Le 18 octobre 2011, sortait le 6e album studio du groupe M83 : « Hurry up, We’re Dreaming« . Acclamé par les critiques, ce projet est d’une brillante virtuosité, que ce soit au niveau de l’ambiance générale, des thèmes abordés, des instruments utilisés ou bien de l’enchaînement des morceaux. M83 a triomphé en produisant ce monument qui marqua à tout jamais la musique : revisitons-le donc ensemble.

Artwork de l'artiste darkingston sur reddit

Artwork de l’artiste darkingston sur reddit

Préambule


Avant toute chose, je vous invite à aller voir notre première partie qui développe précisément l’univers de M83. Ainsi, il sera beaucoup plus simple de vous immerger et d’avoir les références adéquates. Cliquez ici !

« Avant que l’aube ne nous guérisse »


En 2005, sortait « Before the Dawn Heals Us », le troisième projet de M83. Et rien qu’à cette époque, on pouvait pressentir un talent immense et une continuité forte en émotions dans la suite des projets. Les quatre premiers sons de l’album résument assez bien l’univers général de M83 : une somptueuse poésie progressivement apaisante et sereine en harmonie, avec une ambiance réconfortante et très nocturne.

On peut aussi retenir « Safe », « Let Men Burn Stars » et « Lower Your Eyelids To Die With The Sun » qui, encore une fois, étaient vraiment les prémisses et exordes de ce qu’allait devenir M83 quelques années plus tard. Et précisément 6 ans après, avec le fameux album « Hurry up, We’re Dreaming ».

Cover officiel de l'album "Hurry Up, We're Dreaming" d'M83

Cover officiel de l’album « Hurry Up, We’re Dreaming » de M83

« Vite, nous sommes en train de rêver »


Nous voici donc en 2011. A cette époque sortait de grands projets musicaux tous genres confondus comme :

  • Lady Gaga« Born This Way »
  • Adele« 21 » (qui va sortir son 4ème album, « 30 », ce 19 Novembre)
  • Eminem« Recovery »
  • Justice« Audio, Video, Disco »
  • Daft Punk – Tron: Legacy
  • Orelsan« Le Chant des sirène »

Et donc, y compris, « Hurry up, We’re Dreaming ». Composé de 22 tracks, produits en partie par Anthony Gonzalez (le leader et co-créateur du groupe), mais interprétés par une dizaine d’artistes. C’est un voyage spatial de 79 minutes à travers 22 planètes. Assez ressemblantes de loin, mais une fois atterri et en osmose avec chacun de ces mondes, on discerne leur différences et leur unicité.

Si vous avez lu la première partie (que vous pouvez retrouver en cliquant ici), cette métaphore faite entre la musique et l’espace ne doit pas vous être anodine. Confirmé par Anthony lui-même dans une interview par Dazed : « Cet album est un voyage. Je veux inviter des gens sur mon vaisseau spatial et nous pourrons faire un tour ensemble. C’est une bande originale de ma vie et d’un monde imaginaire. ». De plus, ils vous suffit de marquer « M83 Interstellar » sur YouTube et vous verrez le nombre de résultats et de vues…

recherche youtube m83 interstellar

Il y a un commencement à tout


Quand vous entendez M83, vous devez penser directement à « Midnight City ».

Déjà cité dans la première partie, c’est le son le plus connu du grand public. Très différent de l’univers musical de M83, la musique se démarque grâce à son instrument principal très original et intriguant. Elle est reconnaissable à la seconde où elle est jouée et aucune autre musique ne lui ressemble. De plus, Anthony chante dessus comme dans beaucoup de ces musiques, et c’est un point essentiel dans la réussite de ce morceau.

Mais la touche sublimant le tout, est un instrument qui revient sur quelques morceaux de la discographie : un saxophone. Pour le leader du groupe, cet instrument était indispensable : « C’était tellement évident que le morceau ne pouvait pas fonctionner sans ça. On s’est posé pas mal de questions avec Justin Meldal-Johnsen (le coproducteur du morceau). Le but, c’était d’aller au bout des choses et de ne pas avoir de regret ». (tiré de : Alyz Tale, « Super stressé », Rock & Folk, no 538,‎ juin 2012, p. 33)

Anthony Gonzalez, co-créateur, leader, compositeur et producteur d'M83 - © Jeremy Searle

Anthony Gonzalez, co-créateur, leader, compositeur et producteur de M83 – © Jeremy Searle

La musique a été inspirée par les observations de Gonzalez du centre-ville de Los Angeles la nuit. La chanson fait référence à la ville qui s’anime la nuit, rayonne, respire, devient autre chose.

« Looking at the milky skyline » (En regardant l’horizon laiteux) : C’est un hommage à notre galaxie, la Voie lactée (en anglais Milky Way), comparant les lumières des bâtiments aux étoiles dans le ciel.

