A l’occasion de sa tournée “Lovers” nous avons rencontré Kid Francescoli, qui se dévoile au travers de cette interview ! Le Marseillais nous raconte sa collaboration avec Cercle, l’impact du Covid sur sa carrière ou encore de son amitié avec French 79. Bonne lecture !

Salut Mathieu, peux-tu te présenter ainsi que ton projet Kid Francescoli ?


Salut ! Alors je m’appelle Mathieu Hocine, je viens de Marseille, et Kid Francescoli est mon projet musical que je mène depuis 2006, sortie du premier album. J’ai sorti deux autres albums entre 2006 et 2010, en étant auto-produit. Après ça, j’ai rencontré Julia avec qui j’ai fait un album “With Julia” en 2014.

C’est à partir de là que j’ai eu un label, un éditeur, un tourneur, un manager, et que j’ai pu commencer à vivre de ma musique. J’ai pu faire deux albums avec Julia, “With Julia” qu’on a déjà cité, et “Play Me Again”. Récemment j’ai sorti “Lovers”, mon cinquième album, qu’on est en train de promouvoir avec la tournée actuelle ! Pour le style, on peut définir ça comme de l’électro – pop, parce qu’il y a effectivement des sonorités électroniques, même si j’aime bien utiliser des instruments comme la guitare acoustique. Et le côté pop, parce que c’est l’élément principal de mes morceaux avec les mélodies. Qu’elle soit instrumentale, simplement des chansons classiques couplet – refrain ou un mix des deux, le socle commun à toutes mes sorties c’est la mélodie.

Quel a été ton parcours avant le lancement de ce projet ?


C’était je pense, comme la plupart des musiciens, beaucoup de travail. Aussi j’ai eu une partie avec essentiellement des groupes : des groupes de potes, des groupes de lycée, des collaborations, … Avant ça je voulais faire ingénieur du son, donc je m’étais acheté un quatre pistes, et je commençais à enregistrer des groupes aussi. J’essayais de faire du son pour la scène, des retours, un peu de façade. J’ai fait des études dans ce sens là quoi. Au fond de moi j’ai toujours voulu être sur scène, et sortir des albums. Mais je me suis dis même si je n’y arrive pas, il faut que je sois dedans car c’est le milieu qui m’attire le plus.

Le vrai déclic, c’est le groupe, parce que j’ai beaucoup apprécié mes expériences en groupe. Quand tu es en groupe, il y a une certaine énergie, la composition, les concerts, la tournée où on part tous ensemble. Mais justement, il y a un truc qui me frustrait, c’est la composition. C’est le fait que quand tu répètes en groupe, il y a le guitariste qui joue la guitare, le bassiste qui joue de la basse, et tu fais des morceaux guitare – basse – batterie.

J’ai fait Kid Francescoli en réponse à ça, parce que je voulais faire l’inverse. La première chanson que j’ai produit, j’ai fait exprès de mettre en première partie une guitare électrique et une batterie que j’avais joué, et en deuxième partie une guitare acoustique avec une boîte à rythme. C’est un truc que tu peux pas faire en groupe. Voilà, le déclic qui m’a poussé à lancer mon projet Kid Francescoli c’était ça !

Comment tu te mets en condition pour produire tes morceaux ?


Il n’y a pas de recette magique pour ça. Je pense que c’est une condition perpétuelle, il faut toujours être dedans. En fait on croit vraiment qu’on produit uniquement en studio. Des fois t’entends une phrase dans un film, une mélodie à la radio, quelqu’un qui parle de quelque chose qui peut déclencher un truc chez toi, des mots qui vont t’inspirer des paroles. C’est un élément perpétuel, qui te suit au quotidien.

Question d’un abonné : Quel est ton processus créatif, et que préfères-tu entre hardware et séquenceur ?


Pour le processus créatif, comme on disait juste avant, il n’y a aucune règle. Ca peut partir d’un sample, d’une idée, d’une phrase, ou tout simplement d’une mélodie. Ca peut être un morceau que tu as enregistré au studio et que tu as modifié une quinzaine de fois.

