Découvrez notre interview de Massane, le Français qui monte sur la scène Melodic House internationale. Le Toulonnais revient sur son évolution depuis un an.
Salut Massane ! Alors dit nous, comment s’est passé la sortie de cet album ? Les retours sont bons ?
Oui super, les retours sont cools, les gens ont l’air bien contents. Il y a eu en plus la vidéo que j’ai posté sur la chaîne de Lane 8, This Never Happened du DJ set où je fais de la guitare. J’ai des retours à la fois sur l’album et sur cette vidéo. Donc oui je suis très content, ça se passe super bien.
Avant de continuer plus loin dans l’interview, est-ce que tu pourrais te présenter rapidement pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas ?
Je m’appelle Bruno, je suis originaire de Perpignan mais là je suis plutôt vers Toulon. Je sors de la musique sur This Never Happened le label de Lane 8 depuis un peu plus d’un an. J’y ai sorti trois EPs l’an dernier, un album tout récemment et un remix entre les deux pour Jerro. Je fais ça professionnellement depuis un peu après la sortie du deuxième EP, avant ça j’étais chimiste, donc rien à voir. Je fais aussi du piano et de la guitare en plus de la production. Ça fait une dizaine d’années que je fais de la production de musique électronique. Avant je m’appelais Phynee, j’avais sorti un EP sur Ton Töpferei le label de Ben Böhmer.
Qu’est-ce qui t’as poussé à t’orienter sur un nouveau projet plutôt que de continuer PhYnee ?
Avec Phynee j’avais fait pas mal d’expérimentation. C’est des trucs qui transpirent dans ma musique encore aujourd’hui. Je faisais du Glitch-Hop avec des inspirations Trip-Hop et des sons un peu plus lents. Mais au fur et à mesure, je revenais tout le temps vers la House et je me suis dis ça c’est vraiment quelque chose que je dois explorer avec ma patte. Quand j’ai vu que j’arrivais à faire des morceaux originaux dans une vision qui me plaisait, j’ai décidé de changer de pseudo et de vraiment foncer tête baissée là-dedans.
Comment as-tu vécu le fait d’être projeté sur le devant de la scène dès ton premier EP “Visage 1 (No Return)” ?
Étant donné que c’était en plein confinement, ça n’a pas changé grand chose à ma routine on va dire. J’ai reçu pas mal de soutien mais étant donné que rien n’était possible en live c’est resté très virtuel.
Après ça m’a inspiré clairement, parce que j’ai vu que les gens réagissaient beaucoup et d’un coup on sent tout cet engouement et on se dit “wouah c’est super, je suis sur la bonne voie”. Ça motive et ça donne un petit boost de motivation pour finir les morceaux qu’on aurait pu un peu laisser de côté. Donc oui sur ma routine ça n’a pas changé grand chose mais ça m’a inspiré notamment sur “And We Knew It Was Our Time” le morceau que j’ai fait avec Lane 8 et sur le dernier EP du projet “Visage“. Je me posais beaucoup moins de questions, c’était bien clair bien précis et je savais que j’allais dans la bonne direction.
Tu as l’air d’avoir une très bonne relation avec Lane 8. Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus là-dessus ?
Il a été là très tôt et a pu me donner de très bons feedbacks dès mes premiers morceaux. Mon troisième EP n’était même pas sorti qu’on s’était déjà dit qu’on allait faire une collaboration, donc il m’a vraiment traité d’égal à égal.
Il m’a aussi pas mal conseillé sur d’autres facettes du métier, et le label communique très bien. C’est d’ailleurs aussi pour ça que je sors beaucoup de sons sur This Never Happened, ils sont bons et ça se passe super bien.
On a eu l’occasion de décrire ta musique sur Hands Up mais toi comment tu la décris ?
Toujours dans un côté émotif, un peu cassé aussi, c’est quelque chose que je recherche. On utilise pas mal le terme Melodic House en ce moment, c’est un terme qui a été utilisé pas mal pour décrire ma musique et ça me va. Vraiment basée sur l’harmonie et la mélodie bien sûr, sans pour autant oublier le côté beat qu’on a dans la House. Il faut un apport de bonnes percussions, que ça groove tout en explorant différentes textures sonores.
