Lors du Jardin Electronique, nous avons rencontré Asdek, artiste aux millions d’écoutes, pour une interview. Le producteur nous parle de sa relation avec Vladimir Cauchemar, de sa vie de producteur, et de la suite de son projet !
Hello Asdek, la forme ?
Yes ça va et toi ? Trop content de jouer à Lille pour les Jardins Electro !
C’est quoi l’histoire derrière « House Electro Bounce » ?
C’est Romain (Basstrick) qui nous a plug STO et moi. STO m’a contacté, moi je kiffais bien ce qu’il faisait, je l’avais vu sur TikTok. Du coup je lui ai envoyé 3 – 4 démos que j’avais sur mon ordi. Celle de « House Electro Bounce » c’est une démo que j’ai fait il y a longtemps, de l’époque où on a fait « Brrr » avec Vladimir. Du coup STO avait bien kiffé cette démo, et 2 jours après il me renvoie la version où il a posé dessus. Après on l’a record, on s’est rencontré et on a fait le clip. C’est allez très vite !
« House Electro Bounce » est toujours dispo !
Quel est le titre que t’as préféré produire ?
Bonne question ça. J’ai vraiment kiffé produire « Melbourne« , un titre Drum & Bass. J’étais complétement en dehors de ma zone de confort ! Contrairement à d’autres, je ne suis pas très précis. Je fais genre 3 ou 4 versions terminées d’un morceau. Là pour « Melbourne » j’ai vraiment dû y passer 2 mois et faire 60 versions. La DnB je connaissais pas bien, il fallait que je m’impose, et que je sois crédible dans ce rôle là. C’était intéressant, c’était un peu un challenge.
« Melbourne », signé chez Monstercat, est toujours dispo !
Et quel est celui que tu aurais aimé produire ?
Y’a pas mal de trucs qui me viennent en tête comme « dashtar* » de Knock2 direct, ou le remix de IMANU du titre « I’m Fine » de Apashe. Mais un morceau sur lequel j’aurai vraiment aimé bosser, c’est « Flashing Lights » de Kanye West. Sinon dans ma vibe actuelle, ça serait « Yeah I Know » de The 1975 !
Tu préfères Basstrick ou Habstrakt ?
J’aime les 2, c’est mes frères. C’est comme si tu me demandais de choisir entre mes 2 grands frères, c’est pas possible !
Vous comptez développer davantage le projet Contrebande ?
On va surement un petit peu se séparer les tâches. C’est à dire qu’on sera pas toujours à 3 tout le temps. Il y a certaines choses qu’on fera avec Basstrick, déjà parce qu’on n’est pas sur le même continent avec Habstrakt, et ni les mêmes emplois du temps. Quand Habby vient en France, on fait les choses ensemble, s’il y en a un de nous qui part aux US, il fait quelque chose avec lui là bas.
L’idée c’est pas de se dire qu’on ne peut rien faire tant qu’on n’est pas tous les trois. Les lives on y pense beaucoup et on veut faire un truc bien, et les shows on sait pas trop encore. On a eu de très bons retours de celui qu’on a fait à Lollapalooza Paris. Mais ça, ça dépend surtout des emplois du temps qu’on aura l’année prochaine. C’est beaucoup de logistique en vrai, plus que de l’envie, donc on verra !
Le premier Patreon by Contrebande vient juste de sortir ! Et un premier sample pack est déjà dispo !
On te sent à l’aise sur différents styles musicaux. Du coup, c’est quoi ton processus de création ?
J’ai été beaucoup limité il y a deux trois ans, par le fait de trouver mon style. Choisir entre la House, la Tech House, la Bass House et tout, et à cette époque ça m’a un petit peu démotivé de la musique. Depuis que je travaille avec Vladimir Cauchemar, ça va carrément mieux. C’est lui qui a toujours cru en moi, qui a toujours aimé ce que je faisais dans tous les styles. Un jour il m’a dit d’arrêter de réfléchir à ça, de ne plus y penser. Si un jour j’ai envie de faire ça, je le fais, et si le lendemain je veux changer je change.
Il y a un peu de gens qui l’ont remarqué, surtout quand j’ai sorti de la DnB en disant « Ouais c’est quoi la prochaine, tu continues sur la DnB ?« . Au final je suis très content de m’en battre les couilles et de faire ce que je veux. Et je pense que ça se ressent dans mes sets ! Je suis triste quand je dois me cantonner à quelque chose, et j’arrive pas à créer. Donc maintenant je créé, si je peux aider quelqu’un sur une créa je l’aide. Si je trouve qu’une de mes créa est plutôt dans mon identité je la sors, sinon je la met dans mes Lost Tape. J’ai décidé de plus me poser la question une seconde, je fais des morceaux, et dans tous les cas ça sera des morceaux Asdek à la fin !
C’est quoi ta relation avec Vladimir Cauchemar ?
Ma relation avec ? C’est comme un frère de ouf. C’est un mec que j’ai rencontré via Twitter, puis on s’est appelé et on a travaillé ensemble sur « Elevation » et tout ça. Humainement, on a eu un coup de foudre amical. On s’entendait trop bien, et depuis c’est quelqu’un qui m’épaule beaucoup. Il me donne beaucoup de conseils, que ce soit dans la vie, dans la musique, dans l’industrie. C’est vraiment devenu un mec de ma famille maintenant !
