Lors du Rose Festival 2023, nous avons pu rencontrer Worakls, afin de réaliser une seconde interview. L’occasion parfaite pour approfondir nos questions, en savoir plus sur son état d’esprit personnel et musical, ainsi que ses futurs projets !

Worakls Orchestra @ Rose Festival 2023

Worakls Orchestra @ Rose Festival 2023

Pour découvrir notre première Interview avec Worakls cliquer ici

Salut Worakls, et merci de nous recevoir à l’occasion du Rose Festival. Comment te sens tu avant de monter sur scène ?


Avec plaisir ! Je me sens super bien, il y a toute l’équipe qui est à fond. Hier on a fait un super show à Nice. Le public était comme des fous c’était trop bien. Donc là on est plein de force ça va être génial !

C’est ta première fois à Toulouse ?


Non absolument pas ! Cela fait plusieurs fois que je viens à Toulouse : on a déjà fait le Zenith, et plusieurs fois le Bikini. Après je pense que c’est le plus gros festival que je fais à Toulouse. Super content d’être là, vraiment. C’est une belle opportunité pour nous de montrer ce qu’on sait faire et ce qu’on peut faire à un public qui n’a pas forcément l’habitude.

https://www.tiktok.com/@worakls.music/video/7177811055790263557

Dans notre dernière interview tu nous racontais qu’une collab avec Apashe était en cours. Vous construisez tous deux un live avec un orchestre sur scène. Penses tu que ce format est amené à se développer, ou il contient trop de contraintes ?


Ça dépendra de chacun, et des ambitions financières et économiques derrière. Parce que forcément, ça coûte de l’argent. Après il y a de plus en plus de gens qui le font ! Moi je trouve ça génial, parce qu’il ne faut pas omettre tout ce pan de la musique, qui est la musique classique, orchestrale etc. Au contraire, je pense que là où on a peut-être atteint le plus de connaissances et de développement musical, c’est bien là dedans.

Donc il faut au contraire s’en servir et essayer de l’actualiser, de le moderniser. Il y a d’autres artistes comme Thylacine ou Rone qui font aussi des lives avec orchestre. Je trouve ça génial. La musique orchestrale doit être connue, elle doit être renouveler, elle doit vivre en fait. Et si ça passe par nous tant mieux !

📸 : @martintissot

Tu dis souvent t’inspirer de compositeurs de musique de films tels que Hans Zimmer, John Williams ou bien James Newton Howard. Peux-tu nous citer quelques films, jeux vidéo ou documentaires où la bande originale t’a particulièrement inspirée ou touchée ?


Oui bien sûr. Par exemple un des premiers CD que j’ai eu et que j’ai vraiment poncé c’est Pocahontas, avec la musique de Pocahontas et notamment les passages orchestraux. Le message dedans est génial ! En plus c’est contre le racisme, et ça parle de l’importance de respecter la nature, les animaux et de faire attention à tout ça. Ce n’est pas parce que quelque chose ou quelqu’un est différent de nous que c’est moins bien.

Après en terme d’influences j’en ai eu beaucoup. En jeu vidéo il y a une BO qui m’a beaucoup marquée. C’est Final Fantasy VII, créée par Nobuo Uematsu. Cette BO est  absolument extraordinaire. Et par la suite plein de chose ! Je peux te citer le Requiem de Mozart“, pour avoir un peu de classique, Gladiator” de Hans Zimmer en plus récent. Il y a aussi tout l’ensemble de l’œuvre de John Williams comme “E.T.“, “Star Wars“, “Indiana Jones“, “La Liste de Schindler“, … Quasiment tout ce qu’il a fait ! Il y a aussi du Ennio Morricone ! Après, j’aime bien puiser un peu partout, et utiliser vraiment ce qui me plait dans mon style.

Je ne fais pas vraiment de choix, c’est à dire que si demain j’ai envie de faire un morceau métal, je fais un morceau métal. J’ai pas envie de me dire “Worakls” c’est si ou c’est ça. “Worakls” c’est aussi une entité comme toi et tout le monde ! On est tous des êtres complexes, fait d’ADN, qui se compose de milliers d’influences, voir même de millions.

Lors du Zevent 2022, tu as dévoilé une exclu qui s’intitule “L’amour, l’amer, le chaos” chantée en français par Lily Po, ce qui est une première pour toi. Pourquoi ce choix et ce titre figurera-t-il sur ton prochain album ?