« The city is my church » (La ville est mon église) : Anthony pourrait aller en ville pour une guérison spirituelle et pour grandir, tout comme les gens vont à l’église à cet effet. Cela pourrait également faire référence à la façon dont il se rend régulièrement en ville, comme un sanctuaire, où il se sent à l’aise.

« It wraps me in its blinding twilight » (Il m’enveloppe dans son crépuscule aveuglant) : Même à minuit, la ville est incroyablement lumineuse, entourant tout le monde de différents types de lumières : feux de police, lampadaires, néons de club et décors de gratte-ciel.

Bien que « Midnight City » fut la plus grande réussite, les deux autres singles ont eu leur petit succès. On parle là de « Reunion » et de « Wait », deux ambiances différentes. L’un est plus axé pop-rock quand l’autre est dans l’aura élémentaire de M83. Et encore une fois, on entend la voix d’Anthony dans ces deux sons, ce qui deviendra une habitude.

 

Dans la trilogie des clips, on suit la vie d’enfants aux aptitudes surnaturelles. Et « Reunion » raconte la réunion avec un proche, plus particulièrement la rencontre avec une fille. Une fille très particulière, qui lui fait ressentir un vrai bonheur.

« Will you stay in this lands forever ? » (Resteras-tu sur ces terres pour toujours ?) : « Sur ces terres », donne de l’importance au décor, comme s’il s’agissait d’une autre planète que lui et son amant ont trouvé. Cela rappelle l’émerveillement des mondes fantastiques, qu’il compare au sentiment partagé avec elle, espérant que cela durera pour toujours, car il le fait se sentir vivant. Anthony Gonzalez ne se sent pas seul. Il imagine avoir un compagnon, une compagne qui a presque l’impression de pouvoir voyager dans le temps et l’espace avec lui et d’atteindre profondément son cœur et son âme.

Capture d'écran du clip d'M83 - Reunion sur youtube

Capture d’écran du clip de M83 – Reunion

« There’s no more single fate, you make me feel myself » (Il n’y a plus de destin unique, tu me fais me sentir moi-même) : L’amour qu’ils partagent, entrelace leur destin. Elle fait maintenant partie de lui et le fait se sentir complet, elle était la pièce manquante à son bonheur. Son corps l’attire vers elle, et elle veut qu’il la prenne dans ses bras et répande l’amour électrique qu’elle ressent pour lui dans tout son corps. Elle a toujours besoin de son contact. « My body is like a lightning rod » (mon corps est comme un paratonnerre).

« When you are on the tip of my tongue, in the back of your parked car […] between your lips and mine, let’s stay here forever » (Quand tu es sur le bout de ma langue, à l’arrière de ta voiture garée […] entre tes lèvres et les miennes, restons ici pour toujours) : Ici, nous pouvons visualiser les deux amants s’embrassant sous la pénombre du coucher de soleil, les sentiments qu’elle ressent envers lui sont clairement réciproques.

Une version « Color Bass » du grand MARAUDA, un pionnier de la Bass music actuelle, est en préparation. Un hommage assez inattendu connaissant le personnage… Surtout que ce n’est clairement pas à son habitude de produire dans ce style. Mais rien qu’avec cette preview on ne peut que reconnaître le talent du producteur australien.

 

« Where The Boats Go » signe le premier morceau ambiant de l’album. C’est un style que maîtrise à la perfection M83. Depuis leur début, ce sont des maîtres, et plus particulièrement Anthony. Ce dernier est le compositeur des synthés / Pad et il l’a bien montré grâce à son 4ème projet « Digital Shades, Vol. 1″ qui est entièrement produit dans ce style.

 

Voilà un gros morceau… « Wait » utilise au premier plan une guitare, un élément assez distingué pour une musique comme celle-ci. Cela peut faire passer le morceau pour quelque chose de  banal. Mais la touche M83 la transforme en un chef d’œuvre avec une progression des plus grandioses dans l’histoire de la discographie du groupe. Les lignes de percussions sont prodigieusement bien maîtrisées. La beauté du morceau pourrait s’arrêter là, mais quand on s’intéresse aux paroles, on découvre une beauté encore plus étincelante. Ces dernières parlent du fait d’avancer dans la vie. Il n’y a pas de temps à perdre à pleurer ou à stresser à propos de choses qui n’ont pas fonctionné.

« Give your tears to the tide » (Donnez vos larmes à la marée) : Anthony avait déclaré dans une interview pour Pitchfork: « Ces souvenirs étranges d’être un enfant m’ont rendu mélancolique, pleurant seul dans mon appartement, pensant à quelque chose que je ne pourrai jamais refaire. Cet album est un hommage à ces années d’innocence où tout était parfait. « 

Il n’y a que 15 lignes dans toute la chanson, dont sept répétitions, une structure très laconique soulignant le manque de temps « No time, no time » : terme qui revient souvent, ne perdez pas votre temps. La vie est magnifiquement courte. Ne le dépensez pas à vous apitoyer sur votre sort. Allez et réalisez vos rêves.

