Depuis maintenant plusieurs semaines, les concerts et festivals se font annuler dans le monde, suite au Covid-19. Voici le lourd bilan de ce virus sur l’industrie musicale en France.
Voilà maintenant plusieurs semaines que les concerts et festivals se font annuler en France, et dans le reste du monde suite au désastreux CoVid-19. Cela représente forcément un coup dur pour les artistes et les nombreux travailleurs de l’industrie musicale en France. Nous avons recueilli plusieurs témoignages, montrant l’envers du décor pour ces professionnels de la musique.
COVID-19, l’évolution de la situation sur l’industrie musicale en France
Le coronavirus a rapidement pris une ampleur internationale. Une fois arrivées en France, les autorités ont réagi le plus vite possible pour ralentir la propagation intra-muros. La première mesure a été prise le 29 février 2020, en interdisant les rassemblements de plus de 5000 personnes. Cette mesure visait directement les plus grandes salles de France : la Défense Arena, l’AccorHotels Arena, la Halle Tony Garnier (Lyon), ou bien le Zénith de Paris. Globalement, cela a donc affecté les plus gros concerts de France, soit une très faible part.
Coup de tonnerre la semaine suivante, où un nouvel arrêté (8 mars 2020) venait interdire les rassemblements de 1000 personnes et plus. Dès cet instant, c’est une majorité de salles qui a été impacté. Certains espaces ont réagi rapidement, en instaurant un quota de 999 personnes dans leurs enceintes, à l’instar du Tunnel of Love. D’autres salles ont également revu leur capacité d’accueil. Malheureusement, cela n’aura pas suffit à les laisser ouvert.
Plus récemment, le vendredi 13 mars 2020, c’est une interdiction visant les rassemblements de plus de 100 personnes qui a été prononcé. Dès cet instant, ce sont tous les concerts (hors bars) et festivals de cette période qui ont été durement touché. Dans la continuité de ses plans, le gouvernement français a instauré un confinement pour tous, à partir du 16 mars, et sans annonce de dates de fin.
L’hécatombe pour l’industrie musicale en France
Naturellement, ce sont les événements musicaux qui ont été les premiers à subir ces mesures anti Coronavirus. Annulations et reprogrammations pour bon nombre d’artistes et leurs équipes. Non il n’était pas bon de prévoir un concert en mars – avril. Bien sûr nous pensons aux grosses dates de prévues : Major Lazer, la Composite accueillant Matroda et GODAMN, Mura Masa, et tellement d’autres dans la France entière. Certains concerts se retrouvent décalés plus tard dans l’année, entre juin et octobre, ce qui oblige les artistes à réorganiser entièrement leur tournée.
Pire encore, des festivals se sont rapidement fait supprimer. Les événements français n’ont pas eu de chance. Grosses pensées pour les Nuits de la Filature (Lille) qui devait organiser sa dernière édition, ou encore le festival Au Fil du Son, qui proposait une superbe line-up. Mais les annulations ont également touché les mastodontes comme l’Ultra Miami, Tomorrowland Winter, et même la légende Coachella. Ce dernier s’est vu décaler au mois d’octobre. Le début de cette année 2020 ne présente rien de bon.
Pour les artistes, c’est un gros coup qui ne fait pas du tout plaisir. Il y aura bien évidemment des pertes financières. Un concert/festival annulé, et c’est une dizaine d’artistes et de professionnels du spectacle qui se retrouvent au chômage technique. Même si pour certains, une aide venant de leur entreprise pourra compenser cet arrêt, les DJ’s n’auront pas cette chance. On a pu demander au producteur Max Mash son ressenti sur la situation :
« Evidemment, l’annonce de l’arrêt des concerts a été d’une grande tristesse. Ce sont toutes mes dates de mars et avril qui sont annulées, dont l’Ewax Festival, où une bonne partie de la scène électro française devait se retrouver. Malheureusement, je n’aurai pas d’indemnisation liées à l’annulation de shows, ce qui me fait perdre 1 an de coiffeur. Heureusement pour moi, j’ai toujours un emploi à côté. Du coup je bosse très dur pour préparer la suite, et me relever de cette période compliquée ! »
Profusion de lives sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Twitch…
Comme nous avons pu l’évoquer précédemment, les artistes sont enfermés chez eux, et comme le commun des mortels, ils s’ennuient. Et grâce aux nouvelles fonctionnalités des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitch, …), les artistes peuvent proposer des lives. On retrouve par exemple Bob Sinclar tous les jours à 15h pour une heure de mix, de même pour Dombrance ou encore Myd, pour un morning mix ‘Co-Myd 19’. Il y a même un festival entièrement dédié au confinement, le Festival Je Reste à La Maison. Une fantastique initiative, rassemblant plus de 50 artistes sur 7 jours. Le tout, en soutenant le Secours Populaire, qui se démène comme jamais.
