorti sur un coup de tête. Donc, on n’avait pas vraiment préparé de promo en amont. Il a été organique de lui-même. Mais là, pour la suite, c’est sûr qu’un accompagnement, ça va bien changer la donne. En plus, on est avec des professionnels de la musique. Même un de mes managers, il est dans un groupe de musique aussi, ça veut dire qu’il sait de quoi il parle. Ce n’est pas qu’un mec qui fait du business. Déjà ça, ça a changé.

Quand j’ai signé avec eux, au bout de deux mois mon projet était fini. On attend de le sortir. Ça fait du bien de se sentir accompagnée, de se sentir comprise. En plus, c’est eux qui m’ont démarché parce qu’ils avaient déjà entendu les sons, donc ça se fait avec l’amour de la musique. Donc trop cool.

« J’AI PAS ENVIE » le premier titre du projet d’Urumi est dispo !

C’est quoi la prod’ dont tu es la plus fière ?


Pour l’instant ça reste « No Hook« . Mais dans mon prochain projet, j’adore toutes les prod’ que j’ai pu faire. Franchement, je sais même pas comment je les ai faites. En plus il y a un son qu’on va faire ce soir avec Glowcci, et j’adore cette prod’. Je suis trop contente de l’avoir faite, c’était un défi pour moi. Je voulais faire de la hard, et j’ai passé des semaines à chiner des samples packs sur des forums douteux, pour trouver une vibe sonore des années 90. Vous pouvez checker sur mon Tiktok j’y mets des petits snippets !

https://www.tiktok.com/@iamurumi/video/7385642352125185312?is_from_webapp=1&sender_device=pc&web_id=7244458366264460826

Tu penses quoi de la scène électro française actuelle ?


Franchement, je la trouve archi cool. Il est en train de se passer des trucs de ouf, surtout chez les meufs, avec des LAZE, DJ Schnake, KimberlaID, Emma B, TDJ, Glowcci aussi, avec qui j’ai bossé. Moi j’ai hâte qu’à un moment donné, on rassemble toutes nos forces et qu’on essaye de faire un truc ensemble. Parce que là, c’est vraiment en train de se développer.

Ce qui est bien aussi, c’est que chez les gars, on a beaucoup de soutien. Enfin je trouve. Par exemple, les mecs de La Darude, on se connaît depuis des années, et ils sont très protecteurs envers toute cette team de go. On est très protégé par les gars en général, franchement. Je trouve qu’il se passe un truc de beau. Et aussi je rencontre de plus en plus d’artistes. Il y a DJ football par exemple, que j’adore et avec qui on a pu pas mal échanger. En fait il y en a pleins. Mon entourage c’est que des producteurs, des DJ’s et tout, et il y a une vraie fraternité qui est en train de se former entre tout le monde.

Des fois ça se prouve par des trucs à la con ! L’autre fois j’étais en train de péter un câble parce que j’avais 0 inspi. Je le note sur Insta, et là je vois 25 producteurs de mon entourage qui sont venus me rassurer. Il y a une vraie solidarité qui est en train de se créer sur cette nouvelle « French Touch« . Après dans cette génération là, j’aimerai que les artistes mettent plus de paroles françaises dans leurs sons. Je trouve que c’est ce qui manque, et perso je mets un point d’honneur à ça. En tout cas, je pense qu’on y verra plus clair dans 10 ans ! Mais je peux t’assurer que dans toutes les petites têtes qu’on voit en ce moment, il y a de futures méga stars. Les futurs Snake, les futurs Guetta, mais dans un autre délire !

Justement, on réagit comment quand on reçoit un message « Tu mixes à la release party de DJ Snake au Phantom » ?


J’ai cru que j’allais mourir. C’est pas ce message qui m’a le plus impacté, c’est plus le message « Il a validé ton profil« , ou DJ Snake qui vient me voir et me dit « J’adore ce que tu fais« . C’est que des ascenseurs émotionnels, où je ne comprends pas ce qu’il se passe ! Le GOAT en personne quoi. Mais ça me donne de la force au quotidien, et depuis je suis invincible. Psychologiquement, je suis invincible !

Ton plat préféré c’est quoi ?


Smash burger ! En ce moment, je suis focus là dessus. Dès que je peux en faire ou en manger, j’y vais sans réfléchir !

Tu as un rituel avant de monter sur scène ?


Oui grave. Deux heures avant de monter sur scène, je n’existe plus. On peut pas trop me parler, je suis super stressée, limite en crise d’angoisse. Je suis seule avec mon ordi et mon casque. C’est pour ça que je suis arrivée tôt aujourd’hui, c’est pour pouvoir profiter du festival !

Et qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?


D’acheter une maison pour ma mère. S’il vous plaît, priez pour moi, pour qu’un jour je puisse lui acheter une maison !

On remercie énormément Urumi et son équipe d’avoir pris de leur temps pour cette interview. Son futur projet commence à se dévoiler avec « J’ai pas envie ». La suite arrive très fort et très vite ! Merci également à l’équipe presse de Solidays, qu’on est déjà impatient de retrouver en 2025 !

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