Dans la même interview, Anthony s’exprime encore sur lui-même: « J’ai réalisé que je devais avoir plus confiance en moi. Je ne veux pas regretter dans 20 ans d’avoir été timide devant le micro. La première chanson que j’ai essayée avec ce genre de voix s’appelait « Wait ». J’aime généralement avoir un film dans mon studio pour référence, ou pour voir si ma musique fonctionne avec. Alors je travaillais sur la chanson et je regardais Aguirre, avec Klaus Kinski, et je regardais Kinski crier à l’écran. Il y avait beaucoup de colère dans son regard. Son visage était tout simplement incroyable.

Klaus Kinski

Klaus Kinski

Il rajoute : « J’ai dit : « Dieu, je devrais chanter. » C’est comme ça que ça a commencé. Parfois, j’ai super confiance en moi, et parfois, je me sens comme de la merde. Ce n’est pas facile de performer, de s’exprimer et d’être sincère. Mais j’ai 30 ans, alors c’est maintenant ou jamais. Tout au long de ma carrière, j’ai perdu très jeune des amis très proches. Cela vous fait juste réaliser que, si vous devez faire quelque chose, faites-le maintenant. Sinon, il sera trop tard. » (Ici, il parle de Klaus Kinski et on y reviendra à la fin de l’analyse du projet avec le morceau « Klaus I Love You »).

« There’s no end, There is no goodbye » (Il n’y a pas de fin, il n’y a pas d’adieu) : souligne également l’urgence dans laquelle il doit envoyer ses rêves où personne ne se cache, ce qui peut se traduire par un endroit où il n’y a personne. Un endroit où vous pouvez les accomplir sans que personne ne vienne sur votre chemin pour essayer de vous arrêter. Il peut tout à fait être traduit par : « Je dois me libérer, envoyer mes rêves maintenant, pas de temps ». Même si cela signifie faire des changements brusques.

 

Raconte-moi une histoire


Anthony Gonzalez veut donc nous raconter une histoire. Et plus particulièrement celle d’une petite fille (Zelly Meldal-Johnsen, la fille du coproducteur de l’album) dans « Raconte-Moi Une Histoire », qui narre celle d’une grenouille.

Quand vous la touchez, vous gagnez la capacité de voir des choses et d’halluciner pendant quelques heures. Impossible de ne pas être heureux et de ressentir de bonnes ondes en écoutant ce que cette fille a à nous dire. Un gros côté d’innocence se dégage, grâce en partie à des passages comme celui-ci : « Si tu touches sa peau, tu peux sentir ton corps changer, et ta vision aussi, et le bleu devient rouge et le rouge devient bleu, et ta maman devient soudain ton papa, et tout ressemble à un cupcake géant, et tu continues de rire et de rire et de rire, rien n’est toujours tout à fait pareil, vraiment, et après avoir fini de rire, il est temps de te transformer en grenouille toi-même, c’est très drôle d’être une grenouille ».

Clip d'animation réalisé par Ben Blanchard pour M83 - Raconte Moi Une Histoire

Clip d’animation réalisé par Ben Blanchard

Un morceau donc très expérimental. Anthony développe l’idée qu’il y a autour de celui-ci, dans la même interview pour Pitchfork : « Quand j’étais gamin, j’avais cette cassette avec quelqu’un qui racontait ces histoires bizarres dessus, et j’en étais amoureux. Mon frère et moi avons écrit l’histoire de cette chanson à partir de ces cassettes. Avec cette chanson, je voulais commencer par quelque chose de si ridicule, basique et enfantin qui deviendra ensuite quelque chose de très touchant et humain. C’est dangereux, mais si vous l’écoutez dans le contexte de l’album, cela a du sens. Il y a toujours une chanson sur mes albums que les gens détestent. J’ai l’impression que ça va être le cas pour cet album aussi. ». Mais non pas du tout, cette musique est tout sauf détestable. Elle procure un bonheur et un bien-être immense.

 

La suite de l’histoire continue pendant un voyage vers une autre planète. Et croyez-le ou non, mais on ira en train grâce à « Train To Pluton ». Servant d’interlude, elle confirme encore cette direction artistique, émotionnelle et cosmique liée à l’espace. Un track très court où l’on entend uniquement un train avec une très belle mélodie.

 

L’histoire de « Claudia Lewis » est assez plaisante. Anthony surfait sur internet et a trouvé le site d’une certaine Claudia Lewis, qui avait 3/4 poèmes. Je le cite : « C’étaient de très mauvais poèmes spatiaux, mais j’ai trouvé ça super émouvant, il y avait quelque chose de très innocent là-dedans. Elle est probablement super jeune comme 12 ou 14 ans, mais je ne la connais pas ni à quoi elle ressemble ou quoi que ce soit à son sujet. Je sais juste qu’elle écrit des poèmes spatiaux ringards. » La musique en elle-même à un coté très joyeux, en partie grâce aux onomatopées chantées par Anthony pendant le refrain et aux sifflements enjoués.

