Nous avons rencontré SYNCOPE à l’occasion du festival Reperkusound près de Lyon. C’était l’occasion d’en savoir plus sur son projet musical engagé, son processus créatif et sa vision artistique !

Bonjour Syncope, peux-tu te présenter en quelques mots ?


Moi c’est Syncope. Je suis sur scène en tant avec ce projet depuis 7 ans maintenant. J’ai commencé par la musique classique jeune, avant de me tourner vers la musique électronique. C’est d’ailleurs devenu mon métier à temps plein entre DJ, musicienne et professeure !

📷 Apolline Champion

En live, tu vogues souvent entre hard drum & bass, hard techno. Est-ce que tu peux en dire un peu plus sur ton style de prédilection ?


Je suis quelqu’un d’hyperactif qui n’arrive pas à rester cantonné à un seul style. Même en tant que public, je ne peux pas écouter le même genre 2 heures d’affilée. J’essaie de refléter cette hyperactivité dans mes sets en étant un peu bipolaire en mélangeant les genres, passant de la hard techno, drum and bass, au métal, etc. Ce mélange me permet de m’énergiser et d’explorer toutes les musiques que j’aime sans me restreindre.

L’année dernière, tu as joué sur la Stage Invaders avec Mandydextrous. Qu’est-ce que ça fait de maintenant jouer sur la mainstage en tant que première artiste ?


Quand j’ai eu la nouvelle, j’ai eu des frissons ! Passer de la plus petite à la plus grosse scène en un an, c’est énorme ! Même si c’était pour l’ouverture, c’était un défi de marquer les esprits avant les gros noms. Une grosse fierté !

Peux-tu nous parler de ton processus créatif et de ta direction artistique sombre ?


J’ai mis du temps à développer le projet Syncope. Que ce soit le nom, le style vestimentaire, les visuels ainsi que la direction sombre… C’est une volonté d’extérioriser ce que j’ai d’obscur en moi, une sorte d’exorcisme cathartique. Syncope est le personnage brutal et sombre qui sommeille en moi et se réveille sur scène, mais toujours avec un côté bienveillant pour sortir de cette violence quelque chose d’utile.

Ton look sur scène est très identifiable et sombre. Peux-tu nous en dire plus ?


J’extériorise complètement mes rêves et cauchemars, comme dans ma musique. Même si je mets du faux sang, des chaînes, un look très hard, j’ai le sourire car je vis un bon moment. Cette esthétique représente ce que je veux transmettre.

@bosco_shots / @orlumina / @kevin.costrowa

Quelques mots sur « More Women On Bass » et ton engagement féministe ?


Le féminisme est une notion très importante pour moi. Je suis une femme, je suis queer, je suis racisée. J’essaie de le faire paraître dans mes sons et mon art. Ça fait quelques années que j’essaie de faire des choses, pour essayer de sensibiliser un peu le public et les organisateurs à la question de la place des femmes, des personnes non-binaires et transgenres dans la scène. J’ai déjà écrit aussi quelques articles à propos des femmes dans le monde du DJing comme « Le Manifeste de la Femme DJ« . J’ai plein de stéréotypes aussi qui tournent autour de moi et je sens que j’ai un vrai combat à mener et que ma parole peut permettre à certaines personnes de se retrouver en moi et peut permettre à des femmes d’avoir un rôle modèle.

Avec Clara, on s’est rencontré et on a vu très vite qu’on avait tout un tas de problématiques et de questionnements en commun qui fait qu’aujourd’hui on est amenés à collaborer un peu plus ensemble.  Quand Clara (īnkūbe) m’a proposé More Women On Bass #MWOB à Lyon, j’ai tout de suite accepté. En tant que prof de musique aussi, c’était logique.

En parallèle, je développe aussi sur Toulouse des ateliers de mix en non-mixité choisie et je vais essayer de faire de plus en plus de projets pour mettre ma petite pierre à l’édifice pour qu’il y ait de plus en plus de femmes headliners demain.

C’est quoi ton plat préféré ?


Oh, j’en ai deux. Je vais mettre le hachis parmentier parce que j’adore ça et les lasagnes. Je reste très classique mais moi je suis facile à contenter.

Un conseil pour les jeunes artistes féminines qui se lancent ?


Il n’est jamais trop tard pour se lancer ! Beaucoup pensent qu’il faut avoir commencé la musique très tôt, mais c’est faux. Il faut savoir aussi que les mecs ont une force, ils traînent et collaborent énormément ensemble. Nous c’est vraiment compliqué d’accéder à cette case-là parce qu’on est généralement invité en tant que « pot de fleurs » de backstage. Je n’ai pas peur de dire les mots car c’est comme ça qu’on me considère parfois quand on m’invite en studio.

Les meufs qui veulent commencer à mixer entourez vous de meufs, il y en a plein en France qui font ça il n’est jamais trop tard pour commencer. Il n’est jamais trop tard pour poursuivre ses rêves et croire en soi ! Venez me voir, on va travailler ensemble ! Croyez en vous et lancez vous !

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite de ton projet ?


Je vais déménager à Toulouse pour rejoindre mon label et toute mon agence avec qui je travaille depuis 3 ans, c’est une grande étape. Je vais surement prendre un sacré tournant en arrivant à la capitale de la Bass Music et de la drum’n’bass. Donc je veux produire 3 fois plus, faire plus de dates en format concert comme à Reperkusound où j’ai pu chanter une grosse demi-heure. J’espère développer ça à l’avenir, créer plus de musique et chanter encore plus fort !

Très content de vous avoir rencontré et merci d’être venu danser sur ma musique !

Un grand merci à SYNCOPE pour avoir répondu à toutes nos questions ! Nous avons tous hâte de la revoir lors d’un prochain événement !

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