Lors du Plein Air Festival de Douai, nous avons rencontré le lillois Koos, fondateur de Noir Sur Blanc pour une interview. Le producteur nous parle de TikTok, de la suite de son projet musical, et de gratin de pâtes !
📸 Photo couverture by yoOujo
Après 5 ans d’activité et 10 saisons, quel est l’avenir pour ton label Noir sur Blanc ?
Et bien pour le moment, on fait une grosse pause avec la team Noir sur Blanc. On réfléchit à l’avenir du label, en terme de direction artistique, mais aussi en terme de rythme du label. C’est surtout par rapport aux sorties, combien on va faire de releases par an, etc. On veut vraiment changer nos habitudes, d’où la nécessité de faire une pause. En fait, on aimerait trouver un nouveau modèle qui nous satisfait, car on rentrait vraiment dans une routine. On faisait le même nombre de sorties, les mêmes compilations, donc on souhaite quelque chose de nouveau !
On aimerait recruter du monde, et former une nouvelle équipe. Grâce à ça, on pourra proposer quelque chose d’innovant, pour ne pas rester sur nos acquis. C’est pour ça qu’on se permet de prendre une pause, qui est bien méritée pour toute l’équipe !
Tu as mis la Bass de côté pour sortir ton EP « Horizon ». Qu’est ce qui explique ce changement ?
Le changement que j’ai fait avec « Horizon », ça s’est fait suite au Covid. On n’avait aucune date, donc je me suis permis de tester de nouvelles choses en terme de direction artistique. C’est vrai que je m’ennuyais un peu avec la Bass House, donc je voulais voir ce que ça donnait avec d’autres styles. Car oui, de base j’écoute de tous les styles ! Donc j’ai voulu tester et ça m’a plu. Je me suis dis que je pouvais faire un petit EP, en 3 morceaux. Je trouve que c’est toujours bien d’ouvrir son spectre, notamment vis à vis du public.
Tout le monde n’a pas forcément suivi mon nouveau courant, mais j’espère que ça a touché d’autres personnes tu vois. Je continue toujours à produire des titres un peu plus pop, comme avec Miel par exemple. D’ailleurs j’ai un nouveau titre avec qui se prépare ! Ca me plaît toujours autant ! Au final, j’aime bien faire les deux car j’arrive à incorporer mon côté Bass dedans, sans le côté trop aggressif / club.
En parlant de titre, tu as récemment sorti « Fascinate » avec Kramder. Comment s’est faite cette collab’ / vous allez continuer sur cette lancée ?
Avec Kramder, c’est vraiment au feeling et sans aucune pression. C’était une nouvelle fois pendant la Covid, où on avait beaucoup de temps pour travailler. On a donc fait ça par visio, on tâtait un peu les accords. Je lui avais envoyé deux / trois idées qui lui ont plu. On avait déjà fait une collab Bass House « HATW », et là on a une collab’ qui rejoint nos deux univers. Donc on va continuer à avancer ensemble, car Kramder c’est vraiment la famille. A l’avenir, j’espère encore travailler avec. J’adore ce qu’il fait, et il reste unique dans son genre !
Pour découvrir « Fascinate », cliquez ici !
Lors de notre dernière interview, tu signais un remix officiel pour Malaa. Depuis tu as collaboré avec sur « Hell ». Comment ça s’est fait ?
« Hell« , c’était une nouvelle fois pendant le confinement. On communique pas mal avec Malaa depuis mon remix de « Cash Money« . Je lui envoyais des idées de morceau, dont l’idée de « Hell » avec la mélodie, le drop et tout. Il m’a dit « C’est grave lourd ça, tu l’as envoyé à du monde ? ». Je ne l’avais encore envoyé à personne, du coup on est parti sur une collab’ dessus. Malheureusement on n’a pas réussi à se capter, avec la Covid on n’était pas forcément aux mêmes endroits. La collab’ s’est donc faite à distance. Ca a pris un peu de temps pour sortir, puis après on s’est vu sur scène, et la suite est connu !
« Hell », l’incroyable rencontre entre Koos et Malaa est toujours dispo (et toujours géniale) !
Le milieu de la musique ne cesse d’avoir de nouveaux artistes. Comment se différencier et s’imposer dans ce milieu ?
Honnêtement, c’est pas facile. Il n’y a pas vraiment de recette magique ! C’est basique, mais ce qu’il faut c’est avoir son style, être unique, authentique et essayer de faire quelque chose qui nous plaît. Il y a eu les modes du moment, comme avec Bleu Clair, ou là il y a Knock2 qui arrive et qui cartonne tout. Il faut essayer de ne pas suivre ces vagues. C’est dans le sens où si tu arrives à en suivre une, le temps que t’arrive à ce niveau là, tu seras en retard.