En tant qu’enfant, on aurait pu utiliser toute la salle de jeux comme environnement pour un voyage dans l’espace. Et cela aurait pu avoir du sens pour cet enfant parce que c’était son imagination. Ou cela pourrait aussi être une personne rêvant de voyage et d’explorations spatiales. Quoi qu’il en soit, cela rend le thème de l’espace plus intéressant. Poursuivant sur ce thème, la personne (probablement un garçon) souhaite pouvoir amener une fille pour explorer ensemble et qu’elle voit ce qu’il voit. Une autre façon classique de rêver. Il est libre d’explorer ses rêves ou son imagination.

On arrive au morceau le plus bouleversant et mélancolique de l’album, il s’agit de « The Bright Flash ». Pas besoin d’analyse poussée pour comprendre les paroles, on y trouve qu’une phrase répétée 3 fois « I killed all the rainbows and the species » (J’ai tué tous les arcs-en-ciel et les espèces), un sens qui en dit long.

Cette chanson pourrait parler d’armes nucléaires, car c’est la seule création humaine qui pourrait tuer tout être vivant. De plus, à la fin de la chanson, la musique devient très forte et se termine soudainement. Cela pourrait être une indication qu’une explosion a anéanti l’alimentation de la chanson. Et rien que dans le nom de la musique « The Bright Flash » qui veut dire tout simplement « Le Flash Lumineux », le flash d’une bombe…

Vous pouvez retrouver un montage ici, mettant très bien en image les propos exprimés ci-dessus :

 

Et d’un seul coup, c’est le calme après la tempête avec « When Will You Come Home? ».

C’est l’un des tracks les plus courts, avec « Train To Pluton » et « Fountains », qui lui aussi est très ambiant et fugace, caractérisé par des flûtes dissonantes.  « Quand viendras-tu à la maison ? » : la musique sert de question, remplie d’incertitudes et d’un manque de direction. Tandis que la piste suivante « Soon, My Friend » est la réponse, offrant un sentiment de fermeture.

 

Comme dit précédemment, celui-ci répond à la question posée par « When Will You Come Home?« . L’utilisation des guitares et des synthés va de paire avec l’orchestre, contrastant avec la dissonance ambiante délavée du morceau précédent. La musique est assez banale au début, on ne ressent pas d’émotion particulière. Mais arrivée à 50 secondes, elle prend son premier envol avec l’ajout d’une guitare et la voix d’Anthony. D’un seul coup, un sourire peut se dessiner sur votre visage. Et vous devez être habitué à force, mais l’ambiance générale va progressivement s’intensifier jusqu’à ajouter des percussions une minute plus tard. On se sent au sommet d’une montagne avec l’envie de crier et de lever ses bras le plus haut possible.

Anthony Gonzalez a déclaré que « Hurry Up, We’re Dreaming » parle principalement de rêves, de la façon dont chacun est différent, et sur « Soon, My Friend », il accorde une attention particulière au son pour réaliser son concept. La chanson sonne presque onirique.

Le concept selon lequel chaque rêve est différent est illustré par le contraste entre cette musique et le précédent « When Will You Come Home?« . Ce dernier est instrumental et plus informe, tandis que le premier a une structure plus identifiable, et les paroles donnent une réponse définitive à la question du morceau précédent : le dimanche, c’est quand ils rentrent à la maison.

 

« Mes larmes deviennent une mer »


« My Tears Are Becoming a Sea » est vraiment une claque auditive. Elle expose les voyages à travers l’utilisation d’un orchestre et d’autres instruments pour se mettre en valeur. Ce son est un parfait exemple de ce qu’est M83, elle est clairement séparée en deux parties. Un début ambiant avec la voix d’Anthony, suivi d’une orchestration, mélangés aux synthés de ce dernier.

Très surprenant à la première écoute, après plus d’une minute d’un calme très décontracté, on ne s’attend clairement pas à une arrivée soudaine de cet ensemble. C’est ça la magie de M83, ils arrivent à aller au bout des émotions avec une telle majestuosité.

M83 en live au Zénith de Paris en 2016 © All Is Amazing

M83 en live au Zénith de Paris en 2016 – © All Is Amazing

 

Voilà un style assez peu produit par M83 pour « New Map », malgré les influences des années 80. En effet, l’album a été très influencé par la production de ces années-là, où la musique était super lumineuse. Mais concrètement, très peu de sons reprennent exactement les codes, sauf pour « New Map » qui parle des sentiments intérieurs d’Anthony Gonzalez à propos de Los Angeles.