Mais cette explosion de lives est-elle sans conséquence ? Et bien non, malheureusement. Elle vient ralentir la fréquentation des différentes plateformes de streaming musical (Spotify, Soundcloud, Deezer, …). Comme le rapporte Ouest France dans un article bien détaillé (à retrouver ici), leur fréquentation est en chute libre. Les gens s’occupent, repassent leurs CD’s ou vinyles, et bien sûr se branchent sur les lives de leurs artistes préférés. Bonne ou mauvaise chose, il n’y a pas de véritable réponse, tant que la musique continue de tourner !
(re)Découvrez les épisodes de Bassline, une série de mix où Hands Up invite les artistes électro du moment !
Et la suite ?
Comme on peut s’en douter, elle ne s’annonce pas de bon augure. Avec la multitude de dates décalées à plus tard, cela va chambouler tout un calendrier des artistes, et décaler des concerts pas encore annoncés. Le mois d’octobre, par exemple, se retrouve chargé de dates prévues entre mars et mai, ce qui ne laisse que peu de créneaux pour d’autres artistes.
La saison des festivals, elle, qui doit débuter en mai, n’est pas encore sortie de l’affaire. Certains experts, parlent même d’annulations ou de reports pour certaines dates de festivals à envergure internationale. Le ministre de l’intérieur belge est plutôt pessimiste sur l’avenir de Tomorrowland et Rock Wetcher, où les autorités belges craignent l’arrivée massive d’étrangers, pouvant ramener le virus sur le territoire belge. Pour l’instant, les festivals français et étranger de la saison estivale continuent leur préparatif, mais reste sur le ‘qui-vive’. On espère qu’elle pourra se dérouler sans accroc, et que tout le monde restera vigilent pour ne pas faire repartir l’épidémie de plus belle. Voici par exemple un communiqué du 06 Avril 2020 du festival Solidays, qui occupe une place importante dans la culture française.
Et les clubs dans tout ça ? Les prévisions ne sont pas bonnes du tout. Concernés directement par les mesures restrictives avant le confinement, les clubs vont être sévèrement touchés. Il y a un risque que certains ne rouvrent donc pas leurs portes après l’épidémie. Cela restera à suivre après la fin progressive du confinement et des différentes mesures, qui limiteront les regroupements pendant un moment encore. De même pour les beach clubs, comme l’Ushuaïa ou l’Encore Beach Club. La saison, qui débute au mois d’avril/mai, ne se fera pas pour tout de suite. C’est encore une fois, tout un secteur qui est pénalisé, mêlant tourisme et fête. Car oui, que deviendra l’île d’Ibiza, qui a une économie centrée sur ses beach clubs ? Encore une fois, c’est le temps qui nous le dira.
Pour aider ces secteurs, il y a plusieurs choix possibles, mais le plus courant est de faire don d’une partie du prix de ses tickets, sur un événement annulé. Cela pourra aider les organisateurs de bien des façons.
Le mot de la fin
Le Coronavirus aura bouleversé l’année 2020, et même le monde. Toutes les industries sont touchées, et particulièrement l’industrie musicale. Mais les artistes se sont rapidement mobilisés, et ont réussi à montrer une magnifique solidarité ! Grâce aux confinements dans différents pays (2,3 milliards de personnes sont actuellement confinés dans le monde), l’épidémie semble ralentir. On espère que celle-ci sera rapidement maîtrisée, et que l’ensemble des activités du territoire pourront reprendre au plus vite. De même pour les summer festivals, que l’on espère peu impacté cet été. Bien sûr, on espère vous voir nombreux, en pleine forme, et profiter au maximum !