C’est un style qui a moins peur de se baser sur l’atmosphère plutôt qu’un beat lourd. Après j’hésite pas à explorer ce coté un peu plus synthétique et dark comme ça peut s’entendre sur l’album, je garde des inspirations House et Progressive.
À la base, ton truc c’est plutôt la guitare et le piano comme tu nous le disait, comment s’est passée la transition de la guitare vers la composition/production électronique ?
Ça a été bizarre en fait, quand j’ai commencé à tripoter l’ordinateur, je m’amusais bien avec ma guitare à faire des compos sur l’ordi. J’écrivais du M.I.DI. dans un logiciel très basique qui n’était qu’un outil pour guitariste donc ça sonnait assez mal. Je faisais des partitions, des trucs qui sonnaient pas très bien, mais je jouais de la gratte donc j’étais content. Quand j’ai découvert qu’on pouvait faire de la musique électronique avec un ordinateur, je me suis penché sur le truc et j’ai vite compris que le piano était vraiment l’instrument de prédilection pour connecter la musique à l’ordinateur.
Je me suis mis au piano en tant qu’outil et en fait ça m’a plu en tant qu’instrument en lui-même donc j’ai pris des cours particulier de piano. Tout ça s’est fait sur le tard, c’est assez récent ça a quatre, cinq ans. Ça m’a fait faire une petite pause sur la production musicale, je continuais à produire tout en étant moins efficace mais en apprenant plein de trucs en même temps.
Ton projet a débuté au premier confinement, est-ce que tu as eu l’occasion de gouter à la scène ? Si non, comment tu t’y prépares ?
Alors entre les deux confinements l’été dernier, j’ai pu jouer au Poney Club à Toulouse. C’était à l’occasion de la première partie de The Dualz qui sont des mecs vraiment bons en studio et sur scène. Mais à part ça et la vidéo qu’on a fait sur la chaîne This Never Happened, j’ai pas trop eu l’occasion de gouter à la scène.
Pour m’y préparer je mixe et je joue de la guitare régulièrement. On me demande pas mal de mixes donc je suis constamment en train de mixer. Malgré le fait qu’il y ait pas de public, je suis prêt. Je peux pas faire beaucoup mieux, le meilleur moyen de se préparer à la scène c’est d’en faire, il y a aucun secret.
Depuis juillet 2020 tu proposes régulièrement des mixes sur Soundcloud. Comment est venue l’envie de faire ces mixes là ?
Le tout premier était autour de la sortie de mon premier EP donc je me suis dit que j’allais m’en servir pour en faire la promo. Ça permet aux gens d’aller voir d’autres choses et peut-être de découvrir un morceau de moi. Mais en fait j’ai vu que les gens adorent ça ! Moi je pensais que les gens préféraient vivre ça en live mais pas forcément au final. Du coup ça m’a encore plus motivé à en faire d’autres. À force d’en faire je prends de plus en plus de plaisir et j’ai de plus en plus d’idées, j’essaie d’aller taper dans des morceaux pas trop connu.
Récemment, j’en ai un qui vient d’être diffusé sur Sirius XM chill. Vu que c’est une radio américaine, je verrai pour le mettre sur mon Soundcloud.
Il y a des Français que tu suis un peu sur la scène mélodique House / Techno ?
Il y a The Dualz dont j’ai déjà parlé, Mark Hoffen qui est un peu plus orienté Techno. Romain Garcia aussi, qui a notamment fait une collab avec Ben Böhmer et qui est très bon aussi.
Quelles sont tes ambitions maintenant que tu as sorti cet album ? C’est quoi la suite ?
J’ai déjà quelques morceaux quasiment terminés pour un prochain EP. La suite aussi c’est que j’ai hâte de faire des concerts, j’ai pas mal de propositions je suis en train de gérer ça mais ça va être génial. J’ai hâte de pouvoir proposer un truc, j’ai plein d’idées mais je vais devoir être conseillé pour voir ce qui est possible parce que je débute encore donc faut pas non plus faire n’importe quoi. Mais oui, il y a toute cette partie concert que je souhaite développer.
C’est avec grand plaisir que nous avons pu discuter avec Massane et nous lui souhaitons le meilleur pour la suite de sa carrière musicale !