Il a déménagé à Los Angeles, depuis la France, pour son 30e anniversaire, dans l’espoir de vivre quelque chose de nouveau. Ça doit être les premières pensées d’Anthony avant de déménager à L.A. Pensait-il réussir à vivre seul dans cette ville ? Pourrait-il s’épanouir ici ? Cela peut décrire Gonzalez déménageant et trouvant que son attention s’est merveilleusement déplacée vers L.A. Il essaye de mettre tous ses dispositifs logiques et ses revers derrière lui, mentalement, alors qu’il se prépare pour un nouveau monde qu’il n’a jamais connu. Le paysage « infini » de Los Angeles est ce qui a d’abord retenu l’attention d’AnthonyCela pourrait également être une indication qu’il pense que les opportunités à L.A sont sans fin. Ceci dit, ces paroles pourraient très bien parler de votre vie, de ma vie à moi, ou de celle de vos proches.

 

« Ok Pal », ce sont des synthés effervescents et une voix candide de Gonzalez et de la chanteuse Chelsea Alden. L’élément principal se distingue avec des bribes de voix d’Anthony qui accompagnent toute la musique.

 

« Another Wave From You » commence sur une note aigre comme celle de « When Will You Come Home? » mais se transforme en un morceau orchestral gonflé suivi d’un synthé arpégé en fond sonore.

Vous pouvez remarquer, en regardant la tracklist, que les choix de placements dans l’album ont été très bien imaginés et tu ne ressens à aucun moment un côté redondant. Comme « Another Waves From You » qui fait le pont entre deux chaleurs et auras différentes. Ce dernier a un côté assez tonitruant, comparé aux autres morceaux du même style dans l’album. On peut sentir un aspect extraordinairement majestueux, très astral. Et tout ça pour faire suite à une œuvre d’une beauté resplendissante : « Splendor ».

 

« Splendor » est légèrement différent des autres. En effet, on entend la voix d’Anthony et un chœur de femmes ce qui est extrêmement rare. L’ajout de très légères percussions se fait aussi entendre, mais encore une fois, on ne s’attend pas à cette progression et à tous ces ajouts au fur à mesure de la musique. « Splendor » est une pépite et l’une des plus belles œuvres du projet, très envoûtante surtout grâce aux longues mélodies qui prennent leur temps et aux harmonies feutrées.

C’est un morceau très ambitieux qui utilise la technique du célèbre (et détestable) producteur Phil Spector : « Wall Of Sound ». Développé dans les années 60, le « Mur Du Son » est le fait d’exploiter les possibilités de l’enregistrement studio, pour créer une esthétique orchestrale, anormalement dense.

À l’époque des premiers enregistrements de Phil Spector, la réverbération sur les murs de la cave et la superposition des sonorités conféraient à ses productions une qualité unique : un son riche et complexe passant très bien sur les postes de radio des années 1960, une profondeur impressionnante pour un enregistrement monophonique (vous pouvez retrouver notre investigation sur les premiers enregistrements sonores en cliquant ici). L’effet constitue un contraste saisissant avec le mixage « standard » de la musique pop : un solo vocal d’une part et un arrière-plan instrumental. Le mur de son, en choisissant au contraire d’imposer un « micro unique », immerge l’auditeur dans une masse de son wagnérienne.

Phil Spector dans les années 60 au sommet de sa gloire

Phil Spector dans les années 60 au sommet de sa gloire

De grands classiques ont utilisé ce procédé comme :

  • « Dancing Queen » d’ABBA
  • « Bohemian Rhapsody » de Queen
  • « All I Want for Christmas Is You » par Mariah Carey

C’est donc avec cette technique, que M83 nous a concocté cette splendeur : « Splendor ». Dans ce morceau Anthony se demande comment il a contribué au monde artistique. Cette musique a pour but de prouver votre valeur en tant qu’artiste, pas seulement grâce au nombre de chansons ou d’albums que vous avez fait, mais avec ce que vous avez apporté à cet art. Tout artiste se pose la question de savoir « quand s’arrêter ? ». Nous ne devrions pas craindre la fin, mais plutôt l’attendre avec impatience.

« That’s the way to see the end, Glowing out along the river bend » (C’est la façon de voir la fin, rayonnant le long de la courbe de la rivière) : cette phrase fait allusion au dicton qui voit une lumière au bout du tunnel, en expliquant pourquoi nous devrions avoir une vision aussi positive de la fin. Et enfin, Anthony dit que tout ce qui est bien dans ce monde doit finir, mais ce n’est pas grave, car chaque fin est le début de quelque chose d’autre. Ce n’est pas un adieu car chaque aube est un nouveau jour. Il nous propose une autre façon de penser la fin, une autre façon de raconter une histoire.

Le vrai bonheur est dans le calme de l’esprit et du cœur.


« Years One, One Ufo » fait partie du registre joyeux du projet grâce aux mélodies de la guitare et de la tonalité générale du morceau. Le fait le plus remarquable se situe au niveau des percussions, qui ont demandé une attention beaucoup plus poussée, comparé aux autres sons du projet. Et encore une fois, l’ambiance générale progresse de façon vertigineuse jusqu’à finir sur quelque chose d’un peu saturé.

