[Etant donné le nombre conséquent d’informations, nous avons décidé de séparer cette étude des premiers enregistrements sonores en 5 parties pour faciliter la compréhension et que ce soit moins fastidieux pour vous. Bonne lecture ! (Les sources se trouveront dans la dernière partie)]
Si vous avez manqué les autres parties, voici la playlist au complet : https://handsupelectro.fr/DOSSIER
PARTIE 2 / 5
1878 – 1888
1878, Etats Unis : Thomas Edison, cet homme marqua à tout jamais l’histoire
Après avoir inventé une technologie très novatrice, il faut maintenant perfectionner cette découverte et l’améliorer. C’est ce que va entreprendre le très célèbre américain Thomas Edison avec sa version du phonographe. La rotation est assurée en continu par une manivelle et régulée par un lourd volant. L’appareil d’Edison est un succès commercial à l’origine de l’industrie du disque.
Edison étudie la motorisation électrique de la machine dès les années 1890. Voici le premier enregistrement de son invention, le bruit d’une feuille d’étain lors d’une démonstration dans un musée de St. Louis, ainsi que la voix d’Edison récitant « Mary had a Little Lamb » à partir de 28 secondes.
Evidemment, après ces deux inventions, beaucoup de personnes furent intéressées et eurent des idées. Plusieurs dont Berliner, qui inventa une version plutôt intéressante du phonographe : le gramophone. Ne perdons pas de temps et avançons de 10 ans pour aller à la rencontre de sa découverte !
1887, Allemagne : Émile Berliner, créateur du premier enregistreur sur disque
L’Allemand Émile Berliner met au point cette année-là, sa version du phonographe. Basé sur l’appareil de Martinville, il déposa le brevet de son gramophone. Cette fois-ci, le disque remplace le cylindre en tant que support d’enregistrement. Le procédé de gravure se fait désormais latéralement et dispose d’une tête réversible ainsi que d’un cornet en guise de micro (contrairement au phonographe d’Edison qui utilise un procédé de gravure verticale du cylindre).
Le disque de Berliner avait l’avantage de la facilité de rangement, et surtout celui de la possibilité de reproduction en masse des enregistrements mis ensuite dans le commerce. Les cylindres sont difficiles à reproduire, au contraire des disques, et la qualité acoustique est similaire. Les disques triomphent rapidement.
Voyez par vous-même à quoi peut ressembler un gramophone (celui-ci est de 1897 d’après l’auteur de la vidéo):
Cependant, retournons voir notre cher Edison. Plus précisément, sa machine qu’il a perfectionnée et commencé à envoyer à travers le monde. Continuons donc et intéressons-nous à l’un des premiers enregistrements ayant capté des instruments autre que la voix.
1888, Angleterre : George Gouraud, l’un des premiers à répandre le phonographe.
Pendant une conférence de presse à Londres, à l’occasion de la présentation de la version perfectionnée du phonographe d’Edison, « The Lost Chord » d’Arthur Sullivan va être enregistrée. Musique qu’il composa au chevet de son frère malade. Une des paroles de la chanson est : « Il se peut que l’ange brillant de la mort parlera à nouveau dans cet accord »… Son frère succomba quelques jours plus tard !
Thomas Edison envoya son phonographe perfectionné à Londres, à un récipiendaire de la médaille d’honneur de la guerre de Sécession : George Edward Gouraud. Ce dernier est devenu plus tard célèbre pour avoir introduit la nouvelle technologie d’enregistrement d’Edison, le 14 août 1888 lors de cette conférence, incluant une séance de piano ainsi qu’une version au cornet de « The Lost Chord », l’un des premiers enregistrements musicaux jamais fait.
Une série de fêtes suivirent, introduisant le phonographe aux membres de la haute-société encore à Londres. Sullivan fut invité à l’une de ces fêtes le 5 octobre 1888. Après le diner, Gouraud enregistra un discours à envoyer à Thomas Edison, disant, en partie :
« Je peux seulement dire que je suis étonné et quelque peu terrifié à la suite de l’expérience de ce soir : étonné de la puissance merveilleuse que vous avez développée, et terrifié à l’idée que tant de mauvaises musiques hideuses soient enregistrées à jamais. Mais tout de même, je pense que c’est la chose la plus merveilleuse que j’ai jamais rencontrée, et je vous félicite de tout mon cœur pour cette merveilleuse découverte. »
Ces 2 enregistrements furent découverts à la librairie « Edison » au New Jersey (Etats Unis) dans les années 1950.
Rendez-vous en 1889…
Passons ensemble la nouvelle année à Londres pour se diriger ensuite, vers l’Europe centrale en 1889. Cette date est assez intéressante. En effet cette année-là, il s’est passé beaucoup de chose, des histoires incroyables et très originales. Mais ce sera pour une prochaine fois, rendez-vous pour la troisième partie, dimanche prochain, où nous traiterons de quatre histoires et anecdotes très fascinantes ainsi que de cinéma.