Par exemple avec Moon, au départ j’avais joué de la guitare, et Julia a posé sa voix dessus. Après on a viré ma guitare, et on l’a remplacée par un synthé. On a changé la suite d’accords des synthés pour que ça reste avec la mélodie de Julia. Ensuite il nous fallait un drop, j’ai dit à Julia “Tu n’as qu’à dire ‘And It Went Like‘”. En fait, le morceau est passé par énormément de versions différentes. Donc processus créatif, il n’y en n’a pas de défini, et je pense que c’est très bien comme ça. Si tu as toujours le même processus, tu vas finir par faire des morceaux identiques.

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Hardware ou séquenceur, j’essaye de faire les deux. C’est tentant d’avoir tout dans l’ordi tu vois, avec des plug-in et autres. Le meilleur exemple, c’est mon synthé au studio, le Juno-106. J’ai téléchargé il y a pas longtemps un nouveau plug-in, et c’est forcément mieux. Il n’y a pas de souffle dans les sorties de Jack, tu peux caller le LFO bien au tempo de ta session, ce qui te donne des trucs super carrés. Mais en même temps, la version hardware y’a du souffle, le LFO n’est pas toujours super bien calé, mais c’est ce qui fait le charme du truc. Et surtout, tu tournes de vrais boutons, tu joues sur des vraies touches. Forcément, c’est un feeling qui est différent. Je ne m’enferme ni dans l’un ni dans l’autre. Des fois quand j’en ai trop marre d’avoir la tête dans l’ordi toute une après-midi, je prends la guitare et je regarde ailleurs.

C’est vrai que le plus souvent, c’est l’instrument ou l’outil que tu utilises qui t’inspires. Tu vois, le premier synthé que j’ai acheté c’était le Korg-MS10, et j’avais l’impression que je pouvais faire 10 albums avec celui-là. Et d’ailleurs je l’ai toujours ! Quand y’a un nouveau plug-in, ou quand Ableton sort une nouvelle version de live avec les nouveaux effets, tu les essayes et ça peut t’inspirer !

Pour rebondir sur “Moon”, comment as-tu vécu son succès sur TikTok ?


Bien, forcément. Le seul truc qui était un peu bizarre, c’est que c’est arrivé pendant la pandémie. Enfin ça a commencé avant, mais j’en ai réellement pris conscience pendant la pandémie. C’est un fan qui m’a envoyé sur Insta “T’as vu que ton morceau est devenu viral ?”. Du coup je vais voir sur TikTok et j’ai vu toutes les vidéos avec le #AndItWentLike. Je me suis assis et tout, puis j’ai vu un deuxième message qui me disait que Jennifer Lopez utilisait le titre. Et de voir ça, ça m’a estomaqué.

Mais la limite du truc, c’est que c’est pas palpable les réseaux sociaux. C’est à dire que j’étais sur mon canapé, et je voyais Jennifer Lopez, après je voyais les chiffres affolants. Je crois que quand tu regardais ce hashtag, c’était dans les 900 millions de résultats, c’est presque 1 milliard ! Mais ça reste qu’un chiffre sur un téléphone, c’est incroyable, mais toi tu restes sur ton canapé. Tu poses ton téléphone et tu vas te faire à manger quoi, il se passe rien de fou.

Les Inrocks parlent de l’effet de cette trend TikTok !

Là par contre où j’ai capté, c’est avec la reprise de la tournée. Et je le vois de plus en plus l’effet que ça a sur les gens. Et ça me rempli de joie. J’ai toujours été touché et inspiré dans la musique par les géants tu vois. Queen, Les Beatles, Bob Marley, Depeche Mode, ou dans ma génération c’était Oasis, Nirvana. Des groupes qui font chanter des stades avec leurs tubes. Et je dis pas que j’en ai, mais avec “Moon” un peu quand même ! J’ai un peu touché ça, le truc où le public entier chante. En plus il n’y a pas de parole, donc c’est très facile à chantonner. Et ça, je m’en lasse pas.