Il faut aller de l’avant et proposer quelque chose d’unique tu vois. C’est très compliqué à faire forcément ! A côté de ça, il faut trouver sa patte et avoir son univers, et pas avoir peur d’essayer des choses différentes. Ce sont vraiment les conseils basiques que je peux donner.
Tu aurais d’autres artistes à mettre en avant ?
Là en ce moment, j’écoute pas mal de tech-house, du Ranger Trucco. C’est vraiment cool, c’est un américain et il gère vraiment bien ! J’ai pas envie de dire un truc trop connu non plus, mais en même temps il n’y a plus vraiment de « petits artistes », ils sont tous trop fort !
Sinon en ce moment je joue beaucoup du Frents. Il cartonne bien, il monte bien, et sa progression c’est juste fou. Je l’ai vu vraiment au tout début, et ça fait plaisir de le voir en pleine ascension. Il est vraiment cool, et je lui souhaite que du bon pour la suite ! En plus avec Frents on a un truc en collab‘, donc on le travaille et on espère le sortir prochainement.
Sur quel label tu rêverais de signer ?
Je pense un gros, et même si c’est très basique, je dirai Spinnin’ Records. Ca reste toujours un rêve de gosse de signer chez une grosse maison de disque. Même si Spinnin’ a un côté très commercial, ça me plairait juste pour un titre. Pour se dire de l’avoir fait dans sa carrière tu vois ! Après, musicalement parlant, c’est pas mon Goal.
Penses-tu qu’il est possible d’allier écologie et tournée d’un artiste ?
Bonne question. Pour le moment, je ne tourne pas avec un jet privé :rire:. A côté de ça, je pense que c’est possible ! Mais il faut vraiment penser à tout dans l’écologie. Par exemple il y a des gros, comme Coldplay, qui font des tournées écologiques. Mais à côté de ça, ils utilisent des bracelets qui font de la lumière et qui sont en plastique. Je pense que c’est impossible de l’être à 100% dans une démarche écologique. On peut y tendre, surtout en travaillant sur les déplacements, mais c’est compliqué. J’espère qu’à l’avenir ça changera, mais il faut y penser de plus en plus.
C’est quoi ton POAT (Plat Of All Time) ?
Direct, le gratin de pâtes de mon manager Théo !
Qu’est ce que tu penses de TikTok et la nouvelle manière de consommer de la musique ?
TikTok j’utilise très peu, voir même pas du tout. Je suis un peu les trends, via Insta ou bien Twitter. Personnellement, je consomme pas trop TikTok, je ne suis même pas sur ce réseau. Après, au niveau de la consommation de la musique, je trouve ça bien et pas top. D’un côté, on écoute de tout, et les gens s’ouvrent à tous les styles de musique. Sur TikTok t’as vraiment tout qui se passe : du calme, de l’électro, du rap, de la jersey.
Mais maintenant, j’ai l’impression que quand je balance un morceau, en deux semaines il faut passer à la suite. Ça je trouve que c’est dommage. J’espère que ça va changer, mais je suis pas sûr. C’est pas le modèle qui me plaît le plus. C’est devenu « On écoute, on change, on écoute, on change, etc ». On verra pour la suite ce que ça donne !
C’est quoi la suite pour Koos ?
Là on termine cette tournée d’été ! On a une date à l’Elektric Park, en B2B avec Basstrick. Je sors une collab’ avec Keeld sur Confession ! Ensuite, on organise la première Noir sur Blanc Party à New York, donc on est trop content de pouvoir faire ça avec la team NSB ! Après ça sera du repos, et beaucoup de studio. Je prépare la suite, j’ai beaucoup d’IDs mais je ne sais pas encore ce que j’ai envie de sortir. Comme on disait avec la consommation de la musique, j’ai envie de prendre mon temps, et sortir ce qu’il faut au bon moment !
Est-ce que tu as une anecdote de soirée à nous raconter ?
J’en ai plein ! Mais là, celle qui me vient tout de suite, c’était lors de la soirée de Malaa au Magazine Club. Je devais mixer juste après lui. Pendant que Kramder mixait, donc juste avant Malaa, je check mes clés USB. Et là, je vois qu’elles ne fonctionnent pas. Du coup je pars du Magazine pour aller chez ma meuf pour refaire mes clés. J’ai dû les reboot, et remettre toutes les musiques. Je suis arrivé au club sans savoir si mes clés allaient fonctionner. Au final tout a été niquel, mais ça reste une anecdote sympa ! Après c’est surtout moi, je me suis mis en mode sans échec, si ça fonctionne pas tant pis. Mais mon management, Théo et Antoine, m’en a voulu pendant très longtemps. Depuis j’ai des putains de clés USB qui marchent trop bien, et qui m’ont coûté 70€ !
On remercie grandement Koos d’avoir pris le temps de répondre à toutes les questions de son interview, ainsi que l’équipe du Plein Air Festival !