 

On arrive petit à petit vers la fin du projet, et voici le dernier track ambiant de l’album, « Fountains ». Ce dernier ne comporte qu’un synthé et un Pad, muni d’une ambiance très émotionnelle et atmosphérique, parsemée de chants d’oiseaux et d’un chantonnement très léger d’Anthony.

Ce genre de morceau, dans l’écoute d’un album, fait beaucoup de bien et a son importance. Il permet de faire une petite pause avant de passer à une autre étape.

 

Référence à un grand acteur des années 60/70, « Steve McQueen » est nommé aux Oscars, il est devenu la vedette de cinéma la mieux payée au monde en 1974. La musique en elle-même, raconte le fait de se battre et de vivre sa vie au maximum pour en profiter chaque seconde. N’aimeriez-vous pas simplement vous réveiller et avoir l’impression que le monde vous appartient ?

« To run and yell all the way, nothing can hurt me today » (Courir et crier jusqu’au bout, rien ne peut me blesser aujourd’hui) : quand quelqu’un a un cancer en phase terminale, en l’occurrence comme McQueen qui a été diagnostiqué en 1979 et qui est décédé l’année d’après, au cours d’une intervention chirurgicale, il n’y a pas grand-chose d’autre à craindre. La mort est l’une des choses les plus effrayantes au monde, et savoir que vous allez mourir enlève ce poids de vos épaules. On peut avoir une impression qu’on peut tout faire à ce stade. Le monde regorge de choses merveilleuses et d’un potentiel infini, et il est préférable de « saisir le jour » maintenant plutôt que d’attendre et qu’il ne soit trop tard. Vivre sa vie au maximum peut être une expérience exaltante et enrichissante.

« My sensations reach the limit, nothing can hurt me today » (Mes sensations atteignent la limite, rien ne peut me blesser aujourd’hui) : les larmes de joie ne se produisent que dans les moments de bonheur extrême, et lorsque vous atteignez ce niveau, vous pouvez commencer à vous sentir invincible.

 

Voici encore un morceau très spécial, « Echoes of Mine » est le seul track du projet avec une voix en français. Comme « Raconte-moi une histoire », on a ici aucun chant, mais la voix d’une vielle dame, en l’occurrence celle de Lydie Benzakin, racontant son histoire. Passant de la vie à la mort, ce qui dégageait des sentiments de soulagement et d’apaisement.

La façon d’établir et d’amener toutes les parties de la musique est assez spéciale, elle aussi. La première laisse place à Lydie avec un fond sonore très léger et une voix de chœur très légère elle aussi, puis après 30 secondes, arrive le premier drop. C’est un changement radical de puissance et de volume. M83 laisse place à une forte orchestration avec plusieurs voix de chœurs qui viennent se rajouter. Encore une fois, c’est une transition très inattendue.

Puis revient la voix, racontant la suite de son histoire en exprimant ses pensées par le biais de métaphores comme par exemple : « Cette rivière blanche et sonore, mon adolescence. Ces grands arbres, les hommes que j’aimais. Ces oiseaux qui volent au loin, mon père disparu ». Le même drop refait surface, mais avec cette fois-ci, l’ajout d’un « riser » et d’un effet d’ascension et d‘amplification assez strident qui vient sublimer la fin. La musique se clôture sur les dernières paroles de Lydie, qui se rend compte que « de sa naissance à sa mort, sa vie a été un voyage » (tiré d’une citation de Gael Crutzen). La musique est vraiment de toute beauté, on pourrait même lâcher une petite larme.

Une version de Porter Robinson, qui n’a pas encore vu le jour officiellement, développe cette puissance et cette énergie déjà bien présente dans l’original.

« Klaus I Love You » : voilà encore un petit ovni de l’album. Sûrement la musique la plus électronique de ce dernier. Les synthés utilisés sont vraiment très marqués. « Klaus » est un prénom allemand et signifie, « Victoire du peuple ». Le titre de la chanson peut signifier « Victory I Love You ». Cependant, il s’agit plus probablement d’une référence à Klaus Kinski, un acteur allemand, qu’Anthony Gonzalez, comme mentionné au moment de « Wait », a décrit comme une influence sur la réalisation de cet album.

La combinaison parfaite Intro / Outro


« La façon dont nous avons structuré l’album était très cinématographique, il y a une intro et une outro, c’est comme des montagnes russes avec des déserts et des montagnes. »Anthony Gonzalez

 

C’est assez étrange d’arriver à la fin et de ne parler que maintenant de l’intro du projet me diriez-vous ? En effet, c’est inhabituel. Mais ici, « Intro » et « Outro » vont de paire, ils se complètent en quelque sorte et forment une symbiose parfaite. Si je vous demande de me sortir un track que vous connaissez nommé « intro », vous me sortirez sûrement The XX« Intro » ou bien DJ Snake« Intro (A86) » de son Debut album « Encore ». Pourtant, peu de musiques appelées comme ça ont marqué les esprits.