C’est exactement comme ce qu’on disait juste avant en fait. Demain je pourrai très bien faire une chanson en japonais ou en français (ou bien avec une chanteuse des iles Féroé comme il a pu faire dans son premier album). Je ne me limite pas à la langue, au contraire. Après il faut savoir faire en fonction des opportunités qu’on a !

On s’est rencontré avec Lily Po par le biais d’un ami qu’on a en commun : Mosimann. Et on a accroché ! On s’est dit “on fait un morceau ensemble“. Puis elle, elle était à l’aise de chanter en français. Elle avait envie de le faire, et moi ça ne ma absolument pas dérangé. Et oui, bien sûr que ce titre sera dans l’album ! J’ai un peu de mal à le finir, parce que j’ai peu de temps.

À l’avenir, si tu perds l’envie de faire de la scène, ou tu souhaites te consacrer à autre chose, tu aimerais te consacrer à quel(s) autre(s) projet(s) ? Produire des jeunes artistes ? Faire d’avantages d’OST ?


Je pense que le côté label, ce n’est pas vraiment ce qui m’intéresse. Passer du temps à chiner, à trouver des nouveaux talents et tout, je ne crois pas que ce soit là où je sois le meilleur. Je n’exclus pas l’idée, mais ce n’est pas instinctivement là où j’irais.

Faire des BO de films, oui, ça à fond. Et par exemple même encore d’autre format auquel on ne pense pas forcément ! C’est à dire que là par exemple, je suis entrain de monter une conférence musical avec Hugo Clément. Il va donner sa conférence, et exactement comme un ciné concert, il y aura moi qui dirigerai plusieurs musiciens, et on va jouer de la musique en live sur son texte. Parfois ça ne sera que nous, parfois ça sera que lui, parfois ce sera un échange entre nous. On est entrain de monter ça. Ce sera sur l’écologie évidemment. Il a écrit tout un texte et on va essayer de le mettre en musique et je vais me servir essentiellement dans les bande sons que j’ai écrit pour ses documentaires.

📸 weirdsound

Comment s’est passée la première édition du “Ocean Fest” avec Hugo Clément ? Qu’as tu appris de cette expérience ? Une édition 2024 est prévue ?


J’ai pas vraiment appris quelque chose, mais ça m’a confirmé, ça nous a confirmé avec Hugo qu’il fallait faire de l’écologie. Par tous les moyens et sur tous les tableaux. C’est à dire que ce festival est né d’une réflexion qu’on avait lui et moi. On s’est dit qu’il y a plusieurs personnes qui agissent d’une façon ou d’une autre en France, et qui utilisent des canaux différents pour faire de l’écologie. Mais bien souvent, et malheureusement, à la fin des comptes c’est chiant. Parce que ça apporte des mauvaises nouvelles, parce que ça apporte des contraintes, parce que ci, parce que ça.

En fait, ce festival était là pour dire qu‘on fait aussi de l’écologie ! Bien évidemment on a une conscience écolo, et on veut véhiculer ce message. Mais ce soir, ce n’est pas forcément pour vous rabâcher des infos, ou pour mener une action contre un gouvernement ou contre des politiques. Non, là ce soir on est juste là pour faire la fête. L’argent que vous allez mettre dans ce ticket pour faire la fête, il sert à l’écologie ! Et 100% des bénéfices qu’on a obtenu sont allés à l’association Sea Shepherd, qui fait une partie du travail que le gouvernement devrait faire en surveillant les zones maritimes. Et on va encore faire d’autres éditions ! On va bientôt dévoiler tout ça. Tout ce que je peux dire c’est qu’on va en faire une à Biarritz mais il y en aura une autre avant, qui sera ailleurs. Ça sera avec d’autres artistes, qui encore une fois ont tous accepté de jouer gratuitement pour faire don de leur temps et de leur art à l’écologie.

Les infos sur l’Ocean Fest première édition sont juste ici !

Donc voilà, on est très fiers de ça. Ça nous a confirmé qu’il fallait faire de l’écologie différentes, et pas toujours vindicative et pas toujours…  bah chiante quoi. Malheureusement on est obligé de le faire parce qu’il faut informer. Je pense aussi, que les artistes, on est souvent stigmatisé, parce que on est obligé, par le biais de notre travail, de prendre l’avion. Alors c’est vrai qu’il y a des gens qui remettent ça en question et qui disent peut-être qu’on devrait privilégier le train et limiter les tournées plus loin. Moi je le fais au maximum par exemple. Mais chacun a sa limite et puis ce n’est pas toujours facile.

