[Etant donné le nombre conséquent d’informations, nous avons décidé de séparer cette étude des premiers enregistrements sonores en 5 parties pour faciliter la compréhension et que ce soit moins fastidieux pour vous. Bonne lecture ! (Les sources se trouveront dans la dernière partie)]

 

Si vous avez manqué les autres parties, voici la playlist au complet : https://handsupelectro.fr/DOSSIER

PARTIE 4 / 5

1891 – 1928

1891, France : Le cadeau d’Edison à Gustave Eiffel

Revenons un peu en France, un peu avant le XXème siècle. C’est en 1889, lors d’une exposition pour l’inauguration de La Tour Eiffel, que Thomas Edison & Gustave Eiffel se rencontrèrent.

Ce dernier avait aménagé un appartement privé au troisième étage de sa Tour. Il y accueillait ses hôtes de marque dans le cadre de réceptions intimes. Après un repas, Thomas Edison y est reçu pour déguster cognac et cigares. Les deux ingénieurs s’apprécient particulièrement. A cette occasion, le savant américain offre à Eiffel un phonographe, l’un des seuls spécimens existant sur le continent européen. Cette scène reconstituée par la Société Nouvelle d’Exploitation de la Tour Eiffel est visible au troisième étage de la tour.

reconstitution bureau Gustave Eiffel tour phonographe Thomas Edison 1891

Dans le bureau de Gustave Eiffel (à droite), au 3° étage de sa tour, figure le phonographe (au fond de la pièce) offert par Thomas Edison (à gauche), sur lequel l’ingénieur français enregistra sa voix en 1891.

Par la suite, Gustave Eiffel enregistre à son domicile une douzaine de cylindres en cire sur son phonographe, en compagnie de sa famille et d’amis. Ces cylindres enregistrés en 1891 constituent les plus anciens documents sonores relatifs à des personnalités françaises. Cédés au Musée d’Orsay en 1981 par les descendants de Gustave Eiffel, ils sont aujourd’hui conservés par le département de l’Audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France.

Les enregistrements restituent, outre la voix d’Eiffel, d’écrivain, astronome et physicien. Une autre série contient les voix des enfants et petits-enfants de Gustave Eiffel, des poèmes lus et divers enregistrements. L’attribution des voix, pour certains enregistrements, est encore incertaine.

1902, Vatican : Les uniques enregistrements d’un « vrai » Castrat

Arrivons donc au 20ème siècle, et je vous livre encore une anecdote riche en culture. Cela concerne les fameux « Castrat ». Pour rappel, les castrats étaient des chanteurs de sexe masculin ayant subi une castration avant l’âge de 10 ans, ce qui permettait d’éviter la mue de la voix à la puberté. Et étant donné le développement normal des poumons, la castration dotait l’homme d’une voix de garçonnet soutenue par le souffle d’un adulte (Voir le film « Farinelli » de 1994 pour plus de détails).

Farinelli

Farinelli (1705-1782), le plus célèbre des castrats

Malgré le fait que ce procédé était légal du 16ème au 19ème siècle et fut interdit en 1870 en Italie, Alesandro Moreschi est le seul castrat dont la voix ait été enregistrée, tout comme il a été le dernier représentant de son genre. Incroyable n’est-ce pas ? Il a pu être enregistré en 1902 et 1904 au Vatican, ce sont aujourd’hui les vestiges, et la seule représentation audible de ce qu’a été la voix de castrat.

Encore une fois, écoutez bien, vous allez surement reconnaitre ce chant religieux de 1825 composé par Franz Schubert. Et remarquez la différence de qualité fabuleuse en 13 ans !

Alesandro Moreschi

Alesandro Moreschi (1858- 1922)

XXème siècle, Monde entier : Le siècle de la technologie moderne

1906

Rentrons ensemble maintenant dans la dernière ligne droite de l’avancée et progrès de l’enregistrement avec l’invention de la triode en 1906. Premier dispositif amplificateur d’un signal électronique qui débouche rapidement sur l’utilisation de microphones et de graveurs électriques pour la réalisation de disques.

Triode Audion Lee De Forest 1906

Triode « Audion » créer et nommé par l’Américain Lee De Forest en 1906

Enregistrement chef indien phonographe 1916 Frances Densmore

Enregistrement d’un chef indien sur un phonographe en 1916 par Frances Densmore

1928

Cette année-là, on utilise l’enregistrement par phonographie pour le cinéma parlant. Inventé par le danois Valdemar Poulsen, l’enregistrement magnétique ne progresse qu’à partir de cette année, en Allemagne, avec une bande de papier recouverte de particules de métal.

film muet danois ingénieur Valdemar Poulsen station télégraphie téléphonie sans fil

Capture d’écran d’un film muet danois, mettant en vedette l’ingénieur Valdemar Poulsen dans sa station de télégraphie et de téléphonie sans fil.

1930

Dans ces années-là, les compagnies allemandes AEG (oui, ceux qui font maintenant des outils / équipements de travaux) et Telefunken développèrent un enregistreur sur bande, un procédé beaucoup plus léger, moins coûteux, et dont les performances ne tardèrent pas à dépasser celles de l’enregistrement sur disque et celles de l’enregistrement optique. À la fin de la deuxième guerre mondiale, l’enregistrement magnétique prend le pas sur les autres procédés dans les applications professionnelles.

enregistreur reproducteur magnétique Marconi

L’enregistreur-reproducteur magnétique Marconi

1928 – 1998

L’allemand Georg Neumann a travaillé chez AEG sur la conception et la production d’amplificateurs. Il s’intéresse ensuite au microphone et, bien sûr, au moyen d’en améliorer les caractéristiques.

Timeline microphones vendus compagnie Neumann

Timeline des microphones vendus par la compagnie de Neumann

 

Neumann a manufacturé les microphones à condensateur qui sont devenus célèbres à travers le monde entier pour leur qualité. Le CMV3 fût le premier modèle vendu par sa compagnie qu’il ouvrit à Berlin en 1928. Le microphone “bouteille” fût utilisé par les radios Allemandes et l’industrie de l’enregistrement dans les années 1930, et furent utiliser pour diffuser les discours des leaders Nazis et les jeux Olympiques de Berlin en 1936.

Voici une comparaison des procédés de créations de microphones entre les années 1950 et 1996. On peut remarquer que la technique n’a pas changé, juste le matériel qui a progressé.

En 1950

En 1996

 

Nous voilà arrivés presque à la fin. Pour la dernière partie, on traitera des trois supports d’enregistrements qui ont marqué la fin du XXème siècle et on s’imaginera l’avenir !

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