Après c’est juste avec la composition que ça peut être perturbant de s’y remettre après. J’avais eu le cas avec Blow Up avant, même si c’est pas comparable au succès de “Moon“. Après son succès c’était “Est-ce que je reste sur style”, “Est-ce que je fais quelque chose de différent”, donc tu gardes toujours ça dans un coin de la tête. Mais une fois au studio, il faut oublier ça.

Quel est ton titre préféré de Kid Francescoli ?


Je ne sais pas trop, ça varie en fonction de la période. Après c’est un peu tous, car à partir du moment où tu finis un titre, c’est que tu l’aimes profondément et que tu valides chacune de ses secondes. Moi je me dis toujours, pour savoir si un morceau est fini, j’imagine qu’on est dans un bar avec pleins de gens que je ne connais pas, et quelqu’un passe un de mes titres. Si je me lève en disant “Non non mais cette partie là elle est un peu trop longue” ou quoi, c’est que ce n’est pas fini. Par contre si je me dis que c’est OK et que je le laisse, c’est que je le valide à 100%. Si tu assumes et que tu aimes chaque seconde des morceaux, c’est que tu les aimes un peu tous !

Après y’en a forcément qui sortent du lot comme So Over”, “It’s Only Music Baby”, ou bien “Does She ?” qu’on joue encore sur scène. C’est pas vraiment des morceaux préférés, c’est plus des morceaux ou tu te dis “J’avais un truc en tête, et j’y suis arrivé”. Avec “Moon“, comme on l’a dit, j’avais pas en tête de faire un morceau de 6 minutes avec un drop et tout. C’est arrivé comme ça parce que le concept du titre est arrivé au fur et à mesure.

Redécouvrez “So Over” en cliquant ici !

“It’s Only Music Baby”, je me disais il faut faire un morceau un peu Los Angeles années 80. J’y voyais un solo de saxophone, le son des vagues, avec au milieu un passage parlé qui fasse vraiment cinéma, et j’y suis arrivé ! Donc forcément c’est un accomplissement. Comme “Eu Quero”, où je m’étais dis qu’il fallait des paroles qu’on comprenait pas trop, parce que c’est en brésilien, et avoir cette vibe solaire, chaleureuse, coucher de soleil. Et quand t’arrives au résultat que tu imaginais, ça devient tes morceaux préférés.

Que penses-tu de l’usage de tes morceaux dans la publicité ?


J’en pense que déjà, ça fait gagner sa vie. J’ai vraiment rien contre ça. D’un côté, je peux comprendre les gens qui me disent “Ouais pourquoi tu as fait ça, le morceau est gâché”. Mais je ne pense pas que ça soit gâcher le morceau. Quand tu vois les Strokes qui sont dans la pub EDF, ça m’empêche pas d’apprécier leur titre !

C’est un gagne-pain, surtout aujourd’hui. On n’est plus dans les années 70 – 80 – 90, où tu vendais des disques. Ca fait partie des revenus d’un artiste maintenant, avec un peu le streaming, un peu les concerts, un peu les synchros, un peu la SACEM. C’est un tout quoi.

Après ça dépend, si c’était Marine Le Pen qui utilisait une de mes chansons je le vivrais mal. Je l’interdirai même je pense. Ca nous est déjà arrivé d’ailleurs avec Instagram, car c’est un peu plus permissif. Les gens utilisent tes musiques beaucoup plus facilement. D’ailleurs, on a déjà dû bloquer des vidéos à tendance homophobe. Après il y avait Israël qui utilisait “Welcome To Israël” dans une promo. Quand c’est quelqu’un qui expose sa vie privée, genre ses vacances ou autre j’ai aucun soucis. Mais quand c’est des gros trucs comme ça, ou que c’est orienté contre des causes que je pourrai défendre, je bloque.

Comment tu décrirais ton dernier album “Lovers” ?