Et il y a des contre-exemples, qui nous ont montré que si on ne se déplaçait pas un peu partout, les gens venaient à nous, et c’était pire en terme d’empreinte carbone. Donc ce n’est pas toujours simple de répondre à cette question. Mais dans tous les cas là, les artistes ont l’occasion de dire : “Je suis pas parfait, je ne prétend pas que ça va effacer mon bilan carbone“. Non c’est pas vrai, c’est pas le cas et c’est le message de personne. Par contre ils ont l’occasion de donner de leur temps et de faire une bonne action tout simplement.

En parlant de festival, nous sommes ici au Rose Festival, qui rassemble un large panel d’artistes francophones. T’intéresses tu et écoutes tu des artistes urbains français comme Disiz, Gazo, Hamza ou SCH présents au festival ?


Alors ceux que tu as cité, non pas du tout. Je sais que Disiz, je l’ai écouté quand j’étais tout jeune et qu’il avait sorti “Je pète les plombs“. Il y a de ça quelques années, avec Disiz on s’est croisé à Solidays. Je trouvais que c’était un gars génial du peu que j’ai échangé avec lui. Il m’avait donné même un conseil, auquel je repense souvent d’ailleurs. C’était un peu à mes débuts. J’étais pas encore assez connu pour avoir tout l’orchestre avec moi, donc on avait le band. On était quatre ou cinq sur scène, et il voyait que parfois j’étais un petit peu timide quand même. Il m’avait dit :

“Attends mais Worakls ! T’as vingt/trente mille personnes devant toi, les gens adorent ce que tu fais. Tu n’as pas à t’excuser d’être là.”

Et j’avais adoré la formule “Tu n’as pas à t’excuser d’être là“. Parce que moi tu vois j’ai toujours tendance à être un peu… pas réservé mais tu sais un peu… Je me donne à fond pour ce que je fais et je fais toujours du mieux que je peux. Mais j’essaie toujours d’y aller quand même avec un maximum d’humilité. Et c’est vrai que parfois, sur scène, c’est pas forcément l’attitude la plus cool pour le public. On veut pas d’un artiste qui soit humble sur scène ! Le public veut qu’il les enjaille et qu’il les porte. Et je pense que de ça est né une espèce de timidité et Disiz, le fait qu’il me dise “Tu n’a pas à t’excuser d’être là“, je trouve que ça a débloqué quelque chose dans mon cerveau et ça m’a vraiment servi.

Sinon, personnellement j’écoute presque pas de rap. Ce n’est pas du tout mon style favori.  Par contre j’écoute un peu de Bigflo et Oli. Je les apprécie beaucoup en tant que personne aussi. Pour le moment, j’ai plus parlé avec Flo qu’avec Oli, mais je crois qu’on va se capter tout à l’heure et j’ai hâte de le faire en tout cas ! J’admire leur façon de voir les choses. J’admire le message qu’ils véhiculent, leur carrière, etc. Et je me reconnais dans plein de choses qu’ils font. C’est vraiment des artistes avec qui j’ai envie d’échanger, de partager. Je suis très fier d’avoir été invité au Rose Festival. J’espère leur faire honneur aussi !

On pose souvent la question “Peux tu donner un conseil aux jeunes qui se lancent”.  Mais pour des artistes qui sont déjà bons dans la musique, qui partagent souvent des titres, qui sont réguliers, un bon sound design, une bonne technique etc. Quels conseils pourrais tu leur donner, pour qu’ils arrivent à avoir leur public et obtenir des dates, avoir un step au dessus ?


Écoute, step au dessus je ne sais pas si j’aurais pas la prétention de pouvoir donner ce conseil. Par contre, il y a un truc que je vois souvent qui me désole. Ce truc, c’est qu’on voit souvent des artistes être capables, de faire de très jolies compositions, d’avoir un très bel univers etc. Et quand tu les entends en live, ça ne suit pas. On dirait que tout leur univers disparaît. Ils jouent un ou deux titres grand max parce que c’est leur “hit“. Et derrière, ils blindent de bangers. Mais tu sais, empilés les uns sur les autres, et qui ne veulent rien dire. Selon moi, quand t’écoute un set comme ça, que t’écoute X ou Y c’est pareil. Il n’y a pas d’âme. En repartant tu te diras “Ca pétait, mais j’ai eu aucune proposition artistique“. Je pense que ça, ce n’est pas de l’art. C’est presque plus du DJ mariage au final.