Sur quel label tu rêverais de signer ?
Alors je sais que Basstrick a répondu OWSLA, et j’aurai pu répondre ça aussi. Mais du coup je vais pas répondre comme lui ! Là comme ça franchement je sais pas trop dire. Sinon, j’aimerai bien signer chez Nightmode. J’aime beaucoup ce qu’ils font, que ce soit en terme de design et de sorties !
Récemment, tu as tweeté que tu te consacrais à 100% à la musique. Qu’est ce que ça a changé dans ton quotidien ?
Ça a tout changé. Je me réveille le matin, je pense à ça direct tu vois. Et j’ai beaucoup plus d’opportunités. Je me rends surtout compte avec l’été que je viens de passer, et toutes ces opportunités qui sont passés, j’aurai pas pu les assumer à 100% si je n’avais pas quitter mon job. Donc c’est trop bien !
Je me suis pas retrouvé à quitter mon job de Designer Graphiste, et à me retrouver à n’avoir rien à faire, et me dire que ça n’aurait pas été une bonne idée ! Au final, je l’ai quitté, et tout s’est enchaîné : le tour, pleins de morceaux, pleins de choses.
today is the first day of my full time producer life 🥹💖
— ASDEK (@asdekofficial) 4 juillet 2022
Tu penses quoi de TikTok, et la nouvelle façon de consommer de la musique ?
Alors, c’est à la fois bien, et à la fois pas très bien. Déjà TikTok j’aime bien le design qu’ils ont sur l’application. Quand tu l’ouvres, au lieu d’arriver sur ce que tu suis, dans ta petite bulle, tu tombes sur des pleins suggestions. Tu vas forcément découvrir des choses ! Bon, l’algorithme est plus que discutable. Et je trouve que le concept est très très stylé, c’est un des seuls réseaux sociaux à proposer ce genre de contenu je pense. Il y a ce truc aussi du « Nobody » peut percer. J’aime bien le fait que, t’as zéro abonné, tu fais une vidéo, elle devient virale et t’as 10 millions de vues. Mais en même temps ça veut pas dire que tu vas percer, ta seconde vidéo sera peut-être moins visionnée.
Basstrick : Il vous a dit que le prochain projet de Asdek ça sera de la country vs du rap métal ? Important de le préciser pour la suite !
Est-ce que t’as un artiste à nous proposer pour nos playlists ?
The Caracal Project. C’est un mec hyper brillant. Il m’inspire beaucoup, parce qu’il écoute beaucoup d’électro, mais à côté il a une grosse culture musicale générale. Il écoute du rock, du rap, de tout, et ça se sent de fou dans ses productions. En plus à côté de ça, techniquement il est très fort, musicalement il est très fort. En électro j’écoute que ça ! Sinon j’écoute du rap.
The Caracal Project enflamme UKF avec “The lights on your face” !
Tu préfères produire de l’électro ou du rap ?
Je préfère produire de la « House Electro Bounce » ! En vrai, je préfère l’électro. Le rap c’est cool, mais j’aime bien ramener des rappeurs sur des styles différents. Ca me ferait pas marrer tant que ça de produire de la drill ou quoi. J’aime bien, mais je me sens moins à l’aise.
Tu penses que c’est possible d’allier écologie et tournée d’un artiste ?
Bien sûr ! Regarde, cette semaine j’avais 3 dates : à Besançon, à Toulouse, et là je suis à Lille. Ca veut dire que j’ai fait Paris – Besançon, Besançon – Lyon, Lyon – Montpellier, Montpellier – Toulouse, Toulouse – Paris, Paris- Lille. J’ai fait un tour de France, en train ! En vrai ça se fait, et ça met le même temps que l’avion. Et je pense que c’est ça qu’il faut privilégier. Enfin quand tu tournes en France, quand tu tournes à l’étranger c’est beaucoup plus compliqué.
Je pense que c’est important, de la part des tourneurs et promoteurs, d’essayer des routes de tour plus intelligentes. Ca n’a pas de sens de faire une date en Islande, une à New-York et une au Portugal. Il faudrait que tout le monde s’accorde pour s’organiser sur ça !
C’est quoi ton Plat Of All Time ?
Kebab ! Sauce blanche et algérienne.
Pour finir, c’est quoi la suite pour Asdek ?
Il y a pas mal de dates qui arrivent ! On a la collab avec Tony Romera qui n’est pas loin de sortir. Après il y a des remixes qui arrivent, et j’ai aussi un EP qui est sur la fin en terme de production, et sur le début en terme de début artistique. C’est un EP qui va être un peu lié au délire que j’avais dans les Lost Tapes. C’est un peu la concrétisation de tout ça, mais au format réalisable tu vois. Donc très visuel, pas très club. Pour ceux qui ont écouté les Lost Tapes, c’est dans cette vibe là. J’ai pas trop de mots à dire, vous comprendrez quand vous écouterez. C’est différent de ce que je peux faire sur des remixes où quand je fais des sons. Je me suis trop fait plaisir, j’aime trop bosser cet EP !
On remercie grandement Asdek d’avoir pris le temps de répondre à toutes les questions de cette interview, ainsi que l’équipe du Jardin Electro ! On a hâte de découvrir ce que prépare Asdek, et on ne peut que lui souhaiter le meilleur pour la suite !