Avant “Lovers“, donc pour “Play Me Again” et “With Julia“, Marseille c’était juste la maison pour moi, avec des amis, la famille et tout. C’est pas que c’était pas inspirant, mais j’avais vraiment la bougeotte. J’allais souvent à New York car j’avas la chance d’avoir Julia, et un pote là-bas qui m’hébergeait. Après j’ai beaucoup bougé, comme à Tokyo ou même Istanbul. J’avais l’impression qu’il fallait que je sois loin pour être inspiré. Et pour “Lovers” c’est l’inverse qui s’est passé.

Avec la tournée de “Play Me Again” on est allé très loin : Kajarta, Corée du Sud, Chine, Istanbul. Chaque retour à Marseille me procurait une sensation d’apaisement. Je me disais “C’est vraiment trop bien”. Il fait beau, il y a le soleil, la mer, qui donnait un côté “Home sweet home“. C’est pour ça que “Lovers” est plus influencé par Marseille, et un peu plus apaisé. Les rythmes sont plus chaloupés, un peu plus doux. Après c’est mon point de vue forcément, chacun aura le sien dessus !

Et qu’est-ce que tu as ressenti suite à l’annulation de la tournée “Lovers” ?


Au début j’étais très frustré. “Lovers” est sorti en janvier, et on a commencé la tournée début mars. On avait fait 2 dates en Suisse, et Londres, et on allait faire Amsterdam et Bruxelles où c’était sold out. C’était très frustrant. Au final, rétrospectivement, ça a été une chance en fait. Déjà parce que j’ai pu composer une musique de film, ma première. Et surtout parce qu’avant le début du Coronavirus, le set était fait d’une liste de morceaux qui incluait pas mal de titres tirés de “Lovers“, ce qui est logique. Mais entre temps, j’ai pu faire “Nopalitos” pour Cercle, “You, Love” ainsi qu’un nouveau morceau. Du coup j’ai inclus ces nouveautés dans le set, et je trouve que c’est beaucoup mieux aujourd’hui !

“You, Love”, la douceur de Kid Francescoli et Ioni est à redécouvrir ici !

Si on avait fait la tournée, j’aurai pas pu les mettre dans le set. Mais surtout, je ne sais même pas si j’aurai pu les faire puisque je les ai composés quand j’étais tout seul, et j’avais un océan de temps libre devant moi. Donc comme je suis très content du set qu’on propose aujourd’hui, et que les concerts se passent bien, je n’ai plus cette frustration. En plus, au niveau de la promo, on a eu la chance de faire “Nopalitos” pour Cercle, avec cette vidéo incroyable. Et aussi, on a eu la chance de faire le live sur la péniche avec Andréa pour Arte Passenger !

Donc je me dis, c’est mieux d’avoir fait une tournée, ou toutes ces choses ? Surtout que les concerts ont repris et que ça se passe super bien ! Au final, rétrospectivement, le confinement et ce qui en a découlé a été plutôt bénéfique pour moi.

Qu’est-ce que tu as éprouvé lors de ton retour sur scène ?


On a repris la tournée l’année dernière, car les concerts ont repris le 9 juin je crois. Du coup le 10 on était sur la route ! Je crois qu’on a dû faire 30 dates en 45 jours. C’était les concerts masqués et assis. Il y avait des jauges aussi, comme à l’Olympia ou au Stereolux à Nantes. On a dû faire deux concerts de 1000 personnes dans la même soirée, l’un à 19h et l’autre à 21h. Après on a fini l’année en Grèce, à la Réunion, … Au final 2021 était une année très chargée !

 Et là on reprend la tournée avec un énorme plaisir ! Les concerts c’est une émotion incroyable. On sera obligé de s’arrêter en septembre je pense, parce qu’il faut préparer le prochain album, mais je pourrai continuer sans cesse. J’attends ça depuis tellement longtemps, et j’en rêve depuis tout petit. Ca peut être éreintant, fatiguant, en plus t’es loin de chez toi, dans des autres pays, mais c’est toujours beaucoup d’enthousiasme. Je prends jamais ça comme une corvée ou quoi. Même s’il y a 50 personnes je le fais avec une joie immense. Pour mes deux premiers albums, j’arrivais devant genre 23 personnes qui m’écoutaient à moitié. Maintenant j’arrive, souvent en tête d’affiche, avec les loges, donc je profite de ces moments !