Ils sont là pour faire danser les gens, mais il y n’a pas la notion artistique dedans. Parce que souvent tu vois que ces gens-là sont des artistes. C’est juste qu’ils n’ont pas assez confiance en eux. Parfois, je suis beaucoup plus partisan de mettre un de mes titres, qui sera moins efficace sur un dancefloor qu’un banger. Mais le public est venu ce soir pour écouter de la musique. Il repartira en se disant “ce soir on a partagé l’univers de Worakls” et pas le top 100 de ce qui se fait en ce moment. Ce top 100, tu mets n’importe quel playlist Spotify tu l’as. Moi ça me désole d’entendre des énièmes bootlegs (remix non officiel) ou remixes de la de la chanson pop du moment. Bah écoute, c’est le choix de certains ! Moi je le respecte, mais je trouve ça dommage parce que ces gens-là sont capables d’une proposition artistique et là-dedans, je n’y vois pas l’art. J’y vois un désir d’efficacité qui vient effacer tout le reste et c’est dommage.

Le live de Worakls pour Cercle (2019) c’est dispo ici !

En tout cas, je pense que ça ne parlera pas à tout le monde ce que je dis. Il y a plein de gens qui diront “Ouais mais moi j’ai envie que ça pète“. Ce que je comprends et je respecte. Je pense qu’il faut arrêter d’uniformiser les choses. Il faut arrêter de faire en sorte que tout soit tout gris, noir ou blanc. On doit mettre un peu de couleur dans nos vies, un peu de détails, un peu de parti pris ! Et c’est pas parce qu’un soir tu vas écouter quelque chose de différent, qui ne va pas forcément te plaire, que tu ne vas pas passer un super moment pendant une heure ou deux. C’est ça la beauté du truc ! Et moi j’ai toujours pensé qu’un bon artiste, un vrai bon artiste, ça se définissait aussi comme ça.

Par exemple, je suis pas forcément fan de reggae. Par contre je suis persuadé que s’il était encore en vie, j’irai voir un concert de Bob Marley ! Comme Amy Winehouse. Par exemple elle, elle est arrivée, elle a mis du jazz dans nos vies au moment où tout le monde s’en foutait du jazz. Elle a mis tout le monde d’accord. Et si Kurt Cobain était encore en vie, je pense qu’il nous mettrait du grunge, punk, rock à toutes les sauces et il nous mettrait tous d’accord ! Et ça tu peux le faire avec pleins d’artistes. C‘est à ça que tu reconnais un bon artiste. Un vrai artiste, c’est pas la faculté de prendre tout ce qui marche actuellement et de mettre tout ça au mixeur, pour resservir une espèce de bouillie que tout le monde te sert. Voilà, ça, ça me désole. Je suis triste de voir qu’il y a un gros pan de l’industrie musicale qui est là dessus en ce moment.

Il y aussi une grosse niche qui demande justement de découvrir des choses. Des choses qui sont beaucoup plus ‘parti pris‘, et avec des propositions plus fortes que remixer une énième fois Taylor Swift. Taylor Swift c’est génial, The Weeknd c’est génial. Mais on n’a pas besoin d’entendre 95% des DJs mondiaux les remixer. Dans ce cas-là, allons les voir eux en concert. Ça devient vite fatiguant et rébarbatif. Personne n’a besoin d’une deuxième Taylor Swift ou d’un deuxième The Weeknd. Soyez vous même ! Et même si votre proposition est un peu moins forte par moment ce sera vous. Et il y a des gens qui vous aimeront pour ça, je pense. Voilà c’est ça que je dirais. En tout cas c’est le choix que je décide de faire, et j’aimerai un monde qui irait plus vers là.

📷 : @baudstraet

Quelle est la chose la plus éprouvante pour toi dans ton métier ?


Là actuellement il y a deux choses. La première chose c’est le manque de temps. Parce que j’ai de plus en plus de propositions cools, et c’est difficile de refuser. Tu vois là on me propose des musiques de films, je ne peux pas refuser parce que ça me plaît trop ! Je fais un festival avec Hugo Clément, je ne peux pas refuser parce que ça me plaît trop ! Je fais une tournée de Zénith, puis une tournée de festivals, mais je peux pas refuser parce que ça me plaît trop ! À la fin, je fais un nouvel album, et je peux pas ne pas le faire parce que c’est pareil, c’est mon projet. Voilà j’ai besoin de me renouveler, et j’ai plein de choses dans la tête, j’ai besoin de les écrire.

