Pendant le festival Les Nuits Secrètes, HandsUp a pu rencontrer Flavien Berger, l’étoile montante de Pan European Recording. On vous en dit plus sur cette figure de l’électro-pop! Image : © Caroline Coolens
Il y a quelques jours, nous vous dévoilions notre interview avec Salut c’est Cool (à retrouver ici). Et pendant les Nuits Secrètes, nous avons eu l’occasion de rencontrer un autre producteur électro, avec un style bien à lui également. Voici notre interview de Flavien Berger, un compositeur pas comme les autres!
Hands Up : Salut Flavien, un grand merci pour l’accueil! Pour débuter, je vais commencer avec une question assez générale : Comment décrirais-tu ton parcours ?
Flavien Berger : Alors j’étais quelqu’un qui faisait de la musique pour lui même. Juste parce que c’est un truc qui me faisait du bien à faire, et ça avait du sens pour moi d’avoir cette pratique là, en solitaire disons. Et un jour, j’avais fait tellement de musique de mon côté que, en croisant le chemin d’un label, Pan European Recording, on a décidé ensemble de sortir un disque. Puis un autre disque et encore un autre, et depuis on continue d’en sortir. Et d’une pratique de « passion plutôt perso », je suis passé à être un musicien professionnel. Maintenant je ne fais que ça, et c’est ce qui me défini dans la société. Je suis musicien.
HU : Du coup pour toi, Pan European a été vraiment décisif dans ta carrière ?
FB : Oui à fond! Ça a même créé une carrière qui n’était pas forcément en projet. C’est à dire que j’étais pas du tout dans une situation où je démarchais des labels, même si j’avais envie de signer et faire des disques. Ça s’est fait comme ça, par une rencontre, et puis on a créé le truc ensemble. Mais il n’y avait pas de trajet pré-défini tu vois.
HU : Est-ce que le fait d’avoir grandi dans un milieu artistique, notamment dans le cinéma, ça t’a ouvert à l’art de la musique?
FB : Ça m’a ouvert à l’art, et à la créativité en fait. Je pense que j’ai été vachement, comment dire… « aidé » et fortement encouragé à trouver ma zone de créativité, ma zone d’expression. Pendant l’enfance et l’adolescence, elles sont multiples, puis elles se resserrent au bout d’un moment. Car à force de travailler dans un champs, tu le fais développer, tu le cultives en fait. Donc oui complètement, j’ai non pas été poussé, mais très encouragé, à être créatif, si ce n’est artiste!
HU : Parmi tous tes albums, EP, et autres, quel est le morceau dont tu es le plus fier?
FB : Je crois qu’ils résonnent tous pour des raisons différentes. Donc je ne sais pas trop. Je pense que je peux encore me dépasser en production sur les prochains trucs que je ferai. Aujourd’hui je trouve que mes productions sont assez… « convenables ». Il est à venir, je pense, le morceau dont je serai fier. Je saurai pas faire de comparaison maintenant. Et j’espère que la suite plaira!
La Fête Noire, un des plus gros succès de Flavien Berger, sur Pan European Recording!
HU : En plus de ta famille, quels sont les artistes qui ont pu t’inspirer?
FB : Pleins. Quasiment tous les titres sont inspirants, pour différentes raisons. Il y un album que j’ai beaucoup écouté, d’un artiste américain qui s’appelle D’Angelo. Son album s’appelle « Voodoo », sorti en 2000. Ca ca a été une belle école pour moi. Après il y a le premier album de Mr.Oizo, qui a été un petit peu décisif, car je l’ai pris comme un cours de musique. C’est à dire que comme c’était simple et lisible, j’ai décortiqué les morceaux pour essayer de comprendre comment ils étaient faits. Vu que je suis autodidacte, c’est pas évident de savoir la différence entre tel et tel instrument. Mr.Oizo/Quentin Dupieux met un point d’orgue a être amateur. Il ne veut pas tomber dans le professionnalisme, aussi bien dans la musique ou dans le cinéma. Parce que c’est là ou il commence à s’emmerder, et nous aussi. J’aime beaucoup cette approche, que à mon échelle, j’essaye de traduire, et j’essaye aussi de continuer à trouver du sens par une pratique qui n’est pas évidente. Après pour les artistes/albums je pourrai en citer des dizaines d’autres, mais là je pense en premier à ceux là.
HU : Récemment tu as collaboré avec Salut c’est Cool, est-ce que tu aimes ce format de collaboration?
FB : Alors oui j’adore collaborer! Là dernièrement, sur mon disque il y en a 2, et globalement je pense en avoir fait pas mal. En tout cas j’en ai fait qui m’ont vachement nourri. Avec Salut c’est Cool, ce sont des amis et je suis fan de leur travail! Pour moi, c’est les gars de ma génération quoi. Je me sens affilié à eux plus qu’à personne d’autre, parce qu’ils m’inspirent, ils m’étonnent, et je comprend et je comprend pas, je voyage. Sinon oui, j’adore être invité par des artistes, que j’aime forcément! J’ai fait un morceau avec une artiste de mon label, Maud Geffray, elle m’a invité sur son album « Polaar » pour le morceau « In Your Eyes », où je chante en anglais. Et c’était super. Pour moi si je fais ce travail, c’est pour collaborer avec des gens, que ce soit musicalement ou pas, mais le disque est un aimant à collaborations futures!
HU : Quand tu composes, tu te poses des limites ou tu te dis « Carte blanche je fais ce que je veux » ?
FB : Non je me pose des limites, sinon on devient fou! Sans contrainte on n’est pas libre je crois. Donc oui, je me construis vachement de dogmes, de contraintes, de règles du jeu et de thèmes, car j’en ai vachement besoin. C’est comme ça que je travaille en fait. Mais j’aimerai bien partir sans rien, et donner du sens à quelque chose qui existe! Ça c’est pour un futur travail, un futur disque ou projet. Après c’est ce qui se passe aussi, je fais des morceaux, et après je comprend le sens qu’ils ont. Mais pour faire ces morceaux, j’ai besoin de me faire un cadre.
HU : Est-ce que à travers tes titres et albums, il y a un message que tu aimerais faire passer?
FB : Non, aucun message. Juste de la musique!
HU : Est-ce que tu as un rituel ou une habitude avant d’aller sur scène?
FB : Non, absolument rien, au contraire. Enfin le seul « rituel », c’est que j’ai envie d’y aller, j’ai envie de monter sur scène. J’ai pas trop le trac ou quoi. Mais justement, c’est pas un rituel, c’est plus un état d’esprit.
HU : Quel est l’approche que tu as avec ton public quand tu es sur scène?
FB : Alors quand je suis sur scène, j’essaye d’être au plus proche d’eux. J’ai trop envie qu’on passe un bon moment, tous ensemble. J’ai un peu de responsabilités, car ils dépendent de moi. Mais j’essaye d’être en connexion maximum. Je suis pas du tout dans un personnage renfermé, et le show il est verrouillé. J‘ai autant besoin des gens, qu’ils ont besoin de moi, pour qu’on passe tous un super moment.
Merci à Flavien Berger pour ce moment convivial et intime, ainsi qu’à toutes l’équipe des Nuits Secrètes pour l’accueil et l’organisation! Vous pouvez retrouver ce maestro de l’électro-pop pour 2 dates au casino de Paris!
Lien vers la billeterie : https://www.casinodeparis.fr/fr/node/3653