Et quel serait ton meilleur souvenir de concert / festival ?


Alors forcément, il y en a beaucoup de marquants ! La première date à l’étranger, la première fois où on est allés à Londres et que j’ai vu que c’était complet, ou juste globalement un concert qui se passe bien, il y en a plein. Mais on va dire le dernier en date, c’était Mexico. On a eu un accueil complétement fou. Déjà je pense que le Mexique est au dessus de la moyenne, du moins par rapport aux pays que j’ai déjà fait, en terme de ferveur. Les gens crient, dansent, chantent, bougent pendant le concert, mais à fond.

En plus de ça, je sentais l’envie monter par rapport aux messages sur Instagram, car les gens attendaient ce concert depuis vraiment longtemps. On a joué dans un club qui faisait 200 places je crois, et on était 300 personnes. Et c’était vraiment la fournaise, on ne s’y attendait pas ! L’ambiance était incroyable. Première fois où j’ai vraiment eu cette sensation d’être une rockstar. Les gens qui te tirent, les gens qui veulent une photo avec toi après le concert, les gens te paient à boire, ils crient du premier au dernier morceau. Et ça m’a vraiment impacté.

Quelle est ta relation avec French 79 ?


C’est une relation amicale et professionnelle, et passionnelle autour de la musique. Déjà amicale, parce qu’on se connaît depuis 10 ou 15 ans maintenant. Professionnelle parce qu’on travaille dans le même studio, il n’y a qu’une seule pièce qui nous sépare ! Et passionnelle parce que la musique c’est vraiment notre terrain de jeu et d’entente commun. C’est notre sujet de conversation principal, et ne serait-ce que de reparler des gloires comme Nirvana, les Beatles ou Daft Punk ou alors on se fait écouter des trucs qui sont sortis et qu’on a aimé. On se fait aussi écouter nos propres morceaux pour voir ce qu’on en pense, si on est d’accord sur le rythme etc. C’est un frère musical.

Photo de 2016, lors du festival Art Rock

Comment s’est déroulé ton moment chez Cercle ?


Déjà j’adore Cercle, parce que rien qu’avec leur logo, qui fait vraiment office de sceau, et c’est un gage de qualité. Quand je vois “Cercle” en bas d’une vidéo, je sais que ça va être super. Avant qu’ils fassent les ‘Cercle Stories’, c’était surtout des artistes invités pour des sets de plus d’une heure, dans des lieux incroyables. Et même s’il y a de l’électro dans ma musique, mais je ne suis pas un artiste uniquement électro, donc je ne m’y voyais pas du tout.

Un jour ils me contactent, et je me dis que c’est pour un de ces lives, je dis OK à mon manager. Au final on voit ‘Cercle Stories‘, donc c’est un morceau qui va sortir sur leur label. J’ai connu un peu ça avec les remixes, mais surtout avec la musique de film, où tu réponds à une commande. Au final je suis pris au jeu, assez agréablement, parce que je suis moins stressé et ça me prend moins de temps que quand je fais un album par exemple. Quand je compose pour moi, je réfléchis beaucoup, à comment organiser l’album, les influences que je vais lui donner, ce qui sera dedans ou non. Là pour Cercle c’était une commande, donc il faut que ça soit électro forcément, sans paroles ou avec un petit sample, avec un tempo assez élevé, j’allais pas partir sur de l’ambiant. Et à partir de là, ça s’est passé avec une fluidité déconcertante. Des fois tu prends 1 ou 2 ans pour faire un morceau, et là ça s’est fait hyper rapidement.

Cercle a d’ailleurs entamé son format ‘Stories’ en octobre 2020 avec NTO !