Mais ce n’est pas le cas pour celle de M83. En l’écoutant pour la première fois, il est facile de se dire que ce son peut débuter un album, un projet, une histoire. Une progression de synthés et une montée en haleine qui prend bien son temps et qui dure plus de 3 minutes pour arriver au drop. En interprétant les paroles, cette force et puissance émotionnelle qui se dégagent du morceau s’intensifient. En effet, Anthony a été fortement inspiré par la liberté et la créativité que seuls les enfants possèdent. Ces derniers vivent dans leur propre monde imaginatif où ils peuvent créer ou être tout ce qu’ils veulent être. Ce genre de créativité enfantine s’estompe à mesure que vous vieillissez et que vous devez faire face à la vraie vie.

Naturellement, Gonzalez ressent une forte nostalgie envers ces jours-ci. Il fait référence aussi au déluge biblique de Noé, une renaissance après que l’humanité perd son innocenceune chance pour une nouvelle vie. « Banners of gold shine », ici, c’est une référence aux bannières Gold Star (utilisées depuis la Première Guerre mondiale pour afficher les êtres chers qui ont été tués alors qu’ils servaient dans l’armée). On ressent donc ce côté une renaissance de la vie. « We can save, we can be reborn Head on my breast, I’ll keep you warm » (Nous pouvons sauver, nous pouvons renaître, tête sur ma poitrine, je te garderai au chaud) : c’est le début d’une nouvelle histoire.

Quand on regarde le nombre d’écoutes sur Spotify, on a bien sûr « Midnight City » qui atteint les 660K, puis « Wait » avec 219K et enfin « Outro » avec ses 90K.

Et ce n’est vraiment pas anodin, vu la richesse musicale et émotionnelle de ce titre. Dans la forme, ce dernier est exactement comme « Intro », tu sens que cette œuvre sonne comme une fin, beaucoup plus posée, avec un sentiment de relâchement et de décontraction. On pourrait imager le début du track par un plan large : le héros de l’histoire marchant tout droit, s’éloignant de nous, disparaissant au loin et laissant place à une nature figée dans le temps, ce qui accompagne très bien la suite du morceau.

Car ce qui frappe le plus, est cet ajout de « vent » pendant 30 secondes, qui renforce encore plus ce côté relaxant. C’est vraiment l’élément le plus important de la musique. Les synthés reviennent avec la voix d’Anthony et un sentiment de victoire jusqu’au drop, clap de fin, crédits. Le tout est sublimé par un solo de piano de plus de 40 secondes qui vient clore ce magnifique chef d’œuvre et laissant les auditeurs bouche-bée par cette longue aventure.

L’émotion s’intensifie grâce aux paroles, en seulement 4 phrases : « I’m the king of my own land. Facing tempests of dust, I’ll fight until the end. Creatures of my dreams raise up and dance with me! Now and forever, I’m your king! » (Je suis le roi de ma propre terre. Face aux tempêtes de poussière, je me battrai jusqu’à la fin. Les créatures de mes rêves se lèvent et dansent avec moi ! Maintenant et pour toujours, je suis ton roi !) » : les mots sont ceux d’un roi au pouvoir, qui semble connaître une fin inévitable.

Néanmoins, ce roi est déterminé puisqu’il déclare qu’il se battra jusqu’au bout. Un certain lien pourrait être trouvé entre ces paroles et le poème du britannique Percy Shelley « Ozymandias ». Ce sonnet datant de 1817, traite un certain nombre de grands thèmes, tels que l’arrogance et la puissance, l’art et le passage du temps, la vérité émotionnelle et le rapport entre l’artiste et le sujet (cf. genius.com)

Un autre aspect de leur complémentarité, sont les intonations des premières voix qu’on peut entendre dans chacun des morceaux. « Intro » commence avec un chant chuchoté par Zola Jesus, comme quand une maman réveille son enfant. Et dans « Outro », on a là un cri très fédérateur d’Anthony, comme si l’enfant avait grandi et s’était réveillé.

L’hommage décerné dans Mr. Robot


Mis à part des publicités, aucune œuvre cinématographique n’a utilisé autant de sons de M83 avec un sens vraiment profond, aucune à l’exception de « Mr. Robot » (2015-2019), la série de Sam Esmail. Elle était très appréciée et faisait partie de l’une des meilleures séries de tous les temps. En partie grâce au réalisme du storytelling et de l’univers, aux jeux d’acteurs, à la voix et à l’aura que dégage Remi Malek, l’acteur principal. Pour combler cette quasi perfection, 3 sons de M83 ont été joués au cours de la série : « Gone » (tiré du deuxième projet de M83 « Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts » en 2003), « Intro » et « Outro », qui font partie de « Hurry up, i’m dreaming ». Ils sont utilisés dans des moments clefs de la série, y compris l’un des plus importants : le point culminant de l’oeuvre, la fin.