À la fin du compte, il n’y a rien que je puisse enlever. Si demain on me proposait un jeu vidéo je le prendrai aussi tu vois ! J’adore les jeux, même si je ne peux même plus jouer, faute de temps. Tu kiffes, mais c’est difficile parce que tu le fais toujours un peu dans la douleur. Dans le sens où les journées n’ont que 24 heures, et qu’on est juste humain. Et c’est difficile d’être partout et d’avoir toujours les idées claires. Pourtant je suis un bosseur quoi, je bosse tout le temps mais là j’atteint parfois mes limites.

@baudstraet

Et tu as le temps parfois de voir tes amis, ta famille ?


Ah non très très peu. Après j’ai la chance d’avoir des amis parmi ma team. Ils sont même quasiment tous là en réalité. Je vois quand même un peu ma famille aussi. J’ai aussi ma fille que je vois énormément et dont je m’occupe beaucoup. Je tiens à être un père présent. Il y a plein de gens qui décident de faire passer leur carrière avant, ce n’est pas mon cas. Ma fille c’est une priorité et ma carrière en est une autre. Mais je ne veux pas que l’un empiète sur l’autre ou quoi que ce soit. Il est hors de question qu’elle fasse les frais d’un père carriériste.

Après ce qui est parfois difficile, c’est la fatigue qui découle de tout ça. Je dirais qu’il y a une grosse difficulté quand t’as la gestion humaine d’une tournée aussi grosse. J’ai la chance d’avoir un groupe qui est génial, et hyper compréhensif quand tu as des difficultés. Je m’estime vraiment heureux là dessus. Mais il y a un truc qui me tient à cœur. J’aime tellement les gens avec qui je tourne actuellement, et ils sont tous devenu des amis et une famille que j’ai envie de passer du temps avec eux. Mais quand je suis en interview, ou quand je suis à droite ou à gauche, je ne peux pas. En plus on est je crois plus de 30. Tu imagines, si tu passes 10 minutes avec chacun, ça fait 300 minutes !


L’album “Orchestra” de Worakls est toujours dispo !

Donc non c’est assez difficile, mais c’est plus frustrant que difficile au final. Parce qu’on passe énormément de bons moments et des moments tellement privilégié ! Je le sens, c’est pas la première tournée que je fais. Je sais que c’est des choses qui restent gravées à jamais. C’est pour ça que c’est important pour moi de faire tous les trajets avec eux. Je ne prends jamais un avion de mon côté quand eux sont en bus, jamais. Je suis toujours avec tout le monde ! Et c’est juste frustrant quand je peux pas si je rentre le weekend ou autre.

Voilà c’est ça qui est difficile aussi. Le fait d’avoir une grosse équipe ça te donne beaucoup de possibilités et aussi des devoirs. Le devoir d’être avec eux, de leur parler, de passer du temps avec eux, leur expliquer tes projets, leur dire à quel point tu les apprécies parce que c’est important. Ils sont importants pour moi. Et tu le verras d’ailleurs si tu as pas vu le show, j’essaie vraiment de les mettre en avant. Autant, ils jouent ma musique, mais il y a beaucoup de propositions de leur part. Ils ont une vraie proposition, donc ce show c’est nous ! C’est pas que moi ; c’est les Tech, les musiciens, les solistes, la prod aussi qui fait en sorte que tout ça fonctionne.

Tout ça c’est une gigantesque machine dans laquelle il y a des engrenages qu’on sous-estime parfois. Mais personnellement, je mets un point d’honneur à être tout le temps au milieu de tout ça. Et parfois, c’est frustrant de ne pas l’être assez ! Parce que il faut faire de la musique, il faut être en interview, il faut parler aussi aux gens, aux fans etc. Et on ne peut pas être partout à la fois ! Voilà, je crois que c’est les deux choses les plus difficiles pour moi actuellement, c’est le temps et … le temps en fait :rire:.

Photo by @martintissot

Pour finir, je ne vais pas demander la date de sortie de ton prochain album bien sur mais va t’il sortir cette année ?