Après, il restait la question du lieu ! Et quand c’est Cercle, tu te demandes ce qu’ils vont te trouver comme endroit pour aller jouer. D’ailleurs, il faut savoir qu’ils sont très rock’n’roll chez Cercle “On va le faire là, non au final le live sera là-bas, attends on se rejoint au Mexique !”. Et je suis trop content, parce qu’il y a eu plusieurs lieux évoqués, comme Petra. Et au final quand j’ai vu l’endroit où on devait jouer, j’ai vraiment prié pour que ce soit ça. Quelques jours après c’était acté, et me voilà parti pour le Mexique !

Pour anecdote, j’ai eu une galère d’avion comme j’ai rarement eu. Entre le moment où je pars de mon studio, et le moment où j’arrive à mon hôtel, il s’est écoulé 36 heures ! J’ai fait Marseille – Paris, Paris – Mexico, Mexico – Cancún, Cancún – Tulum en voiture. Et le truc c’est que j’ai eu 2 vols Mexico – Cancún d’annulés. Mais c’était en plein Covid, et franchement ça m’avait manqué, même les galères ! Puis je me suis dis, t’es à l’autre bout du monde, et peut-être qu’avec la pandémie les concerts ne reprendront pas, donc profite ! Quand j’ai vu les photos, je croyais que ça allait être un endroit hyper touristique, avec plein de monde. Au final j’étais vraiment seul, dans un lagon au milieu de la jungle. Et l’opérateur drones m’a dit “Et encore, t’as pas vu toutes les vidéos !“.

Le jour où j’ai reçu la vidéo, j’étais vraiment “Waou !”. Et tout a été parfait, un strike. Le morceau, les images, la communication autour, vraiment ça a été une collaboration rêvée. J’ai vraiment que des bons souvenirs !

Comment s’est déroulé la conception de la Bande Originale de “Azuro” ?


Un peu pareil au final. J’avais déjà fait des essais pour le cinéma, et j’aime beaucoup le cinéma et la musique de film. Mais je me suis toujours dis que c’était pas à mon niveau. Et dans ma tête, je ne me voyais pas répondre à la demande d’un réalisateur. A l’inverse des pubs, où si on veut utiliser ta musique c’est OK, parce qu’ils reprennent un truc d’existant, là le réalisateur vient te voir et te demande “Là je veux plus de passion, que ça soit plus percutant”. Et ça j’y arrive pas, et heureusement c’est pas comme ça que ça s’est passé !

Là, le réalisateur est venu me voir en disant qu’il adorait “Italia 90“, qui est un morceau que j’avais en moi. Et surtout il m’a donné de très bonnes références musicales et de cinéma. En plus, le terme me parlait bien. Quand j’avais fait des tests pour des films avant, c’était pour des sujets qui ne me parlaient pas. Pour “Azuro”, on est sur l’été, la mer, la chaleur écrasante, je voyais Marseille donc j’étais dedans ! En plus ça s’est passé de manière idyllique, comme un concert. J’étais vraiment à l’aise avec Matthieu Rozé, et j’ai presque tout fait d’entrée. A chaque fois que je lui envoyais quelque chose, il validait quasi directement, ou il me faisait un retour et j’améliorais directement.

Je suis très très fier de cette B.O, parce que c’est ma première, et c’est un rêve qui est devenu réalité, et sans encombre !

Quels sont tes futurs projets ?


Déjà là, c’est la tournée. Comme on le disait, on va aller un peu partout, c’est pour ça qu’on a mis “World Tour”. On va aller en Asie, on fait le tour de l’Europe, on va aller à Istanbul, et aussi au Canada ! Donc déjà rien que ça, c’est un sacré projet. Et surtout, c’est de continuer à préparer le prochain album. Pour le moment c’est encore en gestation, c’est à dire que c’est autant du temps passé en studio à Marseille dès que je rentre, que l’écouter sur la route, et me dire “Ca j’accélère, ça je ralentis, ça j’améliore”. Mais en tout cas, le processus est enclenché !

Merci Kid Francescoli pour le temps accordé, et d’avoir répondu à toutes nos questions au cours de cette interview ! Nous remercions également A Gauche de La Lune et ses équipes de management, ainsi que Le Métaphone (Oignies) pour l’accueil !

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