Ils sont mis à profit pendant des événements considérablement glorieux et inestimables émotionnellement, y compris au point culminant de l’œuvre, comblée avec perfection pendant une conjoncture idyllique.

Attention Spoiler ! Si vous n’avez pas regardé entièrement la série « Mr. Robot », veuillez passer à la suite.

De plus, pendant un épisode, le personnage principal, accompagné d’un autre aussi important, ont une position ressemblante à la cover de l’album. Le plan joue un rôle essentiel aussi. Coïncidence ?

Comparaison d'une scène de "Mr. Robot" avec la cover de "Hurry Up, We're Dreaming" d'M83

La fin du voyage faisant suite à un avenir en constante croissance


L’après « Hurry Up we’re Dreaming » est aussi une réussite.

2 ans après, en 2013, sort la bande originale du film de science fiction « Oblivion ». Une très belle œuvre réalisée par Joseph Kosinski (« Tron : L’Héritage », « Top Gun : Maverick » , 2022) avec au casting, les grands Tom Cruise et Morgan Freeman. Une BO magnifique montrant, encore une fois, le génie d’Anthony Gonzalez. Le mélange de la production de M83 et de la voix de Susanne Sundfør sur le thème principal s’approche de la perfection. Faites écouter cette œuvre aux personnes ne connaissant que « Midnight City » en disant que c’est du même artiste, ils ne vous croiront pas. Un article complet devrait être écrit rien que pour cette musique. On ne peut qu’être sans voix à la fin du morceau, quand un solo de piano monumental fait son apparition pendant une minute et clôt encore une fois un projet d’une incroyable perfection.

Le prochain gros projet est « Junk », en 2016. Assez différent de ce que produit généralement M83, il possède des pépites comme « Sunday Night 1987 » ou bien « Atlantique Sud » chantées en français avec la voix d’Anthony Gonzalez et la chanteuse MAI LAN.

Mais je ne vais détailler que 2 musiques de ce projet, pour commencer : « For The Kids » avec encore une fois la chanteuse Susanne Sundfør qui délivre une performance incroyable. Et ce n’est pas la seule à collaborer sur ce son avec M83. En effet, on retrouve la petite fille qui avait prêté sa voix pour « Raconte Moi Une Histoire », Zelly Meldal-Johnsen, et de nouveau, elle rajoute un côté très émotionnel et un bonheur intense. Comme si ce n’était pas fini, l’ajout du saxophone, à différentes parties du morceau, remplit toutes les conditions pour avoir une œuvre d’une grande générosité.

Cover officiel de l'album "Junk" d'M83

Cover officiel de l’album « Junk » de M83

On peut retenir aussi « Solitude ». Je ne vais pas m’attarder dessus, mais l’ambiance générale rappelle les thèmes d’intro des films de James Bond. Ce n’est clairement pas une superstition : un montage avec l’Opening de Skyfall est sur YouTube récoltant 7k vues, ce qui est beaucoup pour quelque chose d’aussi « niche » que ça. Et pour info, beaucoup de montages comme celui-ci sont sur YouTube. Si une musique vous fait penser à du James Bond, faites une petite recherche, vous allez être agréablement surpris…

Et tant d’autres projets …


Des années après, deux projets sont sortis : la bande originale de « Knife + Heart » (un film réalisé par son frère Yann Gonzalez avec Vanessa Paradis au casting et recevant la palme d’or et plusieurs prix) et, en 2019 sort « DSVII » (Digital Shades Vol. II), 12 ans après le premier volume. C’est le dernier projet à ce jour.

Composé de 15 titres, chaque son est d’une somptuosité faisant froid dans le dos. 18 ans de carrière, et toujours une expertise, une technique et une beauté incroyable. La totalité des morceaux est instrumentale, mis à part « A Word of Wisdom » où une femme chantonne. Vous pouvez retrouver une analyse de quelques morceaux de cet album, dans la première partie de cette investigation concernant M83, en cliquant ici.

Après ce fantastique projet, M83 est sous le feu des projecteurs. Le monde entier retiendra à tout jamais « Midnight City ». Malgré le fait que cela a amené une grosse reconnaissance, c’est assez embarrassant de voir que son gros potentiel n’a pas été jugé à sa propre valeur. Très peu de personnes ont conscience de la richesse musicale de M83. C’est pourquoi ces deux articles ont vu le jour, pour partager cette exubérance artistique et culturelle. Et laisser une marque à tout jamais sur l’internet moderne.

Ce projet est vraiment d’une richesse et d’une générosité à tous les niveaux. Il a été nommé pour le meilleur album de musique alternative aux Grammy Awards 2013. C’est une aventure, c’est un rêve devenu réalité. Et je finirai sur cette belle citation :

  • « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. » -Antoine de Saint-Exupéry

 

Vous pouvez écouter l’album en entier ici :

Bonne écoute !

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