J’ai pas vraiment la réponse. Pourquoi ? Parce que comme on a dit avant, j’ai pas de temps. J’ai du mal à le finir. C’est pas que je ne peux pas, c’est pas que je ne planche pas dessus. C’est que j’arrive pas à le finir. Parce que j’ai pas de temps, et que j’accumule un peu les morceaux. Il y en a un qu’on joue sur scène là. C’est un morceau un peu rock, dubstep, et avec un solo de taiko justement au début. Un taiko c’est une percussion japonaise, venant d’un gros tambour japonais. C’est notre percussionniste japonaise qui l’a écrit et on a travaillé ça ensemble. Donc quand tu la verras sur le devant de la scène avec un gros tambour, tu sauras que c’est ce morceau là. On l’a joué tout l’été, c’est un morceau que j’adore, et il sera dans l’album. Il y a aussi “L’amour, l’amer, le chaos“, et d’autres morceaux bien évidement.

Petit à petit, je suis en train de faire l’album. D’ailleurs, je me demande si cet album là ce serait pas aussi une façon pour moi de mettre la seconde en terme de renouvellement de la musique orchestrale et classique, et d’aller un peu plus loin dans cette démarche. Jusqu’à présent j’étais plus dans une démarche où je voulais pas perdre l’efficacité. Je voulais proposer un mariage des deux mondes mais sans perdre l’efficacité . Et là aujourd’hui, je me demande si j’ai pas envie d’aller plus loin dans mes influences classiques orchestrales et d’essayer de proposer un vrai renouveau.

Je me suis toujours un peu limité en terme de complexité. Par exemple, dans la virtuosité de ce que je propose ou dans la complexité, les arrangements etc. Je me suis toujours dis que la musique électro était forte parce qu’elle était simple quelque part. Simple dans ses arrangements et dans sa musicalité. Enfin voilà, elle a des complexités qui sont ailleurs dans les sonorités, dans les sounds designs, et d’autres choses. Mais pour ce qui est de la richesse musicale, je ne veux pas faire de généralité, mais souvent quand tu compares à la musique classique, c’est quand même beaucoup moins complexe. Et j’ai envie d’aller un peu plus loin là-dedans.

Cliquez ici pour (re)découvrir “Pipeline” de Worakls 🎺

On va aller dans un peu plus de complexité, justement, montrer au public moderne et actuel que la complexité des arrangements d’hier en musique classique c’est une richesse. C’est pas juste chiant, c’est une vraie richesse. J’ai envie de moderniser ça et d’essayer de proposer un truc qui serait nouveau. Alors je sais pas trop comment ça va se manifester, mais j’ai commencé au travers de quelques morceaux. Je suis franchement super content du rendu.

Le morceau sur lequel je travaille en ce moment, il y a vraiment un orchestre. C’est même un trio au début. Tu as un trio violoncelle, alto et violon qui commence. Ils font des partitions très classiques, puis ça part en un genre de  truc électro ultra agressif ! Et à un moment donné, dans le track ça drop sur un solo de violon très agressif aussi, avec un beat trap. Genre vraiment ultra moderne. Après on n’aime ou on n’aime pas mais j’y crois à ce morceau. Je sais pas à quel point il va être bien à la fin, quand il sera fini. Mais je pense que ça rejoint tout ce que ce que je prône, tout ce que je dis. C’est à dire qu’il faut se servir de tout ce qu’on a, avec parfois des drops rap actuels qui sont méga lourds, avec des grosses basses 808 et des grosses Hats. Utiliser ça et mettre par dessus un gros solo de violon. Et franchement pour avoir essayé, ça marche de ouf. On verra quelle sera le retour du public par rapport à ça ! Mais je sais déjà que sur scène ça va claquer. J’ai hâte de le finir pour le rentrer dans le show.

Je ne peux pas te donner de date, mais je te tease un peu de trucs quand même. Une chose est sûre, c’est que je ne fais pas de la musique pour faire de la musique. Je fais de la musique pour faire une vraie proposition artistique, faire quelque chose qui me plaît réellement, et qui va quelque part cocher une case dans ce que j’aime. Si c’est juste faire de la musique pour sortir un morceau, ça m’intéresse pas. Je veux vraiment qu’un morceau ait une utilité, donc c’est pour ça que c’est long aussi. Voilà ! Après le but c’est quand même de le sortir à la fin de l’année, ou au moins en début d’année prochaine. Je ne sais pas si je tiendrai les délais mais j’essaierai !

Merci infiniment à Worakls et à son équipe de nous avoir faire confiance une deuxième fois et d’avoir pris leurs temps précieux pour répondre à nos questions. Merci également au staff du Rose Festival pour l’accueil pendant les 3 jours et de nous avoir permis de réaliser cette interview dans la meilleur des conditions. 

📸 : @martintissot

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